4 soldats tués, 7 grièvement blessés par une attaque du Hezbollah sur une base au sud de Haifa
58 soldats ont été blessés lors de l'écrasement d'un drone sur le réfectoire d'une base d'entraînement à Binyamina ; l'armée israélienne enquête sur la manière dont le projectile a pénétré dans l'espace aérien israélien sans être détecté
Quatre soldats de Tsahal ont été tués et 58 autres ont été blessés par une attaque de drone du Hezbollah sur une base militaire près de Binyamina, dans le centre-nord d’Israël, dans la nuit de dimanche à lundi.
L’attaque a été revendiquée par le Hezbollah, qui a déclaré avoir ciblé une base d’entraînement appartenant à la brigade Golani de Tsahal avec un « essaim de drones ». Le groupe terroriste libanais a présenté cette attaque meurtrière comme la preuve de sa capacité à frapper Israël, alors même que l’armée poursuit son opération terrestre contre le Hezbollah dans le sud du Liban.
Le drone s’est écrasé peu avant 19 heures, a indiqué l’armée israélienne. Les médias israéliens ont indiqué qu’il avait frappé un réfectoire à l’intérieur de la base.
Les quatre victimes ont été identifiées. Il s’agit des sergents Omri Tamari, 19 ans, originaire de Mazkeret Batya ; Yosef Hieb, 19 ans, originaire de Tuba Zangariya ; Yoav Agmon, 19 ans, originaire de Binyamina-Givat Ada et Alon Amitay, 19 ans, originaire de Ramot Naftali.
Sept autres soldats ont été grièvement blessés, a indiqué Tsahal, et 14 autres souffrent de blessures modérées.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré peu après minuit que les circonstances entourant l’attaque étaient en cours d’examen, le drone n’ayant déclenché aucune sirène d’alerte en Israël.
« L’armée israélienne a le contrôle opérationnel total de l’incident », a déclaré Hagari, invitant le grand public à s’abstenir de répandre des rumeurs sur l’attaque alors que les faits sont encore en cours d’examen. « Nous allons enquêter sur la manière dont un drone peut pénétrer sans avertissement dans une base et la frapper », a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’Israël était confronté à la menace des drones « depuis le début de la guerre ».
« Nous sommes tenus de fournir une meilleure protection », a-t-il déclaré. « Nous allons enquêter sur cet incident, en tirer les leçons et nous améliorer. »
אמש, כלי טיס בלתי מאויש של ארגון הטרור חיזבאללה פגע בבסיס צבאי סמוך לבנימינה. כלל הפצועים פונו לבתי החולים והודעה נמסרה למשפחותיהם.
באירוע נהרגו ארבעה חיילי צה״ל ושבעה חיילים נפצעו באורח קשה>> pic.twitter.com/H2z3fbm2Mz
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) October 13, 2024
Une enquête préliminaire sur l’attaque a permis de comprendre que deux drones lancés par le Hezbollah ont pénétré dans l’espace aérien israélien depuis la mer, a appris le Times of Israel. Il s’agissait de deux drones « Mirsad », connus en Iran sous le nom d’Ababil-T. Ce modèle est le principal drone suicide du Hezbollah, et leur utilisation n’était ni unique ni sans précédent.
Selon le Centre Alma, un institut de recherche israélien spécialisé dans les problèmes de sécurité dans le nord, le drone a « un rayon d’action de 120 kilomètres, une vitesse maximale de 370 kilomètres par heure, la capacité de transporter jusqu’à 40 kilogrammes d’explosifs et de voler à des altitudes allant jusqu’à 3 000 mètres ».
Tous deux ont été repérés par les radars israéliens, et l’un d’eux a été abattu au large de la côte, au nord de Haïfa. Des sirènes ont retenti dans la région de la Galilée occidentale.
Les avions et les hélicoptères de l’armée de l’air ont poursuivi le second drone, mais il a disparu des radars et les forces israéliennes ont perdu sa trace, probablement parce qu’il volait très près du sol. Aucune sirène n’a retenti, car on a supposé qu’il s’était écrasé ou qu’il avait été intercepté une fois qu’il avait disparu.
Le service de secours du Magen David Adom a déclaré qu’il s’était coordonné avec les équipes médicales de Tsahal pour soigner les blessés sur le lieu de l’attaque avant de les transférer dans les hôpitaux du pays.
La plupart des blessures ont été causées par des éclats d’obus, mais le MDA a déclaré avoir aussi traité neuf personnes en état de choc.
Les images de la scène montrent une file d’ambulances et un hélicoptère arrivant pour évacuer les blessés.
