Israël en guerre - Jour 642

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Après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens, les nations appellent à la diplomatie

Le chef de l'ONU qualifie les frappes "d'escalade dangereuse" ; l'Iran dit pouvoir réagir à une décision "scandaleuse"; le Hamas dénonce une "adhésion aveugle" à " l'agenda sioniste " ; les législateurs américains sont divisés

Le président américain Donald Trump s'exprime depuis la salle Est de la Maison Blanche à Washington, le 21 juin 2025. (Crédit : Carlos Barria/Pool via AP)
Le président américain Donald Trump s'exprime depuis la salle Est de la Maison Blanche à Washington, le 21 juin 2025. (Crédit : Carlos Barria/Pool via AP)

Quelques heures après les frappes visant trois sites nucléaires iraniens aux premières heures de la journée, marquant l’adhésion des États-Unis à la campagne d’Israël contre l’Iran, les dirigeants mondiaux ont appelé à une désescalade. Téhéran a pour sa part menacé de représailles, avertissant que « toutes les options » étaient sur la table.

Le président américain Donald Trump a annoncé que l’armée américaine avait mené une « attaque couronnée de succès » contre les sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan, précisant que l’unique objectif de ces frappes était de mettre fin aux activités d’enrichissement d’uranium de l’Iran et ajoutant: « Le moment est venu pour la paix. »

Israël, qui a lancé ses premières attaques contre les infrastructures nucléaires et balistiques de l’Iran au début du mois, a salué ces frappes.

Oman, qui avait servi de médiateur dans les négociations entre les États-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire de ce dernier, a condamné les attaques tout en exhortant à la désescalade.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a affirmé sur le réseau social X que Téhéran se réservait le droit de recourir à « toutes les options » pour riposter.

« Les événements de ce matin sont scandaleux. Ils auront des conséquences éternelles », a-t-il écrit. « Conformément à la Charte des Nations Unies et à ses dispositions autorisant à répondre en cas de légitime défense, l’Iran se réserve le droit de recourir à toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple. »

Sur la chaîne de télévision publique iranienne IRIB, un commentateur a fait savoir que chaque citoyen et soldat américain présent dans la région était désormais une « cible légitime ».

La chaîne a également diffusé une carte montrant l’emplacement des bases américaines dans la région, le commentateur ajoutant : »‘Vous l’avez commencée [la guerre], et nous la terminerons. »

Le Hamas, qui avait lancé le 7 octobre 2023 un assaut dévastateur sur le sud d’Israël et déclenché un conflit régional, a condamné les frappes américaines.

« Cette agression brutale constitue une escalade dangereuse. Elle marque une adhésion aveugle à l’agenda brutal de l’occupation sioniste », a-t-il précisé dans un communiqué.

Le groupe terroriste, financé et soutenu par l’Iran, a fait savoir qu’il tenait l’administration Trump et Israël « pleinement responsables des graves conséquences de cette agression ».

« Nous affirmons notre solidarité avec nos frères de la République islamique… ainsi que notre totale confiance dans la capacité de l’Iran à défendre sa souveraineté et les intérêts de son peuple », a-t-il poursuivi.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi s’adresse aux médias à son arrivée à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la Coopération islamique, à Istanbul, en Turquie, le 21 juin 2025. (Mehmet Guzel / AP)

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a pour sa part indiqué que son pays devait rester à l’écart de tout potentiel débordement du conflit dans la région.

« Face à l’escalade dangereuse des opérations militaires, il est d’autant plus crucial que nous restions fermement attachés à notre intérêt national suprême qui impose d’épargner au Liban toute implication, sous quelque forme qu’elle soit, dans le conflit régional en cours », a publié Salam sur le réseau X.

« Notre conscience de cet intérêt national suprême est notre arme la plus puissante en ces circonstances critiques », a-t-il ajouté.

Les remarques de Salam sont intervenues dans un contexte de vives inquiétudes causées par l’éventualité que des organisations mandataires de l’Iran, comme le groupe terroriste libanais du Hezbollah, puissent se joindre à l’offensive contre Israël après s’être abstenues de le faire la semaine dernière.

La semaine dernière, une chaîne d’information saoudienne a rapporté que le gouvernement libanais avait lancé un avertissement au Hezbollah, lui intimant de ne pas intervenir dans la guerre entre Israël et l’Iran.

La Turquie, pour sa part, a indiqué être « profondément préoccupée » par les « conséquence possibles » des frappes américaines.

« La Turquie est profondément préoccupée par les conséquences possibles de l’attaque américaine contre les installations nucléaires de la République islamique d’Iran », a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

La Russie a déclaré qu’elle « condamnait fermement » les bombardements américains de sites nucléaires en Iran, qualifiant ces attaques d’« irresponsables » et de « violation flagrante du droit international ».

Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, avec le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, à Téhéran, le 23 novembre 2015. (Crédit : Alexei Druzhinin/Sputnik/AFP)

« Il est déjà clair qu’une escalade dangereuse a commencé, qui risque de compromettre davantage la sécurité régionale et mondiale », ajoute le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « très préoccupé par le recours à la force des États-Unis contre l’Iran aujourd’hui ».

« Il s’agit d’une escalade dangereuse dans une région déjà très sensible, ainsi que d’une menace directe pour la paix et la sécurité internationales », a rapporté Guterres dans un communiqué. « Nous sommes face à un risque croissant que ce conflit devienne rapidement incontrôlable, avec des conséquences catastrophiques pour les civils, la région et le monde. »

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, a annoncé « qu’au vu de la situation urgente en Iran », il convoquerait lundi une réunion d’urgence de l’organisme de surveillance atomique de l’ONU.

