2 lieutenants renvoyés pour avoir menti dans une enquête sur la mort d’un réserviste
Les militaires ne sont pas responsables de la mort d'Elhanan Brezler mais ont menti aux enquêteurs et fabriqué des preuves
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Deux officiers de l’armée israélienne ont été démis de leurs fonctions après qu’il a été démontré qu’ils avaient menti et fabriqué des preuves au cours d’une enquête portant sur la mort d’un réserviste, qui s’était effondré au début de l’année lors d’une course de fond, a expliqué mardi un haut-gradé de l’armée israélienne.
Un commandant de brigade adjoint a été lui aussi officiellement réprimandé, et d’autres militaires devraient être également sanctionnés dans un avenir proche, a fait savoir l’officier.
La police militaire et l’avocat général militaire envisageraient également de donner suite aux poursuites criminelles engagées contre les deux lieutenants, a indiqué le militaire.
Le responsable a toutefois souligné que la conduite des lieutenants ne serait « en aucune manière » à l’origine de la mort du réserviste.
Le 21 mars, le capitaine de réserve Elhanan Brezler, âgé de 36 ans, de la brigade de réserve de la Vallée [du Jourdain] de l’armée israélienne, s’était effondré après avoir couru environ quatre kilomètres pendant une course organisée par l’armée depuis la mer Morte jusqu’au lac de Tibériade, en passant par la vallée du Jourdain. Les équipes médicales appelées en renfort n’étaient pas parvenu à le ranimer et avaient prononcé son décès.
Le chef du Commandement du Centre, le général de division Roni Numa, avait demandé l’ouverture d’une enquête sur l’accident, nommant le colonel Kfir Cohen à sa tête.
C’est une insuffisance cardiaque, aggravée par la course, qui aurait tué Brezler, originaire de la ville de Katzir, dans le nord du pays.
Au cours de l’enquête, les deux lieutenants avaient été interrogés sur l’éventuelle préparation d’un document consacré aux procédures de sécurité pour la course, comme l’exige le règlement de l’armée israélienne. Ce n’était pas le cas, mais l’un d’entre eux avait dit aux enquêteurs qu’un tel document avait en effet été rédigé. Les officiers avaient alors noté une série de mesures de sécurité après les faits qu’ils avaient livré aux enquêteurs comme preuve, a expliqué le responsable militaire.
Au vu de leurs actions, le commandant de brigade a renvoyé les deux lieutenants.
Il a également réprimandé son adjoint ainsi que « deux autres officiers d’état-major qui passeront probablement en cour martiale à l’avenir », a ajouté le responsable.
Les résultats de l’enquête consacrée à la mort de Brezler ont déjà été examinés par Numa, a indiqué l’officier. Mais ils seront également transmis au chef d’Etat-major « parce qu’il s’agit là d’une grave faute morale ».