9e jour de guerre entre Israël et le Hamas : Les actions israéliennes dévissent
Depuis l'assaut du Hamas, le shekel est tombé à son niveau le plus bas depuis début 2016, près de 4 shekels pour un dollar. Un économiste dit que la guerre durera au moins deux mois
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
A Tel Aviv, le cours des actions a chuté dimanche neuf jours après le début des combats entre le groupe terroriste palestinien du Hamas et Israël.
L’indice boursier TA-35, celui des sociétés de premier ordre, et l’indice de référence TA-125 ont tous deux chuté d’environ 3,6 %, et l’indice TA-90 – qui suit les actions avec la capitalisation la plus élevée non incluse dans l’indice TA-35 – a chuté de 3,8 % dans les échanges de l’après-midi à Tel Aviv. L’indice TA-Bank des cinq plus grandes banques a glissé d’environ 4 % et les actions dans les secteurs de la construction, du bâtiment et de l’assurance ont chuté de 4 % à 5 %.
Depuis les massacres du Hamas commis le 7 octobre et qui ont coûté la vie à 1 400 personnes en Israël – parmi lesquels un millier de civils – et fait 150 à 200 otages enlevés par les terroristes, le shekel a chuté de plus de 3 % par rapport au dollar américain autour de 3,97 pour un dollar vendredi, son niveau le plus faible depuis février 2016.
Fermé le dimanche, le marché des changes rouvrira lundi.
Selon les chiffres de la Bourse de Tel Aviv, dans la semaine qui a suivi les attaques meurtrières du week-end dernier contre les communautés du sud d’Israël, l’indice TA-35 et l’indice TA-90 ont plongé respectivement de 6,4 % et 7,3 %.
L’ « indice de la peur », le VTA35, qui mesure les attentes du marché à 30 jours en matière de volatilité de l’indice Tel Aviv 35, a plus que doublé pour atteindre 28 points, le plus haut niveau depuis mars 2022, a fait savoir la Bourse de Tel Aviv.
« Il y a une grande incertitude sur la durée des combats, le degré d’escalade (concernant la frontière nord en particulier) et l’horizon d’un retour au « calme », explique Jonathan Katz, économiste en chef chez Leader Capital Markets.
Avant la guerre, Leader Capital tablait sur une croissance économique de 3,4 % en 2023 et 1,5 % en 2024, soit près de 5 % en cumulé.
« Maintenant, il semble plus probable d’atteindre 2,3 % cette année et 1,7 % en 2024, soit environ 4 % au total, soit un dommage cumulé d’environ 1 % de PIB », analyse Katz.
Ses prévisions se fondent sur l’hypothèse de combats à Gaza d’une durée de deux mois, mais ne tiennent pas compte de possibles hostilités avec le Hezbollah basé au Liban et d’autres groupes terroristes à la frontière nord d’Israël.
Dans une information publiée la semaine passée, l’agence de notation Moody’s Investors Service a signalé que l’économie israélienne, qui, selon elle, a déjà fait preuve d’une grande résilience aux attaques terroristes et aux opérations militaires par le passé, risque cette fois d’être mise à l’épreuve dans les semaines à venir.
« Par ses effets durables et profonds sur l’activité économique et la mise en oeuvre des politiques publiques, un conflit de longue durée mettrait sans nul doute cette résilience à l’épreuve », a déclaré Moody’s. « Par conséquent, la façon dont ce conflit va affecter le risque de crédit dans les secteurs public, financier et des entreprises va dépendre de son ampleur et de sa durée, ce qui est loin d’être clair pour le moment. »
« Le conflit pourrait également avoir des conséquences macroéconomiques mondiales », a précisé l’agence de notation dans la même information.