Avancée d’une loi israélienne interdisant les non-vaccinés à l’école
Le texte proposé interdirait l'entrée de toute personne - enfant, parent, enseignant - non immunisée lorsqu'un risque d'épidémie est à redouter
Les ministres ont avancé dimanche un projet de loi qui donnerait aux autorités israéliennes la capacité d’interdire l’accès à toutes les structures liées à l’éducation aux enfants ou individus n’ayant pas été vaccinés contre une maladie en cas de risque d’épidémie dans le pays.
La « loi sur la vaccination » qui s’appliquerait à toutes les écoles – depuis la crèche jusqu’aux universités – vient répondre à une recrudescence des cas de rougeole en Israël qui a été attribuée à un manque de couverture vaccinale contre la maladie. Des centaines de personnes sont tombées malades cette année et un bébé de dix-huit mois est mort à Jérusalem, le premier décès dû à la rougeole depuis 15 ans au sein de l’Etat juif.
Yoel Hasson, de l’Union sioniste, et Shuli Moalem-Refaeli, de HaBayit HaYehudi, tous deux parlementaires, qui ont écrit le projet de loi en coopération avec une organisation à but non-lucratif qui se consacre à la santé publique, Midaat, aux côtés d’autres députés, ont salué l’approbation du texte par la commission des Lois. La législation sera présentée à un vote préliminaire à la Knesset dans la semaine. Il faudra trois votes en plénière avant son adoption définitive.
Le projet de loi, qui est également soutenu par l’Association médicale israélienne et sa division pédiatrique, établit une politique nationale de vaccination et détermine comment gérer ceux qui choisissent de renoncer à ce traitement préventif, connus sous le nom d’anti-vaxx.
Il y a de plus en plus de parents qui refusent de faire vacciner leurs enfants en raison d’affirmations discréditées et non-prouvées sur la dangerosité de cette pratique.
« Dans les circonstances où il y a une inquiétude portant sur la recrudescence d’une maladie contre laquelle il existe un parcours de vaccination, les instituts d’éducation interdiront leur entrée à tout enfant, enseignant ou individus non-vaccinés contre cette pathologie selon les directives prévues par le directeur-général du ministère de la Santé pour la période adaptée, » lit-on dans le texte du projet de loi.
Les enfants qui, pour des raisons médicales, ne peuvent pas être vaccinés, pourraient entrer dans les écoles avec l’approbation d’un expert médical. Le ministère de la Santé conservera toutefois encore l’autorité nécessaire pour empêcher l’entrée de l’enfant si cette dernière devait mettre en danger la sécurité publique.
« Nous devons nous attaquer aux parents qui ne vaccinent pas leurs enfants par ignorance ou pour des raisons idéologiques pour permettre l’amélioration de la santé publique », a estimé Moalem-Refaeli.
« Cela sera dorénavant possible de mettre en oeuvre une politique nationale de vaccination qui définit des principes et des objectifs, qui s’attaque systématiquement au refus des vaccins et crée un équilibre entre le maintien de la sécurité publique et la liberté », a expliqué Hasson.
La députée Merav Ben-Ari (Koulanou), qui a également parrainé la loi, a noté que « ces dernières semaines, nous avons entendu parler en permanence d’une épidémie de rougeole qui s’est déclarée chez nous et qui a même tué une toute petite fille, une catastrophe tragique qui aurait pu être évitée ».
« Moi-même mère d’une petite fille âgée d’un an et demi qui, pour la première fois cette année, est allée dans une garderie, je veux savoir, comme tous les autres parents, si ma fille ne sera pas mise en danger ».
Au début du mois, une petite fille est morte des suites de la rougeole à Jérusalem. Selon les responsables de l’hôpital Shaare Zedek, l’enfant n’avait pas été vaccinée contre cette maladie très contagieuse.
Elle a pu être contaminée par ses parents, qui avaient développé tous deux la rougeole et qui n’étaient pas vaccinés.
La maladie a fait un retour agressif au sein de la population israélienne cette année, avec une propagation exceptionnelle — 753 infections connues — enregistrée au sein de la communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem qui s’explique par le refus de certains de ses segments les plus radicaux de se faire vacciner.