13 invités inculpés pour avoir célébré le meurtre d’un bébé palestinien lors d’un mariage
8 adultes et 5 mineurs sont accusés d’incitation au terrorisme pour avoir dansé en brandissant des photos de la famille Dawabsha, décédée lors d’une attaque, tout en transperçant les clichés de plusieurs coups de poignard

Les procureurs, mercredi, ont procédé à l’inculpation de 13 personnes qui s’étaient illustrées lors d’un mariage en dansant et en chantant des chansons appelant à des attaques contre les Palestiniens.
Les individus auraient également donné des coups de poignard dans des photographies montrant un bébé palestinien qui avait trouvé la mort lors d’un attentat terroriste commis par des Juifs.
Parmi ces inculpés du Tribunal correctionnel de Jérusalem se trouve le fiancé, Yakir Ashbel, 21 ans, originaire de Yad Binyamin.
Cinq des inculpés sont âgés de 14 à 17 ans.
Les chefs d’inculpation – incitation à la violence, soutien à un groupe terroriste, incitation au racisme, et autres délits liés aux armes – ont été définis avec l’approbation du Procureur général Avichai Mandelblit, en raison de la nature des accusations prononcées à l’encontre des suspects.
Le mariage d’Ashbel en décembre 2015, qui avait réuni environ 500 personnes à Jérusalem, avait fait les gros titres après que des enregistrements ont émergé montrant des dizaines d’activistes d’extrême-droite fêtant une attaque à la bombe incendiaire qui avait causé la mort des trois membres d’une famille palestinienne dans le village de Duma, en Cisjordanie, plusieurs mois plus tôt.
Ces invités avaient été filmés en train de danser en brandissant des fusils, des couteaux et un faux cocktail Molotov. L’un d’entre eux, Daniel Pinner, aurait par ailleurs dansé en portant un Tee-shirt sur lequel on pouvait lire la phrase : “Pas d’Arabes, pas d’attaques terroristes”, et agitant un autre tee-shirt de couleur jeune arborant le symbole – un poing serré – du groupe terroriste interdit Kach.
Kach avait été déclarée organisation terroriste et interdite en 1994 sous les termes des lois de prévention du terrorisme.

La vidéo, diffusée par la Dixième chaîne, montrait également des convives brandissant la photo du jeune Ali Dawabsha, âgé de 18 mois et mort brûlé durant une attaque à la bombe incendiaire perpétrée le 31 juillet dans la maison de ses parents. Les convives ont également été filmés donnant des coups de poignards répétés dans le cliché.
Les parents d’Ali Dawabsha, Riham et Saad, étaient morts de leurs blessures contractées lors de l’attentat. Son frère, Ahmed Dawabsha, 6 ans, l’unique survivant, a passé une année à recevoir des soins à l’hôpital de Jérusalem.
Au mois de janvier, un Israélien juif de 21 ans, Amiram Ben-Uliel, et un mineur de 16 ans non-identifié ont été inculpés dans le cadre de cet attentat. Ben-Uliel devra répondre de meurtre ; le mineur, qui n’aurait pas participé directement à l’attaque, devrait pour sa part être jugé pour complicité.
En janvier, un Israélien juif de 21 ans, Amiram Ben-Uliel, et un mineur dont le nom n’avait pas été révélé de 16 ans avaient été inculpés pour avoir mené l’attaque. Ben-Uliel avait été inculpé pour meurtre ; le mineur, qui n’aurait pas participé directement à l’incendie, pour complicité.

La foule réunie dans la vidéo du mariage a également chanté une chanson incluant les versets bibliques des Juges, 16:28, citant Samson, rendu aveugle à Gaza et disant : « Que d’un coup je tire vengeance des Philistins pour mes deux yeux » – en changeant le mot de « Philistins » contre celui de « Palestiniens ».
D’autres chansons appelaient à la destruction de la mosquée Al-Aqsa sur le mont du Temple de Jérusalem. Selon les chefs d’inculpation, par leurs actions, les accusés seront soit directement appelés pour des actes de violence et de terrorisme, ou pour avoir fait l’apologie d’actions terroristes de manière pouvant, de façon réaliste, laisser envisager un passage à l‘acte violent.
Après que la vidéo ait émergé, Ashbel avait clamé qu’il n’avait pas conscience de la tenue de réjouissances autour du meurtre lors de son mariage, qui était devenu tristement célèbre dans les médias sous le nom de “mariage de la haine”.
“Je ne l’avais même pas vu. Lors de mon mariage, j’étais sur un nuage, pas du tout sur terre », avait-il déclaré à la dixième chaîne.
Il avait qualifié la scène enregistrée de “choquante”, mais il avait insisté sur le fait qu”’il y avait environ 600 personnes réunies à cette occasion, et que ce n’est pas quelque chose auquel j’aurais donné mon approbation”.
L’un des mineurs impliqués, âgé de 15 ans, doit faire face à un chef d’inculpation supplémentaire devant le Tribunal des mineurs de Jérusalem : celui d’acte malveillant pour un motif raciste, endommagement d’un bien pour des raisons racistes, conduite dangereuse, utilisation d’un véhicule sans permission, conduite sans permis ou assurance, et pour avoir perturbé le travail d’un officier de police.
L’adolescent est accusé d’avoir attaqué, en compagnie de complices, une propriété palestinienne située à Wadi Fukin, en Cisjordanie, causant des dégâts d’un montant de 17 000 NIS sur les équipements agricoles et des jeunes arbres.