« Art loyal » : vote reporté après le retrait du soutien de Koulanou
Les députés du parti centriste de Moshe Kahlon sont libres de voter comme ils le souhaitent sur le projet de loi controversé avancé par la ministre de la Culture
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël
Un vote à la Knesset sur une législation controversée qui offrirait au ministère de la Culture l’autorité de retirer des financements sur la base de critères politiques a été reporté lundi après que deux députés de la coalition ont fait savoir qu’ils voteraient contre et qu’un parti de la coalition au pouvoir a indiqué que les députés auraient toute liberté de se positionner comme ils le souhaitent lors du vote, mettant en doute l’adoption du texte.
La loi sur « la loyauté dans les arts », qui a été proposée par la ministre de la Culture Miri Regev (Likud) et qui a été critiquée comme étant une forme de censure artistique, a été supprimée de l’ordre du jour de la séance plénière de lundi. Elle devait être votée pendant la session de l’après-midi.
Alors que la coalition se maintient au pouvoir par une faible majorité, 61 contre 59, chaque législation doit dorénavant se prévaloir d’un soutien bipartisan – ou de celui de la coalition toute entière.
Rachel Azaria, députée du parti Koulanou, a expliqué dimanche que le texte serait « difficile à appuyer » s’il était présenté lors de son vote final en séance plénière lundi.
« J’appelle la coalition à ne pas présenter au vote le projet de loi sur la loyauté dans les arts », a-t-elle dit dans une déclaration.
Le député du Likud Benny Begin a aussi informé le chef de la coalition David Amsalem qu’il se prononcerait en défaveur de la loi, selon des sources du Likud.
Kahlon, qui est ministre des Finances, a affirmé dimanche soir que les législateurs issus de sa formation voteraient comme ils le désirent sur le texte, ainsi que sur plusieurs autres avancés par le gouvernement et qui ont suscité la polémique.
Ces projets comprennent une proposition de la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, qui consiste à autoriser les ministres à nommer leurs propres conseillers juridiques, et un autre qui s’efforcent d’éradiquer une faille qui permet au président Reuven Rivlin de désigner comme Premier ministre un député n’étant pas à la tête d’un parti.
Répondant à l’opposition annoncée d’Azaria et de Begin, Regev a indiqué dimanche que « nous adopterons la loi sans eux », appelant le chef de la formation Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, qui a récemment quitté la coalition avec les cinq sièges occupés par son parti, à tenir une promesse de soutien au projet de loi faite antérieurement.
« Le camp national ne vous pardonnera pas pour ça. Vous, en tant qu’ancien ministre de la Défense, savez que renverser cette loi équivaudra à récompenser le terrorisme », a-t-elle dit.
Suite à la décision de ne pas procéder au vote lundi, Regev a organisé à la hâte une conférence de presse à 13 heures.
Lundi matin, Yisrael Beytenu a répété avec insistance que ses députés ne voteraient en faveur de la loi qu’en échange d’un appui apporté à sa propre proposition de faciliter la condamnation à mort des terroristes palestiniens.
« Nous agirons conformément aux fameuses paroles du Premier ministre : ‘S’ils donnent, alors nous donnerons. S’ils ne donnent rien, alors ils n’auront rien’, » a fait savoir la formation dans un communiqué. Elle a également annoncé qu’elle avancerait sa réunion de faction de lundi afin qu’elle se déroule avant la conférence de presse de Regev, probablement pour anticiper ses critiques.
La proposition sur la peine de mort parrainée par le parti a passé le stade de la lecture préliminaire à la Knesset au mois de janvier, malgré les réserves de certains députés de la coalition. Depuis, sa progression a été entravée de manière répétée en raison de l’opposition des responsables de la sécurité. Depuis qu’il a quitté la coalition, Liberman est presque impuissant à la faire avancer en commission.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.