Abbas appelle l’ONU à agir en faveur de la solution à deux États
Le président de l'AP a pointé la politique de construction des implantations et réclame des excuses pour la déclaration Balfour

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accusé Israël de détruire les avancées pour une solution à deux Etats et a déclaré qu’il allait œuvrer pour l’adoption d’une résolution par le Conseil de Sécurité des Nations unies contre les implantations en Cisjordanie.
S’adressant à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, avant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Abbas a directement blâmé Jérusalem pour l’échec de la solution à deux Etats et les négociations de paix au point mort, et a déclaré que les actions d’Israël n’étaient pas celles d’un Etat cherchant la paix.
Il a appelé l’Etat juif à cesser l’expansion des implantations, « les punitions collectives et la démolition de maisons palestiniennes, les exécutions en dehors du cadre judiciaire… et l’arrestation de notre peuple », ainsi que « l’agression et les provocations envers la sainte mosquée Al-Aqsa » sur le mont du Temple de Jérusalem.
Il a soutenu que « l’agression israélienne contre nos sites sacrés musulmans et chrétiens joue avec le feu » et a souligné « l’entreprise illégale des colonies » israéliennes qui mine « la réalisation de la solution à deux Etats sur la base des frontières de 1967 ».
« Je dois, une nouvelle fois, vous avertir que ce que fait le gouvernement israélien pour poursuivre ses plans d’expansion des colonies, va détruire toutes les possibilités et espoirs encore en vie pour la solution à deux Etats dans les frontières de 1967 », a-t-il déclaré à l’Assemblée générale de l’ONU, « car toutes ces politiques et pratiques empêchent le développement d’un environnement où la paix pourrait s’établir dans notre région ».
Abbas a ajouté que 2017 devrait être l’année qui marquerait la fin de « l’occupation israélienne de notre pays et de notre peuple ».
Il a ensuite affirmé que les Palestiniens ont reconnu l’existence d’Israël en 1993, lors de la signature des accords d’Oslo, mais qu’ « Israël doit faire de même avec la reconnaissance de l’Etat de Palestine, et mettre fin à son occupation de cette terre, pour que l’Etat de Palestine puisse coexister aux côtés de l’Etat d’Israël en paix et en sécurité, en bons voisins, chacun dans ses frontières reconnues et sécurisées ».
« Nous restons fidèles aux accords signés avec Israël depuis 1993. Cependant, Israël doit également l’être, et doit agir en conséquence pour résoudre tous les problèmes des statuts finaux », a-t-il ajouté.
« Nous n’accepterons pas que la situation actuelle continue ».
Le président de l’AP a rappelé que ceux qui « soutiennent une solution à deux Etats devaient reconnaître les deux Etats, et non un seul d’entre eux ».
Il a affirmé qu’il allait œuvrer pour une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU dénonçant les colonies et la violence israélienne et, dans une remarque apparemment destinée aux Etats-Unis, qu’il espérait que « personne n’y opposerait de veto ».
« Nous respectons la religion juive et condamnons la catastrophe qui a frappé le peuple juif pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe, et nous la considérons comme l’un des crimes les plus haineux jamais perpétrés envers l’humanité », a-t-il affirmé. La reconnaissance par Israël de la Nakba – le terme palestinien pour la guerre d’indépendance israélienne de 1948 – pourrait « ouvrir une nouvelle ère de coexistence, et servirait à construire des ponts plutôt que des murs ».
Se tournant vers le Royaume-Uni, Abbas a appelé à une excuse pour la déclaration Balfour, la promesse britannique de 1917 à fonder un Etat juif en Palestine. Il a déclaré que Londres devrait « en tirer les leçons nécessaires et assumer les responsabilités historiques, légales, politiques, matérielles et morales pour les conséquences de la déclaration Balfour, y compris des excuses au peuple palestinien pour les catastrophes, misères et injustices entraînées par cette déclaration, et d’agir pour rectifier cette catastrophe historique et remédier à ses conséquences, notamment en reconnaissant l’Etat de Palestine ».
Il a ajouté que, alors que les Palestiniens cherchent la paix, il doutait de l’existence d’un possible partenaire pour un accord en Israël.
« Y a-t-il un dirigeant, en Israël, la puissance occupante, qui souhaite conclure une vraie paix et qui abandonnera la mentalité d’hégémonie, d’expansionnisme et de colonisation, et qui reconnaîtra les droits de notre peuple et mettra fin à l’injustice historique que nous subissons ? », a-t-il demandé.