Israël en guerre - Jour 338

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À l’ONU, officiels israéliens et proches exigent la libération des otages du Hamas

Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a été chahuté pendant son discours et le Secrétaire général de l'ONU a parlé avec des proches après ses propos polémiques sur le Hamas

Ronen Nuetra, à droite, et Ruby Chen, dont les fils sont tous deux retenus en otage par le Hamas, s'expriment lors d'un rassemblement devant le siège des Nations unies à New York, le mardi 24 octobre 2023. (Crédit : Seth Wenig/AP)
Ronen Nuetra, à droite, et Ruby Chen, dont les fils sont tous deux retenus en otage par le Hamas, s'expriment lors d'un rassemblement devant le siège des Nations unies à New York, le mardi 24 octobre 2023. (Crédit : Seth Wenig/AP)

Une photo des jumelles israéliennes Emma et Yuli Cunio, 3 ans, était posée sur une passerelle en briques en face des Nations Unies, avec une rose rouge et deux paires de chaussures pour enfants.

L’image était rangée parmi des dizaines de tracts avec des photos d’autres otages du Hamas à Gaza, chacun barré du mot « kidnappé ». Au centre de l’exposition, un drapeau israélien avait été enroulé autour d’un tronc d’arbre.

Cette installation faisait partie d’une série d’actions menées par des Israéliens et leurs soutiens pour exiger de la communauté internationale qu’elle prenne des mesures pour obtenir la libération des otages et montrer son soutien aux familles touchées, à l’occasion de leur venue – pour la plupart depuis l’étranger – au siège des Nations Unies. Cette visite s’inscrivait dans le cadre de deux journées d’événements dédiées aux familles, dans le cadre d’une plus vaste initiative, à New York, pour attirer l’attention du monde sur le sort des otages.

Cette exposition en plein air a été mise en place peu de temps après les propos du Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, qui ont provoqué la colère des autorités israéliennes en établissant un lien de causalité entre les atrocités du Hamas et le contrôle israélien sur la Cisjordanie et Gaza.

« Il est également important de reconnaître que le Hamas n’a pas agi hors de tout contexte », a déclaré António Guterres dans son discours. « Le peuple palestinien souffre depuis 56 ans d’une occupation étouffante. Leurs terres subissent de constants empiètements du fait des colonies et ils sont en proie à la violence. Leur économie est étouffée. Les habitants ont été déplacés et leurs maisons démolies. Leur espoir d’une solution politique s’est évanoui. »

Cette déclaration a conduit Gilad Erdan, l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, à appeler à la démission d’António Guterres, coup d’éclat pour le moins inhabituel entre la mission israélienne et la direction de l’ONU.

L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Gilad Erdan, parlant des otages israéliens détenus par le Hamas devant le siège de l’ONU, à New York, le 24 octobre 2023. (Crédit : Seth Wenig/AP Photo)

« Nous n’avons pas encore fini d’identifier des corps tellement calcinés qu’ils en sont méconnaissables et l’ONU accuse déjà Israël d’être responsable du massacre de notre peuple », a déclaré Erdan. « Le Secrétaire Général s’est rendu coupable de propos antisémites. Il n’y a pas de preuve plus claire que l’ONU est devenue une honte pour l’humanité. »

Pris dans la polémique sur les propos d’António Guterres, les familles des otages espéraient que l’attention se porte sur leurs proches captifs.

« Nous ne sommes pas ici pour parler de nous, nous sommes ici pour représenter 220 familles d’enfants, de survivants de la Shoah, de femmes, retenues en otage », a déclaré Ruby Chen, New-Yorkais dont le fils âgé de 19 ans, Itay, est otage, après que des proches des otages ont rencontré Guterres à l’ONU « Nous demandons avec insistance à la communauté internationale de ne pas parler de ce que nous venons de vivre mais d’agir. »

« Je pleure dès que je me réveille », a raconté Alana Zeitchik, dont les proches sont également otages. Cela fait 18 jours après que des terroristes ont pris des civils en otage, le 7 octobre dernier, lors d’un massacre qui a tué et blessé des milliers de personnes.

