Accord sur le nucléaire iranien : Netanyahu met en garde des élus américains
Le leader de l'opposition a dit aux législateurs en visite que seules des sanctions écrasantes et une menace militaire crédible empêcheront Téhéran de se doter de l'arme atomique
Le député Benjamin Netanyahu, chef de l’opposition en Israël, a dit à un groupe de membres de la Chambre américaine des représentants actuellement en visite en Israël qu’aucun accord conclu n’arrêtera Téhéran dans sa course à l’arme atomique, soulignant que seules des sanctions écrasantes et une action militaire seraient efficaces.
Des dizaines de membres du Congrès, démocrates et républicains, se trouvent en Israël cette semaine. Ils rencontreront des responsables locaux à l’occasion de ce séjour organisé par la American Israel Education Foundation, une organisation affiliée à l’AIPAC.
Des responsables occidentaux ont indiqué que les négociations entre les puissances mondiales et l’Iran visant à redonner vie à l’accord sur le nucléaire, aujourd’hui moribond, qui avait été signé en 2015 pourraient produire un nouvel accord dans les prochains jours. L’accord sur le nucléaire ou JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) s’était effondré avec le retrait unilatéral des États-Unis du pacte en 2018, une initiative qui avait été saluée en Israël alors que Netanyahu était encore Premier ministre.
Netanyahu a déclaré aux députés américains, lundi, que l’Histoire avait montré que les autres pays de la région qui avaient cherché à se doter d’une arme atomique n’avaient cessé leurs travaux que lorsque Israël était passé à l’action militaire et avait bombardé des sites où se trouvaient des réacteurs avant qu’ils ne deviennent opérationnels, citant les attaques d’un réacteur irakien en 1981 et d’un réacteur syrien en 2007.
« Le seul moyen de stopper l’armement de tels régimes à l’aide d’armes militaires n’est pas par le biais d’un accord. Il est important de bien comprendre que cela ne fonctionne tout simplement pas », a dit Netanyahu.
« Les seules choses qui ont fonctionné dans le passé sont au nombre de deux – et elles ont été utilisées l’une ou l’autre, voire les deux en même temps : Des sanctions écrasantes ou une réponse militaire crédible, le mieux étant les deux », a-t-il ajouté. « Rien d’autre n’a fonctionné et à mon avis, rien d’autre ne fonctionnera ».
Le JCPOA avait entraîné la levée des sanctions imposées à l’Iran en échange d’une réduction de son programme nucléaire. Après le départ des États-Unis du pacte décidé par l’administration Trump qui avait alors réimposé des sanctions, l’Iran avait abandonné certains de ses engagements pris dans le cadre de l’accord, augmentant ses activités d’enrichissement de l’uranium et ses stocks d’uranium enrichi à des niveaux interdits dans le pacte – ce qui avait fait naître l’inquiétude sur la possibilité que le pays s’approche du seuil technologique requis pour fabriquer une bombe.
Dans un discours prononcé dimanche devant la CoP (Conférence des présidents des Organisations juives américaines majeures), le Premier ministre Naftali Bennett a averti que l’accord entre les puissances mondiales et l’Iran – dont la conclusion serait « imminente » – « créera probablement un Moyen-Orient plus violent, plus volatile », ajoutant que la République islamique utiliserait les ressources qui seraient libérées pour cibler Israël, et il a juré qu’Israël « n’acceptera pas l’Iran en tant qu’État du seuil nucléaire ».
Selon un reportage diffusé lundi par la Douzième chaîne, une remise en vigueur de l’accord ôterait la possibilité à Israël de frapper les sites nucléaires iraniens.
Toutefois, la chaîne a ajouté que Bennett et le directeur du Mossad, David Barnea, travaillaient sur une nouvelle stratégie d’affaiblissement de l’Iran par le biais de l’économie, et qu’ils étaient encore déterminés à contrer les efforts livrés par Téhéran pour s’ancrer, avec ses groupes mandataires, aux frontières d’Israël.
Le reportage a ajouté que les responsables israéliens se préparaient à l’expiration de l’accord dans les prochaines années et qu’ils s’apprêtent à discuter avec les puissances mondiales sur un éventuel accord de suivi qui serait, pour sa part, plus long et plus contraignant.
Netanyahu s’était toujours opposé au JCPOA et, en 2015, il avait fait le voyage à Washington où il avait pris la parole devant le Congrès dénonçant l’accord alors même que le président Barak Obama se préparait à le rejoindre.