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Yvelines : Un hommage à Sarah Montard, rescapée de la Shoah décédée en février

Après être parvenues à s'évader pendant la rafle du Vel d'Hiv', Sarah et sa mère ont été déportées à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, suite à une dénonciation en 1944

Sarah Montard, survivante d’Auschwitz. (Crédit : Fondation pour la Mémoire de la Shoah / Twitter)
Sarah Montard, survivante d’Auschwitz. (Crédit : Fondation pour la Mémoire de la Shoah / Twitter)

Le village du Tremblay-sur-Mauldre, dans les Yvelines, a rendu hommage samedi dernier à Sarah Montard-Lichtsztejn, rescapée de la Shoah décédée le 21 février dernier.

Sarah Montard, née Lichtsztejn, était l’une des dernières survivantes françaises d’Auschwitz. Elle vivait à Tremblay-sur-Mauldre depuis 1995, où elle s’est éteinte. Elle était âgée de 93 ans à son décès.

La sénatrice Toine Bourrat et la maire Françoise Chancel étaient notamment présentes à la cérémonie, organisée au verger communal. La municipalité a ainsi décidé d’honorer sa mémoire en baptisant le verger de son nom.

« La dernière fois que j’ai vu Sarah, c’était pour lui remettre son colis de Noël, en décembre dernier. Comme d’habitude, on a discuté, elle était gourmande, curieuse, pétillante, attachée au Tremblay », a témoigné la maire du village, Françoise Chancel. « Pendant des décennies, elle s’est rendue dans les lycées et collèges pour témoigner de ce qu’elle a vécu. Mes enfants ont eu la chance de l’écouter lors de son intervention au collège de Jouars-Pontchartrain et cela les a beaucoup marqués. »

« Aujourd’hui, il nous revient à tous de ne pas oublier, en mémoire de toutes les victimes de la Shoah. Nous sommes très honorés de lui dédier cet espace, elle qui affectionnait d’être entourée par la nature », a-t-elle ajouté lors du dévoilement de la plaque au nom de Sarah Montard.

« Sarah adorait la nature », a quant à elle témoigné Céline,
l’auxiliaire de vie et amie de Sarah Montard. « Elle s’inquiétait juste quand elle voyait ses arrière-petits-enfants grimper tout en haut des pommiers. Cette femme attachante marchait dans les rues, les parcs, que ce soit à pied, puis après en déambulateur et enfin en fauteuil roulant, toujours avec des étincelles dans les yeux et un sourire aux lèvres quand elle voyait un oiseau. Hier, aujourd’hui et demain, on pense à Sarah. »

Claire, fille de Sarah Montard, a remercié la municipalité pour « cette initiative qui nous touche ». « Ma mère disait toujours qu’elle avait été conçue dans le péché sous un cerisier. Maintenant, elle parrainera des arbres fruitiers ! En tout cas, c’était une amoureuse de la vie et de la nature. Elle a adoré vivre au Tremblay dont elle vantait son ciel et sa lumière magnifique. Désormais, elle restera au cœur et dans le cœur du village », a-t-elle dit.

Née le 16 mars 1928 à Dantzig (devenue Gdansk), alors en Pologne, Sarah Montard a vécu dans un shtetl jusqu’à octobre 1930, date de son immigration en France avec ses parents.

Son père, Mowsza Fajwel, était un intellectuel, poète et anarchiste qui enseignait le yiddish. Sa mère, Marjem, était couturière à domicile. Ceux-ci avaient décidé de partir à Paris en raison de la crise économique et de l’antisémitisme.

Pendant la guerre, le père a été arrêté en 1941 puis interné au camp de Pithiviers, d’où il s’est évadé. La mère et la fille ont été arrêtées lors de la rafle du Vel d’Hiv, le 16 juillet 1942 – elles sont parvenues à s’évader elles-aussi, le même jour. Mais, en mai 1944, après deux ans passées à se cacher, dans l’Yonne et à Paris, traquées, elles ont été dénoncées par un voisin. Elles ont ensuite été déportées à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen.

À Auschwitz, la mère et la fille ont été affectées à des travaux sur le terrassement d’une ligne de chemin de fer et survécu dans des conditions épouvantables.

Séparées, elles se sont finalement retrouvées lors d’une marche de la mort, en janvier 1945.

À Bergen-Belsen, Sarah a survécu au typhus et croisé Anne Frank. Le camp a finalement été libéré par l’armée britannique le 15 avril 1945.

Après la guerre, alors que la famille a survécu, son père l’a convaincue de rejoindre le théâtre de Simkhe Schwartz, qui voulait créer un théâtre de marionnettes et cherchait des jeunes parlant le yiddish. Elle a ainsi joué pendant deux ans au sein du théâtre Hakl-Bakl, sillonnant la France et la Belgique pendant l’été.

Elle a ensuite travaillé à l’agence Reuters et au Muséum d’histoire naturelle.

À sa retraite, elle a rejoint bénévolement la bibliothèque Medem et la troupe du Troïm Teater de la Maison de la culture yiddish.

Sarah Montard était également membre du conseil d’administration de la Maison de la culture yiddish, et a passé la dernière partie de sa vie à œuvrer à la diffusion du yiddish et à transmettre aux jeunes son expérience dans les camps – elle témoignait depuis la mort de sa mère en 1983.

Elle avait publié en 2011 le livre Chassez les papillons noirs sur son expérience dans les camps.

Elle a eu deux enfants, après s’être mariée en 1952.

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