« Je veux juste qu’ils reviennent. Je ne pense qu’à ça. Tout ce que nous voulons, c’est qu’ils reviennent et nous voulons que le monde nous y aide », a-t-elle déclaré.

António Guterres a semblé revenir en partie sur ses propos, mardi soir, écrivant sur X : « Après avoir rencontré des familles dont les proches sont otages, je réaffirme mon appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus à Gaza. Rien ne peut justifier le fait que le Hamas ait tué, blessé ou pris des otages. »

Dans une autre publication, il a ajouté : « Les griefs du peuple palestinien ne peuvent justifier les épouvantables attaques du Hamas. Ces attaques horribles ne peuvent justifier la punition collective du peuple palestinien. »

Erdan et le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, ont fustigé l’ONU pour son manque d’action vis-à-vis des otages. Erdan et Cohen ont également exigé que le Qatar, qui finance le Hamas et héberge certains de ses dirigeants, prenne des actions contre le groupe. Cohen a annulé une réunion avec Guterres suite au discours de ce dernier liant la politique israélienne à l’attaque du Hamas.

Mais la colère des Israéliens à l’égard de leur propre gouvernement était également visible mardi. Lorsque Cohen a pris la parole, lors d’un événement mardi après-midi devant l’ONU, aux côtés des familles des otages, le public israélien l’a interpellé aux cris de « Honte » et « Démission ». A l’arrière du podium, les organisateurs étaient visiblement mal à l’aise et Roz Rothstein, la directrice de StandWithUS, le groupe d’activistes pro-israéliens à l’origine de l’événement, est intervenue pour demander le silence.

Aux États-Unis, les initiatives d’aide aux victimes de la guerre et au retour des otages sont pour l’essentiel le fruit du travail d’organisations et de bénévoles qui, il y a quelques semaines à peine, menaient le mouvement de protestation contre le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Depuis le 7 octobre, les membres de la coalition de Netanyahu ont été à plusieurs reprises interpellés par des membres de l’opinion publique israélienne qui leur reprochent de ne pas avoir empêché l’attaque du Hamas. Les sondages montrent que la plupart des Israéliens veulent que Netanyahu assume la responsabilité de la tragédie et démissionne après la guerre contre le Hamas.

Cohen s’en est tenu au sujet des otages.

« Il y a des bébés otages, des jumeaux, des survivants de la Shoah. Nous n’avons qu’une mission : les ramener chez eux », a déclaré Cohen malgré le chahut. « Je vous assure que nous n’arrêterons pas tant que tout le monde ne sera pas rentré chez lui, avec les siens, en vie et en bonne santé. »

Plus tôt, alors que les familles des otages arrivaient à l’ONU, des centaines d’Israéliens et de sympathisants se sont alignés sur cinq pâtés de maisons, sur la Première Avenue, face à l’ONU, avec des roses rouges et des photos des otages. La foule a commencé à scander « Ramenez-les chez eux » au passage des membres du personnel et dignitaires de l’ONU, devant les touristes qui attendaient sur le trottoir pour obtenir des laissez-passer et visiter l’ONU.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan Al Saoud, qui a refusé de condamner le Hamas à l’ONU mardi, a pressé le pas en passant devant la manifestation, entouré de son service de sécurité. Certains manifestants, dont beaucoup portaient du noir, pleuraient et se donnaient l’accolade sur le trottoir.

« Ils ont pris toutes les personnes qu’ils ont vues, ils ont tué tous les êtres humains qu’ils ont vus, il devrait donc être dans l’intérêt du monde entier d’en finir avec le Hamas », a déclaré Michal Zussman, organisateur de la manifestation, ajoutant que le Hamas avait pris en otage des ressortissants de dizaines de pays.

« Il faut que notre fils revienne », a dit Ronen Neutra, dont le fils américain Omer, originaire de Long Island, a été enlevé alors qu’il était stationné au niveau de la barrière, avec son unité de chars. « Nous exigeons que l’ONU et tous les pays impliqués – 33 pays ont des otages – s’engagent et travaillent main dans la main pour condamner ce qui s’est passé là-bas et ramener nos êtres chers. »

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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