Après des propos anti-Israël, une ministre belge s’explique avec l’ambassadrice
Caroline Gennez, ministre de la Coopération et du Développement belge, a rencontré Idit Rosenzweig-Abu, ambassadrice israélienne en Belgique, pour s'expliquer
Fin août, la ministre de la Coopération et du Développement belge, Caroline Gennez, a affirmé au quotidien flamand De Morgen que « des villes entières sont rayées de la carte par les Israéliens ».
En réaction, l’ambassadrice israélienne en Belgique, Idit Rosenzweig-Abu, a déclaré que le ministère des Affaires étrangères israélien avait fait part de son mécontentement à l’ambassadeur de Belgique en Israël, Jean-Luc Dodson.
Rosenzweig-Abu a par ailleurs adressé un courrier de protestation au ministère belge des Affaires étrangères ainsi qu’à la ministre, dont elle a qualifié les propos de « calomnieux et diffamatoires ».
Gennez s’est finalement expliquée jeudi 7 septembre avec Rosenzweig-Abu, et lui a fait part de ses préoccupations concernant la montée de violence dans les Territoires palestiniens, a rapporté la presse belge.
« Nous avons exprimé notre inquiétude face à l’augmentation de la violence et du nombre de victimes, tant dans les territoires palestiniens occupés qu’en Israël, et face à l’impact de l’escalade de la violence sur les projets, les bâtiments et les écoles qui ont été soutenus par la solidarité internationale », a déclaré la ministre.
« Nous avons fait passer le message que la Belgique s’efforcera de renforcer nos projets de développement en Palestine, en particulier ceux qui s’engagent en faveur de l’égalité des droits et de la démocratie. Et que nous continuerons à travailler au niveau européen pour mieux surveiller l’impact de la violence et de l’instabilité croissantes sur les projets de développement européens dans la région. »
Elle a ajouté que la Belgique continuait à préconiser une solution pacifique à deux États, et que « le dialogue avec le gouvernement israélien reste ouvert ».
Dans ses propos polémiques, Gennez faisait manifestement allusion à une information de l’Associated Press selon laquelle trois hameaux bédouins de la zone C de Cisjordanie avaient été évacués, suite à ce que ses habitants qualifient de mois d’agressions et harcèlement de la part de Juifs armés installés dans des avant-postes non autorisés dans les collines environnantes.
« Les violences sont plus fugaces qu’auparavant, mais aussi plus fréquentes et intenses. La population n’a plus le temps de reprendre son souffle », avait-elle déclaré dans l’interview consacrée à l’action humanitaire belge dans le monde.
Les relations entre Israël et la Belgique ont connu des hauts et des bas ces dernières années autour de la question du soutien de Bruxelles aux Palestiniens.
En 2021, Israël avait vivement protesté contre la Belgique et le vice-ministre des Affaires étrangères de l’époque, Idan Roll, avait annulé plusieurs réunions avec les autorités belges en signe de mécontentement contre l’intention des autorités belges d’étiqueter les produits israéliens originaires de Cisjordanie et de durcir les contrôles sur les marchandises issues des implantations.