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Art pillé par les nazis : les tribunaux américains autorisent les héritiers à poursuivre les musées hongrois

Plus de 40 pièces de la collection du baron Mór Lipót Herzog sont estimées à environ 100 millions de dollars

Capture d'écran à partir d'une vidéo montrant un détail l'El Expolio, de l'artiste El Greco, un exemple de certaines des œuvres d'art pillé nazi recherchées par les héritiers du baron Mór Lipót Herzog. (Crédit : Capture d'écran YouTube / Andrea Greco et Fernando Álvarez)
Capture d'écran à partir d'une vidéo montrant un détail l'El Expolio, de l'artiste El Greco, un exemple de certaines des œuvres d'art pillé nazi recherchées par les héritiers du baron Mór Lipót Herzog. (Crédit : Capture d'écran YouTube / Andrea Greco et Fernando Álvarez)

Une cour fédérale américaine a rendu une décision permettant aux héritiers de l’une des plus grandes collections d’art qui se trouve actuellement en Hongrie et qui a appartenu avant la Seconde Guerre mondiale à un baron juif, d’intenter un procès aux institutions hongroises aux États-Unis pour récupérer les œuvres d’art.

La Cour d’appel des États-Unis pour le District de Columbia a statué mardi que les héritiers du baron Mór Lipót Herzog pourront intenter des poursuites contre des musées appartenant à l’État hongrois et une université pour que leur soient restituées plus de 40 œuvres d’art dont la valeur estimée dépasse les 100 millions de dollars.

La collection comprend les œuvres des artistes El Greco, Francisco de Zurbarán, Lucas Cranach l’Ancien, van Dyck, Velázquez et Monet.

Le tribunal a constaté que les arguments des institutions hongroises soutenant qu’elles ne tombent pas sous la compétence des juridictions américaines en vertu de la loi sur les immunités étrangères souveraines, selon laquelle les pays étrangers ne peuvent pas être poursuivis par des citoyens américains sur le sol américain, devaient être rejetés.

La cour a donné raison aux héritiers de Herzog qui avaient soutenu que la saisie de la collection pendant l’Holocauste constituait une violation du droit international.

Le tribunal a également convenu que le traité de paix de 1947 entre la Hongrie et les États-Unis n’empêchait pas les revendications juridiques concernant des faits produits pendant la Seconde Guerre mondiale.

Toutefois, le tribunal a rejeté la demande de la République de Hongrie qui s’est présentée comme le défendeur dans ce procès.

La requête De Csepel c. la République de Hongrie a été initialement déposée en 2010 au tribunal de première instance des États-Unis pour le district de Columbia, après que la famille a cherché à récupérer sans succès les œuvres d’art via d’autres canaux pendant des décennies, y compris en passant par les tribunaux hongrois, qui en 2008 ont statué que la Hongrie n’était pas obligée de rendre les œuvres d’art.

La requête a été déposée par David de Csepel, qui réside à Los Angeles et qui est un arrière petit-fils du baron Herzog, au nom d’environ une douzaine de membres de la famille.

Csepel a déclaré au New York Times en 2010 qu’il se souvient que sa grand-mère lui parlait des œuvres d’art, quand il n’était qu’un petit garçon vivant à New York.

La famille est persuadéé qu’il existe encore d’autres œuvres d’art qui ont appartenu à Herzog encore en Hongrie dont elles ne sont pas au courant et qui n’ont pas été mentionnées dans le procès.

La famille a aussi déposé des requêtes légales pour récupérer les œuvres d’art de Herzog en Pologne, en Russie et en Allemagne.

Les membres de la famille Herzog ont fui la Hongrie en 1944 pour échapper au génocide, qui était mené par les autorités hongroises avec l’assistance technique des SS nazis.

Le gouvernement hongrois avait, à l’époque, promulgué une loi obligeant les Juifs à consigner leurs œuvres d’art auprès du gouvernement pour qu’il les « garde », ce qui a obligé la famille à abandonner les œuvres d’art avant de fuir.

La collection d’œuvres d’art d’Herzog a été inspectée personnellement par Adolf Eichmann, qui en a envoyé certaines en Allemagne. D’autres sont restées en possession de la Hongrie ou ont été pillées par d’autres, selon le site web Hungary on Trial, qui relate la quête de la famille pour récupérer la collection d’œuvres d’art.

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