Attaque au couteau dans le Vaucluse : l’assaillant présenté à un juge d’instruction
Le Parquet national antiterroriste a requis la mise en examen de Mehdi B. pour tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et son placement en détention provisoire

L’homme de 32 ans qui a blessé au couteau une personne en criant « Allah Akbar » samedi dans un supermarché à Apt (Vaucluse) est présenté mercredi à un juge d’instruction en vue d’une possible mise en examen, a annoncé le Parquet national antiterroriste (PNAT).
Le PNAT a requis sa mise en examen pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et son placement en détention provisoire, précise-t-il dans un communiqué.
Samedi, vers 17H30, Mehdi B. était entré dans le supermarché et avait porté « de nombreux et violents coups de couteau » à un homme qui se trouvait aux caisses, le frappant « à la gorge » puis « vers le haut du corps » en criant à plusieurs reprises « Allah Akbar », selon des témoins, relate le PNAT.
L’homme « présentant plusieurs plaies au niveau de l’oreille et du menton, s’est vu reconnaître une incapacité totale de travail de 7 jours », est-il indiqué.
L’assaillant avait été maîtrisé par un agent de sécurité du supermarché « avec l’aide d’un employé et de clients ». L’agent avait été légèrement blessé.
Au sol, était retrouvé « un couteau de cuisine, avec un manche en bois, dont la lame de 9 cm s’était brisée », souligne la même source.
Mehdi B. avait été interpellé et placé en garde à vue.
Le PNAT s’est saisi des faits « au vu des éléments recueillis sur le mis en cause », qui est « de nationalité française, sans emploi et sans revenu, résidant à proximité du supermarché, chez un membre de sa famille ».
Lors de sa garde à vue, il a reconnu les faits mais a contesté « toute intention d’homicide », rapporte le parquet antiterroriste.
« Aucun lien avec une organisation terroriste n’est établi à ce stade », souligne le parquet.
Mehdi B. avait été condamné à trois reprises, notamment à six ans de prison en novembre 2017 par le tribunal correctionnel d’Avignon pour avoir confectionné « une ceinture explosive factice » et détenu, à son domicile, « plusieurs kilos de TATP en cours de fabrication, de liquides et de matériels servant à la fabrication d’engins explosifs ».
L’enquête avait relevé « son intérêt pour le groupe terroriste palestinien du Hamas et Daesh [acronyme anglais du groupe terroriste sunnite État islamique] », sans toutefois permettre « de caractériser un projet terroriste », souligne le parquet spécialisé.
En détention, il s’est rapproché « d’individus radicalisés », a montré « un attrait pour la littérature salafiste et prônant le jihad armé » et observé « des périodes de pratique religieuse radicale », ajoute-t-on.
Après évaluation, il a exécuté « sa condamnation en quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR) » et, à sa sortie en septembre 2021, a fait l’objet d’un suivi socio-judiciaire jusqu’en septembre 2024.
Il a fait aussi l’objet d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (MICAS) en 2021 et d’une visite domiciliaire en 2023, qui n’a rien donné.
Son entourage a évoqué « un état dépressif sévère » après « un épisode psychotique » en 2022 et l’a décrit comme « isolé, ayant intensifié sa pratique religieuse depuis 18 mois et tenant des propos complotistes et hostiles aux institutions étatiques », selon le PNAT.