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Accord à l’ONU sur une extension du mécanisme d’aide transfrontalier à la Syrie

Le dispositif transfrontalier est en vigueur depuis 2014 et vient en aide à plus de 2,4 millions de personnes dans la région d'Idleb sous contrôle de jihadistes et des rebelles

Des représentants assistent à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'invasion russe de l'Ukraine, le vendredi 25 février 2022 au siège de l'ONU. La Russie a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité exigeant que Moscou cesse son attaque contre l'Ukraine et retire toutes ses troupes. Le vote de vendredi était de 11 contre 1, la Chine, l'Inde et les Émirats arabes unis s'étant abstenus. Il a montré une opposition significative mais pas totale à l'invasion par la Russie de son voisin plus petit et militairement plus faible. (Crédit : John Minchillo/AP)
Des représentants assistent à une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'invasion russe de l'Ukraine, le vendredi 25 février 2022 au siège de l'ONU. La Russie a opposé son veto à une résolution du Conseil de sécurité exigeant que Moscou cesse son attaque contre l'Ukraine et retire toutes ses troupes. Le vote de vendredi était de 11 contre 1, la Chine, l'Inde et les Émirats arabes unis s'étant abstenus. Il a montré une opposition significative mais pas totale à l'invasion par la Russie de son voisin plus petit et militairement plus faible. (Crédit : John Minchillo/AP)

Un accord est intervenu entre les 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU pour prolonger de six mois le mécanisme d’aide humanitaire transfrontalière, comme le voulait la Russie face à l’Occident qui réclamait un an d’extension.

Ce dispositif a expiré dimanche soir.

« La Russie a forcé la main de tout le monde : soit le dispositif était fermé, soit il était prolongé de six mois » et « on ne pouvait pas laisser des gens mourir », a résumé auprès de l’AFP un ambassadeur réclamant l’anonymat.

Un vote du Conseil de sécurité était attendu ultérieurement pour confirmer la prolongation du mécanisme et prévoir son renouvellement en janvier pour à nouveau six mois sous condition de l’adoption d’une nouvelle résolution, ont précisé d’autres diplomates.

Le consensus prévoit la reprise par l’ONU de l’utilisation du point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière entre la Syrie et la Turquie. Un peu plus tôt, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait exhorté son homologue russe Vladimir Poutine à donner son aval à la prolongation du mécanisme.

Le président russe Vladimir Poutine, (à droite), avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Sotchi, le 22 octobre 2019. (Crédit : Presidential Press Service via AP, Pool )

Mais de facto, l’accord à l’ONU reprend la proposition de Moscou de fin de semaine dernière sans réel changement. Celle-ci avait été rejetée vendredi lors d’un vote par le Conseil de sécurité, soutenue seulement par Moscou et Pékin, tandis que les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France votaient contre et que les dix membres non permanents du Conseil s’abstenaient.

Le nouveau projet de texte porté par l’Irlande et la Norvège demande un rapport spécial au secrétaire général de l’ONU sur les besoins humanitaires au plus tard le 10 décembre et exige de sa part un exposé tous les deux mois sur l’application du dispositif et de celui qui permet l’acheminement d’une aide humanitaire à partir de Damas au travers des lignes de front.

« On va adopter notre projet avec une modification minime », a indiqué à l’AFP l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dmitry Polyanskiy. La Russie avait mis son veto vendredi à un projet des Occidentaux, soutenu par le reste du Conseil de sécurité, prévoyant une extension d’un an.

« Voler à l’aveugle »

« Nous allons adopter la résolution » confirmant cet accord du Conseil pour six mois, a déclaré un ambassadeur d’un pays influent au sein de cette instance, en réclamant l’anonymat. L’unité des dix membres non permanents du Conseil de sécurité lors des négociations semble avoir eu un rôle important pour rallier le trio américano-anglo-français, doté aussi d’un droit de veto.

Pour être adopté, un texte doit recueillir au moins neuf voix sur quinze sans vote négatif d’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Royaume Uni, Russie, Chine).

Selon Richard Gowan, spécialiste de l’ONU à l’International Crisis Group, « la guerre en Ukraine a compliqué les négociations sur la Syrie cette année ». « L’effondrement des canaux bilatéraux russo-américains » a « fait voler à l’aveugle » les membres du Conseil pour trouver un consensus, fait-il valoir à l’AFP.

Le dispositif transfrontalier de l’ONU est en vigueur depuis 2014 et vient en aide, via le point de passage de Bab al-Hawa à plus de 2,4 millions de personnes dans la région d’Idleb (nord-ouest) sous contrôle de groupes jihadistes et des rebelles.

Dans le passé, il lui était déjà arrivé d’être prolongé pour six mois seulement même si ce délai court complique la planification de l’acheminement de l’aide.

La résolution qui devrait être adoptée réclame d’accentuer aussi les efforts humanitaires dans les domaines de l’eau, d’assainissement, de la santé, de l’éducation, de l’électricité, ainsi que pour des « projets de réhabilitation rapide » en matière d’abris.

Les Occidentaux qui se refusaient jusqu’à présent à soutenir tout début de reconstruction en Syrie tant qu’aucune réforme politique n’était entreprise semblent avoir assoupli leur position sur ce sujet, crucial pour Moscou afin de faire revenir le président syrien Bachar al-Assad sur la scène internationale.

Ces dernières semaines, des dizaines d’ONG et des responsables de l’ONU avaient appelé à une prolongation d’un an du mécanisme transfrontalier, déjà réduit considérablement ces dernières années par Moscou (et son veto), principal soutien de Damas et qui considère qu’il viole la souveraineté syrienne.

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