La France a indiqué être préoccupée après les frappes américaines, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit », selon un message du chef de la diplomatie française posté dimanche sur X.

Précisant qu’elle « n’a ni participé à ces frappes ni à leur planification », la France se dit « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».

Les nations appellent à la désescalade et à la diplomatie

L’Arabie saoudite a exprimé sa « vive inquiétude » à la suite des attaques américaines, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères sur relayé sur le réseau social X. Le royaume a appelé la communauté internationale à redoubler d’efforts dans ce qu’il a qualifié de « circonstances hautement sensibles » afin de parvenir à une solution politique permettant de mettre fin à la crise.

Pour Oman, les attaques américaines menacent « d’étendre le conflit » et constituent une violation du droit international.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer à l’intérieur du 10 Downing Street, à Londres, le 19 juin 2025. (Jordan Pettitt / Pool / AFP)

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a également exhorté l’Iran à revenir à la table des négociations, affirmant que la stabilité dans la région restait une priorité, selon un communiqué de Downing Street.

« Le programme nucléaire iranien constitue une menace importante pour la sécurité internationale. L’Iran ne pourra jamais être autorisé à développer une arme nucléaire. Les États-Unis ont agi pour réduire cette menace », a fait savoir Starmer dans le communiqué.

La cheffe de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaja Kallas, a appelé toutes les parties à « prendre du recul, revenir à la table des négociations et empêcher une nouvelle escalade ».

« L’Iran ne doit pas être autorisé à fabriquer une arme nucléaire », a indiqué Kallas dans un message sur le réseau social X. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se réuniront lundi pour discuter de la situation, a-t-elle précisé.

La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, prend la parole lors d’une conférence de presse, à la suite d’une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE pour aborder la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles le 17 juin 2025. (Nicolas Tucat / AFP)

Divisions au sein du Congrès

Les membres républicains et démocrates du Congrès des États-Unis ont pour leur part réagi rapidement aux bombardements américains.

Pour le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, les frappes de Washington contre les sites nucléaires iraniens « rappellent clairement à nos adversaires et à nos alliés que le président Trump pense réellement ce qu’il dit ».

« Le président a donné au dirigeant iranien toutes les chances de conclure un accord pour le désarmement nucléaire, mais l’Iran a refusé de s’engager », a tweeté Johnson.

D’autres Républicains se sont montrés plus élogieux encore.

« Bien joué, président Trump », a déclaré le sénateur Lindsey Graham de Caroline du Sud sur X. La sénatrice de l’Alabama, Katie Britt, a qualifié les frappes de « fortes et chirurgicales ». Selon le président de la Commission des Forces armées du Sénat, Roger Wicker, du Mississippi, Trump « a délibérément pris la – bonne – décision, celle d’éliminer la menace existentielle posée par le régime iranien ».

Le président de la Chambre Mike Johnson, républicain-Louisiane, au Capitole à Washington, le 12 juin 2025. (J. Scott Applewhite/AP)

Des élus démocrates et certains républicains d’extrême droite ont toutefois remis en question cette décision prise sans l’autorisation du Congrès américain.

Le chef démocrate du Sénat Chuck Schumer, de New York, a expliqué n’avoir reçu qu’une « notification superficielle » ne comportant aucun détail, d’après un porte-parole.

« Aucun président ne devrait être autorisé à faire entrer unilatéralement cette nation dans un événement aussi important qu’une guerre, avec des menaces erratiques et sans aucune stratégie », a annoncé Schumer dans un communiqué.

« Le Président Trump a tenté un pari énorme, et personne ne sait encore si cela va payer », a indiqué le sénateur du Rhode Island Jack Reed, le principal démocrate de la Commission des Forces armées du Sénat.

Hakeem Jeffries, Minority Leader à la Chambre des Représentants des États-Unis, a fustigé Trump pour avoir autorisé les frappes contre l’Iran, affirmant qu’il « n’a pas demandé l’aval du Congrès avant de recourir à la force militaire, et risque l’empêtrement des États-Unis dans une guerre potentiellement désastreuse au Moyen-Orient ».

« Le risque de guerre est désormais considérable », a déclaré Jeffries dans un communiqué, ajoutant que Trump avait « induit le pays en erreur sur ses intentions ».

Le représentant Hakeem Jeffries, chef de la minorité à la Chambre des représentants, s’exprimant lors de sa conférence de presse hebdomadaire, au Capitole, à Washington, le 11 juillet 2024. (Crédit : John McDonnell/AP)

Au contraire de nombre de ses collègues démocrates, le sénateur John Fetterman de Pennsylvanie, un partisan avoué d’Israël, a salué l’attaque américaine contre l’Iran. « Comme je l’affirme depuis longtemps, cette décision du @POTUS était la bonne », a-t-il posté. « L’Iran est le principal sponsor mondial du terrorisme. Il ne doit pas détenir de capacités nucléaires. »

En revanche, le représentant républicain conservateur de l’Ohio, Warren Davidson, a indiqué : « Bien que la décision du président Trump puisse s’avérer juste, il est difficile de lui trouver une justification constitutionnelle. »

Le représentant du Kentucky Thomas Massie, un républicain opposé de longue date à l’implication des États-Unis dans les guerres étrangères, a également publié sur le réseau social X : « Ce n’est pas conforme à la Constitution. »

« Ce combat n’est pas le nôtre », a déclaré la représentante républicaine d’extrême droite de Géorgie, Marjorie Taylor Greene.

Israël affirme que l’attaque de grande envergure lancée le 13 juin contre les principaux chefs militaires iraniens, les scientifiques nucléaires, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme balistique est indispensable pour empêcher la République islamique de réaliser son projet explicitement avoué de destruction de l’État juif.

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