2 soldats accusés d’agression sexuelle et de vol à un check-point de Cisjordanie
Selon l'acte d'inculpation, ces caporaux de la police militaire visaient des Palestiniennes d'âge moyen et ils ont forcé des touristes de sexe féminin à ôter leurs chemises
Les procureurs militaires ont inculpé, dimanche, deux soldats de l’armée israélienne devant la cour martiale de Jaffa. Les deux hommes sont accusés d’avoir volé de l’argent à des Palestiniennes au checkpoint de Qalandiya, qui est situé au nord de Jérusalem, et d’avoir obligé, au moins à deux reprises, des touristes de sexe féminin à retirer leur chemise.
Ces deux caporaux, appartenant à l’unité des frontières de la police militaire, auraient ainsi volé des liquidités à des Palestiniennes soumises à des contrôles de sécurité au checkpoint.
Selon l’acte d’inculpation, ils auraient également demandé à des femmes qui faisaient du tourisme, à deux occasions séparées, d’ôter leurs chemises durant des vérifications, alors que la sécurité n’exigeait pas de le faire et en violation des ordres donnés, qui interdisent à des gardiens hommes d’effectuer des fouilles au corps sur des femmes civiles.
Ils sont accusés de vol, de tentative d’extorsion, d’attentat à la pudeur et d’usage abusif de leur autorité. Selon l’inculpation, les soldats ont également agi avec un mobile raciste. Il précise ainsi que les deux individus estimaient que « dans la mesure où des Palestiniens blessent des Juifs, il est normal de leur prendre ce qui est à eux ».
L’acte précise également que les deux hommes auraient commencé à planifier de voler de l’argent aux Palestiniennes après avoir trouvé un jour une importante somme d’argent dans le sac d’une femme de Cisjordanie qui traversait le checkpoint.
Ils ont alors décidé de prendre conjointement leur service à un poste de contrôle relativement isolé du checkpoint, où ils ont concentré leur attention sur les femmes d’âge moyen. Agissant en violation du règlement, ils passaient aux rayons X les bagages transportés par les femmes. Tout sac contenant des liquidités était alors amené à la cabine d’inspection, seul endroit de la structure qui ne comprend pas de caméras de surveillance. Ils prenaient de petits montants à chaque fois de manière à ne pas être repérés.
Les incidents ont eu lieu pendant plus de six mois, du mois de mars au mois de septembre 2018. Les deux individus ont finalement été pris sur le fait par un agent de police du checkpoint qui, déjà méfiant, avait minutieusement observé les militaires. Ils seraient parvenus à dérober environ 1 600 shekels à 13 victimes connues, selon les procureurs. 17 autres tentatives similaires auraient échoué, précise l’acte d’inculpation.
Les procureurs militaires ont demandé leur placement en détention pendant la durée de toutes les procédures judiciaires.
Leur avocat a expliqué dimanche aux journalistes que « nous pensons qu’au procès, le tribunal militaire va découvrir qu’il y a moins de choses que prévu dans l’accusation, et les preuves apportées par les accusés, qui seront révélées pendant les audiences, le démontreront ».