9 Israéliens distingués par le Prix d’Israël
Parmi les lauréats, le père des soldats seuls, l'homme responsable de la rénovation de la Cité de David et une ancienne athlète olympique
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Ce sont neuf personnalités israéliennes remarquables qui ont reçu le prestigieux Prix d’Israël remis mardi lors d’une cérémonie organisée à Jérusalem, venue clore les célébrations de la 69e Journée d’indépendance dans le pays.
Parmi les personnalités distinguées, l’une des plus célèbres participantes juives aux Jeux olympiques de l’histoire, un leader de la recherche contre le cancer et un pianiste qui a permis d’ouvrir le monde de la musique classique au grand public.
En présence du président Reuven Rivlin, du Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres dignitaires, deux Prix qui sont venus récompenser les accomplissements de toute une vie ont été décernés à deux personnalités hors du commun.
L’un a été remis au militant controversé de droite David “Davideleh” Beeri, qui avait dirigé le mouvement de rénovation de la Cité de David et prôné l’élargissement de la présence juive au sein de Jérusalem-est, largement arabe.
Beeri est l’homme qui a créé la Fondation Ir David (Cité de David), connue en hébreu sous le nom d’Elad, dont le projet central était la rénovation du parc archéologique de la Cité de David, situé aux abords des murs de la Vieille Ville de Jérusalem.
Elad avait également, de façon controversée, acheté des habitations dans le village arabe voisin de Silwan — parfois par le biais ‘intermédiaires musulmans – qu’il avait loué par la suite à des Juifs, une démarche qui avait suscité des attaques contre Beeri, accusé d’attiser les tensions dans la ville.
Le jury a estimé que Beeri avait initié, établi et dirigé Ir David « en tant que site patrimonial d’éducation et de tourisme national et international de premier rang. »

Le lauréat de l’autre prix remis pour les accomplissements remarquables réalisés pendant son existence a été Zvi Levy, connu comme ‘le père des soldats seuls’ qui souffre dorénavant d’une maladie musculaire et qui a accepté sa récompense depuis son fauteuil roulant, au milieu d’une standing ovation.
Levy avait fondé l’organisation des soldats seuls – qui soutient environ 3 500 jeunes par an qui quittent leurs familles, généralement venus de l’étranger, pour faire leur service militaire israélien, ainsi que plus de 1 500 soldats israéliens venus de milieux défavorisés ou rejetés par leurs parents.
Après une longue carrière chez les parachutistes, il s’est occupé de soldats seuls venus de 40 pays, la plupart en provenance de l’ancienne Union soviétique, des Etats-Unis, de l’Europe, de l’Ethiopie et d’Amérique du sud.

« Cela a commencé il y a 25 ans ou plus », a expliqué Levy dans une vidéo conçue pour l’événement. « Raful [Rafael Eitan, feu le chef d’état-major, qui a développé un programme de participation au service militaire pour les jeunes défavorisés] m’avait déclaré : ‘Ecoutez Zvika, il y a des gamins qui ne s’inscrivent pas, qui restent assis à Migdal HaEmek [une ville du nord du pays avec une forte population immigrée], on n’arrive pas à les faire venir. Je vais vous aider à les recruter ».
Levy a continué en disant : « Je me levais à quatre heures du matin pour travailler dans les champs et à 15 heures, je me baladais dans les villes en développement [souvent des villes pauvres créées dans les années 50 pour accueillir les nouveaux immigrants] et, lentement, je recrutais les plus jeunes ».
Les autres lauréats du Prix d’Israël sont Uri Shaked, pour ses recherches innovantes en génie, Malka Margalit pour ses recherches dans l’éducation envers les populations à besoins spécifiques et les difficultés d’apprentissage, Yehuda Liebes, expert en littérature mystique juive, Arie Vardi, pinanise classique, chef d’orchestre et enseignant, Agnes Keleti, l’une des athlètes juives les plus médaillées aux Jeux olympiques, Yosef Yarden, un éminent chercheur de la recherche contre le cancer et Nili Cohen, pour ses recherches dans le domaine du droit.
Les distinctions ont été remises au centre de conférences internationales de Jérusalem.
La présidente de la Cour suprême Miriam Naor, le président de la Knesset Yoel “Yuli” Edelstein, Naftali Bennett, le maire de Jérusalem Nir Barkat et le directeur-général du ministère de l’Education Shmuel Abuhav ont également assisté à la cérémonie.
Dans le jury, avec à sa tête le président de l’Académie de la langue hébraïque Moshe Bar-Asher, se trouvaient Zvi Hauser, ancien secrétaire de cabinet, l’ancien directeur général du ministère de l’éducation Dalit Stauber, Eyal Gabbai, ancien directeur général du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu et Pnina Trommer, linguiste à l’université de Tel Aviv.
La sélection des lauréats ne s’est toutefois pas effectuée sans controverse.
Le peintre et auteur de gauche Yair Garbuz a manqué sa chance de remporter le Prix en raison de l’échec du comité de sélection à trouver l’unanimité sur sa candidature, ce qui a donné au ministre de l’Education de droite Naftali Bennett (HaBayit HaYehudi) l’occasion de lui opposer son veto.
Il y a deux ans, Garbuz avait livré un discours lors d’un rassemblement électoral au cours duquel il avait déploré la perte par la gauche du pays « à une poignée d’adorateurs d’amulettes et d’idoles ».
Son discours avait été perçu comme une agression acerbe contre les Juifs qui portent traditionnellement la kippa, les séfarades et la droite en général, suscitant une critique publique sévère de la part de l’ensemble de l’échiquier politique.