La plupart des blessés ont été transportés au centre hospitalier Hillel Yaffe à Hadera pour y être soignés, et d’autres ont été évacués vers l’hôpital Sheba à Ramat Gan, l’hôpital Ramban à Haïfa et le centre hospitalier Rabin à Petah Tikva.
15 פצועים, בהם אנוש וקשה, בפגיעת כטב״מ ליד בנימינה. הוכרז אר"ן.
איחוד הצלה: צוותי הרפואה של איחוד הצלה מעניקים בדקות אלו סיוע ראשוני למספר רב של נפגעים (מעל 20) בזירת האירוע בגזרת בנימינה. חלקם במצב קשה.
מד"א: שלושה פצועים אנוש וחמישה קשה באירוע ליד בנימינה.
ככל הנראה לא הופעלה… pic.twitter.com/SYESM9N6dY— Asslan Khalil (@KhalilAsslan) October 13, 2024
L’attaque de dimanche fait suite à un incident survenu vendredi soir, lorsqu’un drone en provenance du Liban a frappé une maison de retraite dans la ville d’Herzliya, au centre d’Israël. Cette attaque n’a pas fait de blessés.
Au total, l’armée a déclaré que plus de 115 projectiles ont été tirés par le Hezbollah sur le territoire israélien dimanche, en plus des drones, et les sirènes ont été activées à de multiples reprises dans la région de Haïfa et dans toute la Galilée.
Aucun blessé n’a été signalé lors de ces attaques.
À la suite de la frappe de drone de dimanche soir, le Hezbollah a menacé Israël de nouvelles attaques si son offensive au Liban se poursuivait.
Le Hezbollah « promet à l’ennemi que ce qu’il a vu aujourd’hui dans le sud de Haïfa n’est rien comparé à ce qui l’attend s’il décide de poursuivre son agression contre notre peuple ».
Le groupe terroriste a affirmé avoir mené une opération « complexe » en lançant des dizaines de missiles en direction de Nahariya et d’Akko, au nord de Haïfa, « dans le but de saturer les systèmes de défense israéliens ».
Les barrages de roquettes ont permis aux drones de « passer les radars de défense israéliens sans être détectés », a déclaré le groupe terroriste, ajoutant qu’un drone a ensuite « explosé dans la salle où se trouvaient des dizaines d’officiers et de soldats de l’ennemi israélien ».
Malgré la frappe du drone, le commandement du Front intérieur a annoncé dimanche soir avoir assoupli ses instructions pour certaines parties du nord d’Israël.
Le sud du Golan est passé d’un « niveau d’activité limité » à un « niveau d’activité partiel ».
Plus au sud, la zone d’Afula, le Mont Tabor, la chaîne de montagnes de Gilboa, la vallée de Beit Shean, Megiddo et Yokneam sont passés à un « niveau d’activité complet avec une limitation des rassemblements et des services jusqu’à 2 000 personnes », a déclaré l’armée.
La région de Wadi Ara, où le drone du Hezbollah a frappé, a également été autorisé à reprendre une activité normale.
L’incidence de l’attaque de drone sur les nouvelles lignes directrices n’a pas été clairement établie.
Gallant promet que la frontière nord sera débarrassée de Hezbollah
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a promis plus tôt dimanche qu’Israël ne laisserait jamais le Hezbollah rétablir sa présence le long de la frontière avec le Liban, alors qu’il visitait la région dimanche.
« Il s’agit de cibles militaires contenant des tunnels souterrains et des entrepôts d’armes », a-t-il déclaré à propos des villages libanais situés à proximité. « Nos troupes ont trouvé des centaines de RPG, de munitions et de missiles antichars. Les forces israéliennes détruisent actuellement ces armes en surface et sous terre ».
Il a déclaré qu’il avait « donné des instructions aux forces israéliennes, à tous les échelons, pour assurer la destruction [des infrastructures d’attaque] et faire en sorte que les terroristes ne puissent pas revenir dans ces lieux ».
« C’est essentiel pour assurer la sécurité des communautés du nord d’Israël », a-t-il déclaré, selon son bureau, ajoutant que les opérations se poursuivraient jusqu’à ce que les objectifs d’Israël soient atteints.
Tsahal déclare avoir éliminé 100 terroristes du Hezbollah au cours de la semaine écoulée
Dans le cadre des opérations menées par les forces israélienne au Sud-Liban, les troupes de la 146e division ont tué une centaine de membres du Hezbollah au cours de la semaine écoulée, a déclaré l’armée dimanche.
