Assimilant les « sauvages » du Hamas à l’EI, Netanyahu promet de gagner la guerre
Le Premier ministre promet une riposte écrasante contre les terroristes qui ont exécuté des civils avec plaisir. Herzog déplore les pires scènes depuis la Shoah
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a demandé, lundi, à l’opposition de faire partie du gouvernement d’unité d’urgence, présenté le plan de bataille d’Israël contre le terrorisme du Hamas, qu’il a comparé à l’État islamique – ISIS, selon son acronyme en anglais – et annoncé d’autres « jours difficiles » pour le pays meurtri, à vif.
« Nous en sommes au troisième jour de l’opération », a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée à l’ensemble de la nation, sa première apparition publique depuis samedi soir. « Cette opération a pour but de protéger notre maison, c’est une guerre pour protéger nos vies, une guerre que nous allons gagner. »
« Cette guerre nous a été imposée par un ennemi méprisable – par des sauvages qui se réjouissent de l’assassinat de femmes, d’enfants et de personnes âgées », a-t-il déclaré. « Les atrocités commises par le Hamas rappellent celles de l’EI. Des enfants ligotés et exécutés avec le reste de leur famille, des jeunes filles et des garçons abattus dans le dos, exécutés entre autres atrocités que je ne décrirai pas ici. »
« Nous avons toujours su ce qu’était le Hamas. Aujourd’hui, le monde entier le sait aussi. Le Hamas, c’est l’ISIS », a déclaré Netanyahu. « Nous vaincrons le Hamas, comme le monde éclairé a vaincu l’EI. »
Il a expliqué avoir d’ores et déjà donné l’ordre de mener cinq actions en ce début de guerre.
Il s’agit tout d’abord de vaincre les terroristes qui se trouvent encore en Israël et empêcher les autres d’entrer. Cette opération est toujours en cours.
Ensuite, il a donné son accord pour une opération offensive – également en cours – d’une ampleur sans précédent. Des centaines de milliers de réservistes ont été rappelés.
Par ailleurs, il entend garder les autres fronts fermés, que ce soit dans le nord, face au groupe terroriste du Hezbollah, en Cisjordanie et à l’intérieur d’Israël. La Cisjordanie et la frontière nord ont connu des violences depuis l’assaut du Hamas. Netanyahu a félicité les forces de sécurité pour leur travail.
Ensuite, il s’est engagé à continuer de solliciter le soutien international le plus large envers cette opération et de « préserver la liberté d’action d’Israël ».
Enfin, et surtout, a-t-il dit, il faut consolider l’unité nationale d’Israël.
« Nos divisions internes sont de l’histoire ancienne. Nous sommes tous unis. Et quand nous sommes unis, nous gagnons ».
Désormais, « les dirigeants doivent s’unir », a-t-il dit, appelant les chefs de l’opposition à établir immédiatement « un gouvernement inconditionnel d’unité nationale d’urgence », comme cela s’est produit sous Menahem Begin, pendant la guerre des Six Jours.
Il a dit qu’Israël venait tout juste de commencer à frapper le Hamas et que les images des destructions à Gaza « ne sont que le début. Nous avons anéanti des centaines de terroristes et nous ne nous arrêterons pas là. »
Partout où le Hamas opère, « nous ne laisserons que des ruines ».
Il s’est dit en « contact constant » avec le président américain Joe Biden et a remercié les États-Unis pour leur soutien à la sécurité d’Israël, à la fois « en paroles et en actes ». Le porte-avions américain en route vers la zone envoie un message que « nos ennemis communs comprennent tous », a-t-il déclaré. Il a également remercié les nombreux chefs d’Etat et de gouvernement pour leur soutien sans précédent.
En conclusion, comme indiqué précédemment, Netanyahu a nié toute forme de mise en garde préalable de la part des services de renseignement égyptiens. Il a invité les Israéliens à se méfier des rumeurs infondées et à ne pas « tomber dans le piège de la propagande ».
« Nous voulons tous des résultats, là, tout de suite. Mais cela va prendre du temps », a-t-il dit, mais quand la guerre sera terminée, « tous les ennemis d’Israël sauront que c’était une terrible erreur d’attaquer Israël ».
Ce qu’Israël leur aura fait, a-t-il dit, leur restera en mémoire « sur plusieurs générations ».
« Nous avons perdu des familles entières, des fils, des filles, des jeunes et des personnes âgées, des soldats, des policiers et des agents de sécurité, des Juifs et des non-Juifs », a-t-il déclaré. « Nous partageons tous le même destin… Ensemble, nous l’emporterons et ensemble nous gagnerons. Seulement si nous sommes ensemble. »
« Des jours difficiles nous attendent », a-t-il conclu. « Mais nous sommes déterminés à gagner cette guerre, à faire le cadeau de la vie, de la bénédiction et de la lumière à notre peuple et notre État. »
Une source de haut rang proche du gouvernement israélien a déclaré aux journalistes, lundi, qu’à ce stade, le but de Netanyahu dans cette guerre était de priver le Hamas des capacités et de la motivation de nuire à Israël.
La source a souligné : « C’est une définition très large, et notre interprétation n’est pas limitée. Nous ne voulons pas la définir davantage, mais Gaza ne sera jamais le Hamastan. »
Israël a décidé que sa riposte contre les terroristes de Gaza serait menée avec beaucoup de force et d’ampleur, quitte à nuire aux Israéliens retenus en otages à Gaza, a expliqué la source aux journalistes, ajoutant qu’en cas d’informations précises sur l’emplacement d’otages israéliens, l’endroit serait épargné. Mais en l’absence de telles informations, toutes les cibles du Hamas seront attaquées.
Israël dispose d’informations selon lesquelles l’Iran aurait poussé le Hamas à mener cette opération d’infiltration massive et son assaut meurtrier et aurait incité le Hezbollah à faire de même, a ajouté la source.
Israël n’a pas précisé combien de temps durerait le conflit, mais la source haut placée a déclaré qu’il durerait sans doute plusieurs jours, voire plusieurs semaines, et peut-être même davantage.
La source a expliqué que la pratique des « tirs de semonce », par laquelle l’armée israélienne tire sur le toit des immeubles, envoie des SMS ou passe des appels téléphoniques pour avertir les habitants d’un bâtiment sur le point d’être frappé, n’est pas en vigueur en ce moment. Dans certaines circonstances, il pourra être utilisé, a ajouté la source, mais Israël a déjà évacué une partie de la population de Gaza des principales zones terroristes avant de les attaquer.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a fait savoir que le taux d’attaques de l’armée de l’air israélienne sur la bande de Gaza était cinq fois supérieur à celui contre le Hezbollah lors de la deuxième guerre du Liban en 2006.
Lors d’une conférence de presse tenue lundi soir, Hagari a déclaré qu’une soixantaine d’avions de combat effectuaient encore des frappes aériennes contre des cibles du Hamas.
Il a ajouté que l’armée avait achevé l’évacuation des villes proches de la barrière de sécurité, quelques familles ayant préféré rester.
Hagari a expliqué que les soldats allaient toujours de maison en maison, dans les villes proches de la barrière avec Gaza, à la recherche de terroristes.