Ben Gvir veut placer les terroristes du 7/10 dans une aile de prison désaffectée
Les conditions de détention dans cette section de la prison Nitzan à Ramle sont minimales ; 118 "combattants illégaux" de Gaza y seraient alors détenus, selon les derniers chiffres
Le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a indiqué jeudi qu’il avait demandé à la commissaire de l’administration pénitentiaire israélienne Katy Perry de se préparer à incarcérer les terroristes du Hamas capturés lors de l’attaque brutale du 7 octobre sur le sud d’Israël dans une aile souterraine inutilisée de la prison située dans le centre du pays.
L’aile souterraine de la prison de Nitzan, à Ramle, dans le centre du pays, n’est plus utilisée depuis de nombreuses années et les conditions d’incarcération y sont minimales, selon des informations diffusées par les médias.
Le site d’information Ynet a indiqué qu’une centaine de terroristes pourraient alors être détenus dans l’aile souterraine, selon les estimations.
Le 17 octobre, Perry a annoncé qu’environ 118 « combattants illégaux » de Gaza, c’est-à-dire des terroristes du Hamas capturés le 7 octobre et après cette date, étaient détenus par Israël. Aucune donnée plus récente n’a été publiée à ce sujet.
Ces captifs faisaient partie des 3 000 terroristes du Hamas qui ont déferlé sur le sud d’Israël le matin du 7 octobre, tuant 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant plus de 240 otages dans la bande de Gaza, où 140 d’entre eux sont encore détenus à ce jour.
Ben Gvir, dont le bureau supervise l’administration pénitentiaire, a déclaré dans un communiqué que « la politique que nous menons actuellement consiste à offrir des conditions de détention minimales à ces meurtriers odieux ».
Dans une publication sur X, Ben Gvir a déclaré que « les nazis ne méritent pas de voir un seul rayon de soleil tant que nos captifs sont retenus dans leurs tunnels infernaux ».
Ben Gvir a été critiqué pour ses politiques populistes, spécialement concernant les prisons, qui ne prennent pas en compte les conséquences potentielles pour la sécurité de l’État.
Avant même le 7 octobre, Ben Gvir faisait déjà pression pour que les conditions de détention des prisonniers accusés de terrorisme soient durcies, malgré les avertissements des responsables de l’administration pénitentiaire et de l’establishment de la Défense, qui estimaient que de telles mesures risquaient d’enflammer la Cisjordanie, déjà en proie à de graves tensions.
Au début de l’année, il a raccourci la durée des douches pour les détenus et a ordonné la suppression des fours pour les prisonniers sécuritaires de la prison de Nafha et d’un autre établissement, expliquant qu’il voulait priver les terroristes emprisonnés de certains agréments, comme la cuisson de pitas fraîches. Il a également fait pression pour limiter les visites familiales.
Le mois dernier, un parent d’une otage détenue à Gaza a critiqué le ministre après qu’il se soit vanté des conditions difficiles régnant dans les ailes de prison où sont actuellement détenus des terroristes de la force d’élite Nukhba du Hamas.
« Itamar, je t’en supplie, ma cousine est aujourd’hui entre les mains du Hamas », a écrit Gil Dickmann, parlant de sa cousine Carmel Gat, otage dans la bande de Gaza. « Vos paroles décrivant les cachots sombres, les trous dans le sol, les menottes et de l’humiliation, la mettent réellement en danger. »
« Chacun de vos tweets est une allumette qui brûle le cœur de nos familles. Je vous implore, Itamar. Il y a des Israéliens là-bas, dont la vie et la mort dépendent de vos paroles. S’il vous plaît, arrêtez. »