La formation de réserve combat près de la côte, à la limite ouest de l’avancée des forces israéliennes dans le sud du Liban. Les images des opérations de Tsahal montrent une végétation enchevêtrée sur les collines de la région.
Troops from the IDF's 146th Reserve Division operate on the western edge of the IDF push into southern Lebanon. (IDF video) pic.twitter.com/uWTndl5TGt
— Lazar Berman (@Lazar_Berman) October 13, 2024
Selon l’armée, la 146e division a trouvé des dizaines de galeries menant à des tunnels, des bunkers et des positions de combat. Plus de 50 lance-roquettes du Hezbollah et 60 centres de commandement ont également été détruits.
La division est composée d’équipes de combat des 2e, 205e, 300e et 646e brigades.
L’armée israélienne a déclaré que les forces au sud du Liban ont également capturé un terroriste du Hezbollah dans un bunker souterrain.
Selon les forces israéliennes, les troupes ont identifié une entrée de tunnel à l’intérieur d’un bâtiment menant à une pièce de 50 mètres carrés située à environ sept mètres sous terre. Le terroriste était retranché dans le bunker, qui contenait également des armes et des fournitures destinées à un séjour prolongé sous terre.
Des images vidéo montrent des soldats de l’armée israélienne donnant des instructions en arabe au terroriste du Hezbollah pour qu’il sorte lentement du bunker, vêtu uniquement de ses sous-vêtements et de ses chaussures.
IDF troops in southern Lebanon uncover a Hezbollah bunker 7 meters underground, with a Hezb fighter hiding inside. He surrenders, and according to the IDF, is taken to a detention facility inside of Israel. pic.twitter.com/2A6IkBXQEx
— Lazar Berman (@Lazar_Berman) October 13, 2024
Selon l’armée, le terroriste a été emmené dans un centre de détention à l’intérieur d’Israël pour y être interrogé.
L’armée a déclaré que deux soldats ont été gravement blessés et que plusieurs autres ont été légèrement à modérément blessés au cours des opérations terrestres de dimanche, lorsque les troupes ont essuyé des « tirs antichars massifs ».
Selon les médias israéliens, le nombre de blessés s’élèverait à environ 25.
Le Hezbollah a déclaré avoir affronté à plusieurs reprises les troupes israéliennes qui tentaient de s’infiltrer dans les villages frontaliers.
Le groupe terroriste a ensuite déclaré avoir bombardé des soldats israéliens rassemblés dans le village de Maroun al-Ras, et que dans le village de Blida, ses forces ont engagé des soldats israéliens « avec des mitrailleuses à bout portant ».
L’une des frappes aériennes israéliennes a touché dimanche une mosquée centenaire dans le village de Kfar Tibnit, près de la frontière, a déclaré l’agence de presse officielle libanaise National News Agency (NNA).
« C’était un lieu important parce que les familles se réunissaient sur la place juste à côté (de la mosquée) pour des occasions spéciales », a déclaré le maire Fuad Yassin à l’AFP.
Des images de l’AFPTV provenant de la zone nord de Deir Billa montrent des sauveteurs et des villageois creusant à mains nues dans les débris laissés par la frappe.
Le Hezbollah a commencé à lancer des attaques contre Israël le 8 octobre de l’année dernière, immédiatement après l’assaut terroriste perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre. Le groupe terroriste libanais a affirmé qu’il frappait Israël en signe de solidarité avec le Hamas et le peuple palestinien.
Les autorités sanitaires libanaises ont déclaré que plus de 2 200 personnes ont été tuées au Liban au cours de l’année écoulée de conflit entre Israël et le Hezbollah, et que plus de 10 000 ont été blessées. Plus de 1 400 de ces décès sont survenus depuis l’escalade des combats à la mi-septembre, sans que l’on sache exactement combien de personnes tuées appartenaient aux rangs du Hezbollah.
Le Hezbollah a nommé 516 membres qui ont été tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban mais aussi en Syrie. Quatre-vingt-quatorze agents d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils ont également été tués.
Ces chiffres n’ont pas été régulièrement mis à jour depuis qu’Israël a lancé une nouvelle offensive contre le Hezbollah en septembre, y compris une opération terrestre au cours de laquelle l’armée affirme qu’au moins 450 agents du Hezbollah ont été tués.
Les attaques du Hezbollah contre le nord d’Israël au cours de l’année écoulée ont entraîné la mort de 28 civils. En outre, 37 soldats et réservistes de Tsahal ont trouvé la mort lors d’escarmouches transfrontalières et de l’opération terrestre lancée dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.