Agression d’un Palestinien en août : 3 suspects dans le viseur de la police
Trois hommes, dont un policier, auraient violemment agressé un civil palestinien avant de le laisser inconscient et en sang sur le bord d'une route ; ils auraient tenté de falsifier le récit de l'agression
Un acte d’accusation déposé contre un policier de l’unité de patrouille spéciale de Yasam, un volontaire de la police des frontières et un civil révèle des détails choquants sur la façon dont ils auraient agressé et violemment battu un civil palestinien en Cisjordanie, avant de l’abandonner sur le bord d’une route près d’un poste de contrôle, inconscient et en sang.
L’acte d’accusation déposé par le département des enquêtes internes de la police inculpe les trois hommes d’agression aggravée, d’enlèvement et de complicité d’enlèvement, pour leur rôle dans une violente attaque contre un Palestinien en août, ainsi que de possession illégale d’armes et d’autres infractions liées aux armes à feu.
Selon l’acte d’accusation, les trois hommes, qui sont tous des amis, ont attaqué un Palestinien qui passait du temps avec ses amis près de sources d’eau douce dans la zone de Nahal Auja, dans la région de la vallée du Jourdain en Cisjordanie, au nord de l’implantation de Kochav Hashahar.
L’incident a commencé lorsque le volontaire de la police des frontières, Dvir Oni, qui était en service avec un autre volontaire et des soldats de Tsahal, a demandé à inspecter les pièces d’identité et les téléphones des hommes palestiniens pour un contrôle de sécurité.
Selon l’acte d’accusation, une photo du téléphone de la victime palestinienne le montrait drapé dans un drapeau vert, ce qui a amené les policiers et les soldats à soupçonner qu’il était lié à une organisation terroriste.
L’un des soldats a alors menotté l’homme, après quoi Oni a commencé à l’agresser violemment, lui cognant la tête contre une voiture et lui donnant des coups de pied et de poing.
Oni a ensuite envoyé un message au policier de Yasam, Tiran Galmodi, ainsi qu’à Saar Ofir, un civil, pour leur indiquer où il se trouvait. Les deux hommes sont arrivés peu après, le visage masqué, et ont profité de l’occasion pour frapper violemment l’homme palestinien sur tout le corps, selon l’acte d’accusation.
Galmodi, qui était suspendu de ses fonctions au moment de l’incident, a donné un coup de pied à la tête de l’homme et l’a frappé avec une branche d’arbre, et Ofir l’a frappé à l’œil avec la crosse d’un fusil factice qu’il portait sur lui.
Les hommes ont battu la victime si violemment qu’elle s’est évanouie pendant l’agression.
Galmodi et Ofir l’ont conduit au poste de contrôle de Hamra, dans le nord de la vallée du Jourdain, où ils l’ont « abandonné », inconscient et en sang. Ce n’est que quelques heures plus tard que l’homme a réussi à atteindre une route voisine pour recevoir des soins médicaux.
L’agression lui a causé des fractures et de graves blessures à la tête et au corps.
En plus des autres chefs d’accusation, Galmodi est accusé d’avoir fait obstruction à l’enquête en appelant l’un des soldats impliqués dans l’incident et en lui demandant de donner un faux récit des événements.
Au cours de l’enquête, de grandes quantités d’armes et de munitions détenues illégalement ont été trouvées en possession d’Ofir et de Galmodi, notamment des fusils d’assaut, des grenades à main et des milliers de balles.
Six autres suspects dans cette affaire n’ont pas encore été inculpés.
Saar Ofir, qui réside dans l’implantation d’Elkana, dans le centre de la Cisjordanie, avait déjà été arrêté en juillet, soupçonné d’avoir exécuté un terroriste du Hamas capturé par les troupes de Tsahal à Gaza, mais il n’a finalement pas été inculpé dans cette affaire.