Baltimore se débarrasse de ses statues confédérées en pleine nuit
La maire de la ville a expliqué avoir enlevé rapidement les statues pour protéger sa population
La ville de Baltimore a enlevé, en pleine nuit, les quatre statues qui célébraient encore des personnages de la confédération sudiste, quelques jours après les violences racistes qui ont endeuillé Charlottesville, selon des images de télévision mercredi.
« C’est fait », a déclaré Catherine Pugh, la maire de cette ville de 600 000 habitants située à 80 kilomètres de Washington.
« Il fallait qu’elles soient enlevées. Je m’inquiète pour la sécurité de notre population. Nous avons fait aussi vite que nous avons pu », a t-elle dit au quotidien local Baltimore Sun, précisant que l’opération avait commencé vers 23h30 mardi et s’est achevée à 5h30 mercredi. Celle-ci n’avait pas été annoncée.
Les statues – parfois monumentales – ont été enlevées grâce à une grue et emportées en camion, ne laissant que les piédestaux souvent couverts de graffitis antiracistes ou célébrant le mouvement de défense des Noirs Black Lives Matter.
At 3:40 AM in Baltimore, Confederate Statutes of Lee and Jackson were taken down with a crane and moved out of the city on flatbed trucks. pic.twitter.com/hKh5aueLex
— Amee Vanderpool (@girlsreallyrule) August 16, 2017
Vendredi et samedi des centaines de sympathisants néonazis, membres du Ku Klux Klan (KKK) ou encore des tenant de l’extrême droite américaine s’étaient réunis à Charlottesville en Virginie pour participer à des manifestations contre l’enlèvement d’une statue de Robert E. Lee, le général commandant les forces de la confédération pendant la guerre civile.
Les événements ont tourné au drame quand un sympathisant néonazi a foncé avec sa voiture dans un foule de manifestants antiracistes tuant une jeune femme et blessant une vingtaine de personnes.
Le débat sur l’enlèvement ou non de ces monuments en hommage à la confédération d’états du sud, qui a déclenché la guerre civile notamment pour défendre l’esclavage, fait rage aux Etats-Unis. Il oppose ceux qui y voient la célébration d’un passé raciste et ceux qui défendent le droit du sud à son histoire. Les groupuscules racistes et d’extrême-droite ont pris prétexte de ce débat pour exposer leur idéologie.