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Bangladesh : des dizaines de milliers de manifestants contre la France

"La France est l'ennemi des musulmans", a déclaré l'un des organisateur de la manifestation, coordonnée par l'un des principaux partis islamistes bangladais

Des manifestants du parti Islami Andolan Bangladesh manifestent contre la France, à Dhaka, au Bangledesh, le 27 octobre 2020. (Crédit : Munir UZ ZAMAN / AFP)
Des manifestants du parti Islami Andolan Bangladesh manifestent contre la France, à Dhaka, au Bangledesh, le 27 octobre 2020. (Crédit : Munir UZ ZAMAN / AFP)

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à Dacca, appelant au boycott des produits français et brûlant une effigie du président Emmanuel Macron, l’accusant même d’ « adorer Satan », après sa défense de la liberté de caricaturer le prophète Mahomet.

Dans le monde entier, des musulmans ont réagi avec colère aux propos de M. Macron qui a promis de ne pas « renoncer aux caricatures » du prophète Mahomet, lors d’un hommage national mercredi dernier à Samuel Paty, un professeur décapité dans un attentat islamiste le 16 octobre pour en avoir montré certaines à ses élèves lors d’un cours sur la liberté d’expression.

L’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, qui avait publié ces caricatures en 2006, avait été victime en 2015 d’un attentat jihadiste qui avait fait 12 morts dont des journalistes et caricaturistes du journal.

L’islam, dans son interprétation stricte, interdit toute représentation du prophète Mahomet.

A Dacca, plus de 40 000 personnes ont participé selon les estimations de la police à cette marche, organisée par l’Islami Andolan Bangladesh (IAB), l’un des principaux partis islamistes bangladais. Elle a été stoppée avant de parvenir près de l’ambassade française dans la capitale du Bangladesh, pays majoritairement musulman.

Des centaines de policiers ont fait barrage avec des fils de fer barbelé pour bloquer les manifestants à environ 5 km de l’ambassade.

Les manifestants se sont ensuite dispersés sans violence mais un petit groupe a mis le feu à un portrait de M. Macron. « Macron va payer cher », assuraient des protestataires appelant au boycott de la France.

La police a renforcé ses patrouilles autour de l’ambassade. Le parti IAB a appelé à d’autres manifestations dans tout le pays jeudi et vendredi.

« Punir » Macron

Mardi, la manifestation a démarré devant la principale mosquée du pays, la mosquée nationale Baitul Mukarram dans le centre de Dacca.

Les manifestants scandaient des slogans appelant au « Boycott des produits français » et à « punir » M. Macron.

« Macron fait partie des quelques dirigeants qui adorent Satan », a affirmé à la foule un haut responsable de l’IAB, Ataur Rahman.

Il a appelé le gouvernement bangladais à « mettre dehors » l’ambassadeur français. Un autre dirigeant islamiste, Hasan Jamal, a déclaré que les protestataires allaient « mettre à terre chaque brique » de l’ambassade si l’ambassadeur n’était pas renvoyé.

« La France est l’ennemi des musulmans. Ceux qui la représentent sont aussi nos ennemis », a affirmé Nesar Uddin, un jeune responsable de l’organisation.

Le Bangladesh, en particulier son industrie textile, est un important partenaire commercial de la France. Le cimentier Lafarge est l’un des principaux investisseurs français dans le pays.

Le pays a connu plusieurs plusieurs attaques islamistes ces dernières années. En juillet 2016, au moins 17 étrangers sont morts dans un attentat commis par un groupe lié à l’organisation Etat islamique contre un café de Dacca.

Flot de critiques

Le flot de critiques envers M. Macron et les appels au boycott des produits français ont notamment été alimentés par la Turquie, dont le président Recep Tayyip Erdogan a mis en question « la santé mentale » de M. Macron.

En Syrie, dans la bande de Gaza ou en Libye, des portraits de M. Macron ont été brûlés. Dans plusieurs pays du Golfe, des marchandises françaises ont été retirées des étals.

Téhéran a convoqué le numéro deux de l’ambassade de France en Iran. Islamabad a fait de même avec l’ambassadeur de France au Pakistan. En Jordanie, le ministre des Affaires islamiques Mohammed al-Khalayleh protesté. Le Maroc a « vigoureusement » condamné les caricatures.

Le Haut Conseil islamique en Algérie a fustigé une « campagne virulente » contre l’islam. Le Conseil des sages musulmans, basé à Abou Dhabi et présidé par le grand imam d’Al-Azhar, a annoncé son intention de poursuivre Charlie Hebdo et « quiconque offense l’islam ».

M. Macron, qui a reçu le soutien de dirigeants européens après les attaques de M. Erdogan, a tenté dimanche de calmer le jeu avec une série inhabituelle de tweets en trois langues – français, anglais, arabe –
assurant : « nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable. Nous continuerons ».

Parues d’abord au Danemark en 2005, les caricatures du prophète Mahomet avaient été publiées en 2006 dans le magazine français Charlie Hebdo.

Le journal les a republiées le 1er septembre à l’ouverture du procès, prévu jusqu’au 10 novembre, des attentats de Paris de janvier 2005 qui ont fait au total 17 morts.

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