Belgique: Dès le 1er janvier 2019, l’abattage rituel interdit dans les Flandres
"Un jour triste pour les Juifs d'Europe, un jour triste pour la liberté religieuse en Europe," selon le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens
Une décision du Parlement de Flandres, la partie flamande de la Belgique, qui a voté à l’unanimité en juillet 2017 en faveur d’une résolution interdisant l’abattage rituel des ovins et bovins sans étourdissement, entrera en vigueur le 1er janvier 2019.
Cette résolution fait écho à une décision similaire approuvée en mai par le Parlement Wallon, qui compte quelques centaines de juifs.
« Aujourd’hui est le dernier jour où viande et volaille pourront être préparées en Belgique pour les communautés d’Anvers et de Bruxelles, a écrit le 31 décembre le rabbin Pinchas Goldschmidt, président de la Conférence des rabbins européens dans un message posté sur Facebook. Un jour triste pour les Juifs d’Europe, un jour triste pour la liberté religieuse en Europe ».
La menace d’interdire l’abattage rituel sans étourdissement plane sur la Belgique depuis quelques années.
La shehita, méthode d’abattage rituel des animaux, impose que ces derniers soient conscients au moment où leurs gorges sont tranchées, une pratique jugée cruelle, mais dont les défenseurs assurent qu’elle est plus bienveillante que les méthodes mécanisées employées dans les abattoirs non casher.
Today is the last day, on which kosher meat and poultry can be prepared in Belgium for the Jewish communities of Antverp…
Posted by Pinchas Goldschmidt on Sunday, December 30, 2018
Les musulmans effectuent l’abattage de leurs animaux de manière similaire, avec moins de restrictions, pour produire de la viande halal.
La moitié de la population juive de Belgique, qui s’élève à 40 000 personnes, vit dans la région flamande. Les 20 000 autres vivent dans la région de Bruxelles. Les abattoirs casher d’Anvers, la capitale de la région flamande, fournissent de nombreuses communautés juives européennes en viande.
En France, la dirigeante du Rassemblement National (RN) Marine Le Pen, a également estimé pendant la dernière campagne présidentielle que l’abattage sans étourdissement préalable « devrait être interdit ».
Des pressions pour interdire l’abattage rituel ont également eu lieu en Autriche, en Hollande, en Pologne, en Angleterre, et en Suisse.