2 hommes inculpés pour un trafic d’organes international
Les patients auraient payé 180 000 $ pour un rein ; les greffes illégales ont eu lieu en Turquie, en Bulgarie, en Thaïlande et aux Philippines
Deux hommes ont été inculpés lundi par la cour des magistrats de Tel Aviv pour avoir dirigé une importante opération internationale de trafic d’organes, qui associait des Israéliens en attente de greffes avec des donneurs étrangers pour des centaines de milliers de dollars.
Roini Shimshilashvili et Albert Murdakhayev ont été inculpés de plusieurs chefs d’accusation de trafic d’organes, de négociation d’organes trafiqués et de conspiration, selon une déclaration de la cour. Un troisième homme, identifié comme un médecin, Zachi Shapira, a été accusé de complicité dans ce trafic.
Selon l’acte d’inculpation, Shimshilashvili et Murdakhayev faisaient partie d’un réseau similaire dans lequel ils escortaient les patients vers la greffe. Après le démantèlement de celui-ci en 2014, ils ont lancé le leur.
Les deux hommes trouvaient des donneurs potentiels dans l’ancienne Union soviétique, qui correspondaient à des Israéliens malades. Les donneurs étaient payés pour céder un rein aux Israéliens, « qui payaient jusqu’à 180 000 dollars dans la plupart des cas », a entendu la cour. Il n’a pas été précisé combien les donneurs étaient payés.
Shapira vérifiait si les donneurs étaient médicalement aptes et correspondaient aux récipiendaires potentiels.
Ces deux dernières années, le réseau aurait organisé 14 greffes dans quatre pays, la Turquie, la Bulgarie, la Thaïlande et les Philippines.
Après avoir trouvé un donneur, le patient était escorté pour rencontrer le donneur. A ce moment, il leur était appris une histoire pouvant expliquer le don, disant qu’ils faisaient partie de la même famille ou qu’ils étaient amis, avant de contacter les hôpitaux ou la greffe pourrait être réalisée.
Dans de nombreux pays, il est illégal d’accepter de l’argent pour donner un don, afin d’empêcher les trafiquants de cibler les pauvres.
Pour maquiller leurs actions, les suspects auraient mis en place une entreprise qui fournissait officiellement un soutien logistique à une entreprise albanienne qui réalisant des greffes d’organe, a entendu la cour. Les patients signaient de faux contrats dans lequel la firme affirmait explicitement qu’elle ne localisait pas de donneurs.
L’accusation a demandé à la cour de prolonger la détention provisoire des deux hommes.
Plusieurs réseaux de trafic d’organes israéliens ont été démantelés ces dernières années, qui opéraient du Brésil à la Turquie.
En 2014, un ancien joueur de l’équipe de football de l’Hapoel Beer Sheva, Uzi Shmueli, a été arrêté à Chypre pour des motifs similaires. Shmueli aurait dirigé un réseau criminel qui aurait attiré de jeunes Israéliennes en difficulté, principalement dans le sud du pays, vers la Turquie, et les aurait payées 20 000 shekels pour un rein.