Apologie du terrorisme : la justice française est à pied d’oeuvre
Plus de 54 procédures judiciaires ont déjà été ouvertes, dont une contre une jeune fille de 14 ans

Suite aux attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes, le Premier ministre Manuel Valls a demandé la plus grande sévérité contre les personnes qui se rendraient coupables d’apologie du terrorisme.
La Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a confirmé la position du chef du gouvernement dans une circulaire en date du 12 janvier demandant « aux procureurs de la République de faire preuve d’une extrême réactivité dans la conduite de l’action publique envers les auteurs de ce type d’infractions. […] Dans ces moments où la Nation doit montrer son unité, les propos ou agissements répréhensibles, haineux ou méprisants, proférés ou commis en raison de l’appartenance à une religion doivent être combattus et poursuivis avec la plus grande vigueur ».
La liste des condamnations s’étire d’heures en heures à mesure que les délinquants sont jugés en comparution immédiate : un an d’emprisonnement à Rueil-Malmaison pour « apologie publique de terrorisme », dix mois de prison à Toulouse, pour trois hommes de 20 à 25 ans, ainsi qu’à Orléans pour avoir crié « Vive la Kalach ! » à l’adresse de policiers.
A Valenciennes, c’est à quatre ans de prison ferme qu’un homme a été condamné pour avoir fait l’apologie des frères Kouachi lors de son arrestation, en état d’ivresse, après un accident de voiture.
Une jeune fille de 14 ans a également été mise en examen pour apologie du terrorisme suite à une altercation dans un tramway avec un conducteur à qui elle a proféré avec une amie : « On est les sœurs Coulibaly, on va sortir les Kalachnikov », rapporte Le Parisien.
Dieudonné a été de son côté été placé mercredi en garde à vue par la police à Paris dans le cadre d’une enquête pour « apologie du
terrorisme ». Il sera jugé par le tribunal correctionnel.
Dans une déclaration sur Facebook, qui a ensuite été supprimée, Dieudonné avait assuré avoir participé à la manifestation historique, dimanche, en hommage aux victimes du terrorisme, tout en la tournant en dérision, la qualifiant d’ « instant magique comparable au big-bang ». « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly », avait-il ajouté.