Ayoub Kara : Liberman ne convient pas pour le poste
Un vice ministre du Likud affirme que le futur ministre de la Défense ne connait rien au combat ; l’opposition critique l’action “imprudente” de Netanyahu et salue les démissions de Yaalon et Gabbay
Un vice ministre du Likud a rejoint samedi les députés de l’opposition dans la critique de la nomination par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’Avigdor Liberman au poste de ministre de la Défense.
« Liberman ne sera pas un bon ministre de la Défense », a déclaré Ayoub Kara, vice-ministre des Affaires régionales, pendant un évènement culturel à Beer Sheva. « Quelqu’un qui a une expérience militaire devrait être nommé, quelqu’un qui comprend ce qu’est une arme. »
En plus de ses opinions belliqueuses, la nomination de Liberman à la Défense a été critiquée pour son manque d’expérience militaire : il a fait son service obligatoire en tant que manutentionnaire dans le Corps d’artillerie et n’a jamais pris part à un combat. Son prédécesseur Moshe Yaalon a été chef d’Etat-major et a dirigé l’unité de commando d’élite Sayeret Matkal.
Les députés de l’opposition on rendu hommage samedi aux récentes démissions de Yaalon du ministère de la Défense et d’Avi Gabbay du ministère de l’Ecologie, qui sont pour eux les seules réponses appropriées à la nomination de Liberman.
Le député Ofer Shelah (Yesh Atid) a déclaré que le gouvernement de Netanyahu perdait rapidement ses membres les plus impressionnants « à cause de la conduite imprudente du Premier ministre » et de l’absence de confiance en sa direction.
« En une semaine, deux des ministres les plus décents et les plus professionnels du gouvernement ont démissionné, a-t-il déclaré depuis Neve Monson. Yaalon et Gabbay ont compris qu’il y a aujourd’hui une ligne de division dans la politique israélienne entre ceux qui sont décents et ceux qui ne le sont pas. »
Il a déclaré que le départ des ministres était « un vote évident de défiance » à l’égard du gouvernement.
Tzipi Livni, de l’Union sioniste, a critiqué le président du parti Koulanou et ministre des Finances Moshe Kahlon, qui a permis la nomination de Liberman.
« Si Kahlon pense que les citoyens israéliens ne s’inquiètent que de savoir si leurs enfants ont un appartement, il a tort », a-t-elle déclaré, faisant référence à la plate-forme socio-économique de Kahlon qui était au cœur du succès du parti aux élections de 2015.
« Ils s’inquiètent aussi de savoir dans quel type de pays leurs enfants vont grandir, dans quel type d’armée ils vont servir et quelles sont ses valeurs. »
Le député Itzik Shmuli (Union sioniste) a déclaré qu’il y avait « un relent qui s’élève du gouvernement que même le ministre de l’Ecologie n’a pas pu nettoyer. » Il a également ajouté qu’il était déçu que « Kahlon ait choisi le silence plutôt que de soutenir son ministre, et ait préféré rester au gouvernement. »
La présidente du parti Meretz Zehava Gal-on a également déclaré que les démissions étaient une preuve de l’incompétence croissante du gouvernement.
« Avi Gabbay, qui a démissionné, ne soutient pas Meretz, a-t-elle noté. Yaalon ne vote pas non plus pour nous, ni Orly Levy-Abekasis [la députée a quitté le parti Yisrael Beytenu de Liberman la semaine dernière, disant qu’elle ne pouvait pas supporter l’échec de son parti à placer les sujets sociaux au sommet de son programme]. Mais en une semaine, tous trois ont décidé que la pilule était trop dure à avaler, et que parfois il faut se dresser et dire ‘assez !’ »
Remarquablement, un sondage d’opinion publié vendredi par la radio publique israélienne a montré qu’un nouveau parti de centre droit formé par Yaalon, Kahlon et le populaire ancien ministre du Likud Gideon Saar pourrait devenir le plus grand parti israélien si les élections avaient lieu maintenant.
La Dixième chaîne a annoncé que Yaalon, qui a démissionné dimanche dernier de la Knesset mais a déclaré qu’il reviendrait en politique après cette pause, « avait déjà commencé à préparer l’infrastructure » pour un possible retour.