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Au téléphone avec Netanyahu, Biden exprime son inquiétude sur la refonte judiciaire

Le président américain réitère son appel à obtenir un consensus large ; l'administration Biden a évité de parler de l'invitation à la Maison Blanche, très attendue par Netanyahu

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-président des États-Unis Joe Biden au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 9 mars 2016, pendant la visite officielle de M. Biden en Israël et à l'Autorité palestinienne. (Amit Shabi/POOL)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu (à droite) lors d'une conférence de presse conjointe avec le vice-président des États-Unis Joe Biden au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 9 mars 2016, pendant la visite officielle de M. Biden en Israël et à l'Autorité palestinienne. (Amit Shabi/POOL)

Le président américain Joe Biden a fait part de ses préoccupations concernant la réforme judiciaire proposée par le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’un appel téléphonique « franc et constructif » avec le Premier ministre dimanche, selon un haut fonctionnaire de l’administration américaine.

Biden a réitéré les appels précédemment lancés par les États-Unis au gouvernement Netanyahu pour qu’il obtienne « un consensus aussi large que possible » sur les changements fondamentaux visant à limiter les pouvoirs de la Haute Cour de justice, a déclaré le responsable de l’administration. Il a également exprimé son soutien aux efforts du président Isaac Herzog en vue d’un compromis entre la coalition dure et l’opposition très diversifiée.

Mercredi, le président israélien avait présenté une ébauche de compromis sur le projet de réforme, acceptée par les dirigeants des partis d’opposition mais immédiatement rejetée par la coalition au pouvoir.

Les principes démocratiques sont une « marque de fabrique » des relations américano-israéliennes, a rappelé le président américain. Il a « offert son soutien aux efforts en cours pour trouver un compromis (…) conformément à ces principes fondamentaux », indique le communiqué.

« Les sociétés démocratiques sont renforcées par de véritables freins et contrepoids » et tout changement de fond doit bénéficier du « soutien populaire le plus large possible », a affirmé Joe Biden à Benjamin Netanyahu, selon la même source.

Le président américain a offert son soutien aux efforts en cours pour forger un compromis sur les réformes judiciaires proposées en accord avec ces principes fondamentaux ».

Le président américain Joe Biden parlant du rapport sur l’emploi de février dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche, à Washington, le 10 mars 2023. (Crédit : Evan Vucci/AP)

Selon le communiqué israélien, Netanyahu a répondu à Biden « qu’Israël était et resterait une démocratie forte et dynamique ».

Le responsable de l’administration américaine a été interrogé sur le fait de savoir si Biden avait profité de cet appel pour inviter Netanyahu à se rendre à la Maison Blanche. Le fonctionnaire a évité de répondre directement à la question, déclarant que les Etats-Unis « attendaient avec impatience que les deux dirigeants se rencontrent », tout en précisant qu’aucune date n’avait été fixée.

Le mois dernier, un fonctionnaire américain a déclaré au Times of Israel que le projet de Biden d’accueillir Netanyahu avait été suspendu en raison de la frustration engendrée par la politique du nouveau gouvernement vis-à-vis des Palestiniens, ainsi que des appréhensions liées à la réforme du système judiciaire.

A LIRE : Les dessous de la non-invitation de Netanyahu à la Maison Blanche

Le fonctionnaire américain a déclaré qu’avant d’inviter Netanyahu, l’administration attendait de voir comment se déroulerait le mois de ramadan. La période du ramadan, qui commence dans les prochains jours, a toujours ajouté une nouvelle couche de tension entre Israéliens et Palestiniens.

Au cours de cette même période, la coalition devrait faire passer à la Knesset une législation visant à limiter le pouvoir du système judiciaire. Le ministre de la justice, Yariv Levin, a déclaré qu’il souhaitait faire passer toute la première phase de son projet avant que la Knesset ne s’arrête pour Pessah, au début du mois prochain.

Annoncée début janvier, la réforme judiciaire israélienne comprend l’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême.

Elle vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël et pourrait aider à casser une éventuelle condamnation de Netanyahu, jugé pour corruption dans plusieurs affaires.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à gauche, avec le ministre de la Justice Yariv Levin, au centre, et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, à droite, lors d’une discussion et d’un vote à la Knesset, le 1er mars 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le Premier ministre et ses alliés estiment de leur côté que la réforme est nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu’ils jugent politisée. Plusieurs dispositions ont déjà été adoptées en première lecture au Parlement.

Des milliers de manifestants en Israël sont sortis à nouveau samedi dans la rue, pour la 11e semaine consécutive, afin de dénoncer le projet de loi du système judiciaire soutenu par Netanyahu.

Des Israéliens défilant lors d’une manifestation contre les plans du nouveau gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu visant à remanier le système judiciaire, à Tel Aviv, en Israël, le 18 février 2023. (Crédit : AP/Tsafrir Abayov)

Dimanche marquait le 80e jour depuis que Netanyahu a repris ses fonctions de Premier ministre, et les Premiers ministres se sont toujours rendus à la Maison Blanche à ce moment-là. L’absence d’invitation a été un sujet sensible pour Netanyahu, qui aurait déclaré la semaine dernière à son cabinet que tant qu’il n’obtiendrait pas une rencontre avec Biden, presque tous les autres ministres ne pourraient pas programmer de réunions avec leurs homologues américains.

Au cours de leur conversation, Biden et Netanyahu ont également discuté de l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël, des menaces posées par l’Iran et des résultats du sommet régional qui s’était tenu quelques heures plus tôt à Charm el-Cheikh, en Égypte, en vue de désamorcer les tensions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est à l’approche du ramadan, qui commence mercredi.

Biden a « souligné la nécessité pour toutes les parties de prendre des mesures urgentes et concertées pour renforcer la coordination de la sécurité, condamner tous les actes de terrorisme et maintenir la viabilité d’une solution à deux États », selon le communiqué de la Maison-Blanche.

Selon le communiqué israélien, l’appel de 45 minutes s’est concentré en grande partie sur la menace iranienne – qui n’est mentionnée que brièvement au bas de la déclaration de la Maison Blanche – et sur « l’élargissement du cercle de la paix », un point qui n’a pas du tout été mentionné dans le communiqué américain.

Le bureau de Netanyahu a déclaré que le Premier ministre avait également profité de cet appel pour informer Biden de l’attaque terroriste qui avait eu lieu dans la ville palestinienne de Huwara quelques heures plus tôt et au cours de laquelle un ancien Marine américain, qui possède la double nationalité israélienne et américaine, avait été grièvement blessé.

« Le Premier ministre a déclaré au président Biden qu’Israël continuerait à agir partout contre les terroristes et les architectes du terrorisme. Netanyahu a remercié le président Biden pour son engagement en faveur de la sécurité d’Israël », a ajouté le communiqué israélien.

L’appel de dimanche était le deuxième que les deux dirigeants tenaient depuis que Netanyahu a repris ses fonctions en décembre.

Biden a appelé Netanyahu le 7 novembre, – six jours après que le chef du Likud a remporté les dernières élections à la Knesset.

L’AFP a contribué à cet article.

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