Abbas accuse le Hamas d’avoir donné à Israël des « prétextes » pour faire la guerre de Gaza
Répondant à l'AP, qui n'a pas condamné l'attaque meurtrière, le groupe terroriste s'est vanté que le massacre avait placé "la cause palestinienne au sommet de l'ordre du jour"
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a donné à Israël « des prétextes et des justifications » pour la guerre à Gaza avec son attaque du 7 octobre, a affirmé le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, lors du 33e sommet de la Ligue arabe qui s’est tenu jeudi à Manama.
« L’action militaire entreprise unilatéralement par le Hamas ce jour-là, le 7 octobre, a donné à Israël davantage de prétextes et de justifications pour attaquer la bande de Gaza, une attaque qu’il a poursuivie de toutes ses forces, assassinant, détruisant et déracinant », a affirmé Abbas, cité par la Douzième chaîne.
« Nous sommes opposés à toute atteinte aux civils, à tous les civils », a souligné Abbas, qui n’a jamais condamné l’attaque du 7 octobre elle-même.
En réponse, le Hamas a déclaré que ces remarques étaient « regrettables » et a argué que les atrocités que ses hommes ont perpétrées dans le sud d’Israël – près de 1 200 personnes tuées et 252 enlevées, pour la plupart des civils – « ont placé notre cause palestinienne au sommet de l’ordre du jour, nous permettant ainsi de réaliser des gains stratégiques ».
Le groupe terroriste a également salué l’appel de la Ligue à un cessez-le-feu « immédiat » à Gaza et a exhorté « les États arabes frères à prendre les mesures nécessaires pour forcer l’occupation (israélienne) à mettre fin à son agression ».
Le sommet a également appelé à la mise en place d’une force de maintien de la paix des Nations unies (ONU) en Cisjordanie et à Gaza, ainsi qu’à l’organisation d’une « conférence internationale (…) pour résoudre la question palestinienne sur la base de la solution à deux États ».
S’exprimant lors du sommet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit la guerre de Gaza comme « une plaie ouverte qui menace d’infecter toute la région », tout en appelant à « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».
Guterres a déclaré que « la seule façon permanente de mettre fin au cycle de la violence et de l’instabilité passe par une solution à deux États. »
La « Déclaration de Manama » publiée par les nations arabes exhorte « toutes les factions palestiniennes à s’unir sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) », dominée par le Fatah, le mouvement au pouvoir d’Abbas et rival du Hamas.
Elle précise également qu’elle considère l’OLP comme « le seul représentant légitime du peuple palestinien ».
Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza au Fatah, qui administre la Cisjordanie, lors d’un coup d’État en 2007. Depuis lors, aucun effort international n’a permis de réconcilier les deux factions, même si, ces derniers mois, la Chine et la Russie ont accueilli des représentants des groupes palestiniens pour des pourparlers sur l’unité.