À Tel Aviv, un recours déposé pour autoriser les prières non-mixtes à Yom Kippour
Les requérants demandent à un tribunal de district qu'il ordonne à la municipalité d'autoriser l'organisation d'une prière non-mixte sur la place Dizengoff, qualifiant de "discriminatoire" le refus de la municipalité
Dans leur requête déposée auprès du tribunal du district de Tel Aviv, 14 résidents et l’organisation Rosh Yehudi, qui encourage les Juifs à adopter un mode de vie religieux orthodoxe, qualifient de « discriminatoire » le refus de la municipalité d’approuver leur demande d’organiser la prière, en citant des prières non-mixtes musulmanes qui se sont déjà déroulées, entre autres arguments.
« Tout comme rien n’empêche une politique distincte pour la minorité musulmane de Tel Aviv-Jaffa, qui organise des événements non-mixtes, il ne devrait pas y avoir d’opposition de principe, dans notre société multiculturelle, aux pratiques de la minorité religieuse juive », peut-on lire dans la requête.
Les requérants notent que des milliers de musulmans ont assisté à une prière publique non-mixte pour l’Aïd al-Adha dans le parc Charles Clore à Tel Aviv le 16 juin dernier, où la séparation entre les hommes et les femmes était assurée par une clôture portant le logo de la municipalité.
La municipalité, notent-ils, a affirmé qu’elle n’avait jamais autorisé l’événement. Mais en laissant s’organiser cette manifestation sans un permis préalable, les requérants affirment qu’elle crée également une réalité discriminatoire qui profite aux minorités qui organisent des prières séparées sans autorisation et qui punit ceux qui cherchent à l’obtenir.
Ils affirment attendre une réponse de la municipalité à leur demande d’organiser une prière non-mixte sur la place Dizengoff depuis le 27 avril. La réponse tardive de la ville signifie qu’elle a l’intention de refuser le permis, concluent-ils.
L’organisation de prières non-mixtes dans l’espaces public à Tel Aviv est une question controversée. Certains habitants de Tel Aviv estiment qu’il s’agit d’une contrainte religieuse imposée aux frais du contribuable.
L’année dernière, de graves affrontements avaient eu lieu sur la place Dizengoff entre des fidèles et des activistes anti-religieux. En octobre 2023, Rosh Yehudi avait érigé des cloisons visant à séparer les hommes et les femmes pour la prière de Souccot sur la place Dizengoff.
La municipalité de Tel Aviv avait alors retiré à l’organisation l’autorisation qu’elle avait préalablement reçue, expliquant qu’elle avait enfreint les conditions de délivrance de son permis en séparant les hommes et les femmes.
Depuis, Rosh Yehudi ne parvient plus à renouveler son autorisation.
La municipalité a affirmé qu’elle examinait la demande de commentaires du Times of Israel concernant le recours en question.