Bennett : nous devons dire à Trump que l’état palestinien “n’existera pas”
Avant la visite du président américain, le chef de HaBayit HaYehudi avoue sa déception après le changement de ton du président américain sur Israël et les Palestiniens
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Avant la visite du président américain Donald Trump en Israël la semaine prochaine, Naftali Bennett, le président du parti HaBayit HaYehudi a déclaré qu’Israël devait préciser qu’un état palestinien « n’existera pas ».
Au début de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire, le ministre de l’Education a reconnu la déception de la droite après le changement de ton de Trump sur Israël et les Palestiniens, déclarant qu’il y avait eu un « changement » de ses opinions depuis la campagne électorale, et que « la source de ce changement est obscure ».
Bennett a déclaré que son expérience commerciale avec les Etats-Unis lui avait appris deux choses : les Américains apprécient l’honnêteté, et qu’il faut expliciter ce que l’on veut.
Un état palestinien « n’existera pas », a dit Bennett, revenant à l’anglais, « et nous devrions dire cela ».
Bennett a répété son soutien à une autonomie palestinienne sans état et à des initiatives économiques pour améliorer les vies des Palestiniens. Il a ajouté qu’Israël devait affirmer qu’il ne céderait jamais le contrôle de quelque partie que ce soit de Jérusalem.
Le ministre a salué la visite de Trump, affirmant qu’elle avait une « valeur stratégique » et reflétait « l’amitié profonde » entre Israël et les Etats-Unis.
Bennett s’est aussi violemment disputé avec les élus d’Yisrael Beytenu lors de la séance plénière à la Knesset ce lundi, accusant le ministre de la Défense Avigdor Liberman de les envoyer l’attaquer tels des « marionnettes ».
Les membres de la coalition Bennett et Liberman se lancent des piques depuis des mois. Le ministre de la Défense a raillé Bennett lundi sur sa critique du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Ce dernier avait refusé d’éliminer de ses pourparlers avec Trump la création d’un état palestinien. Liberman a également accusé le nationaliste religieux d’être à l’origine d’une « incitation » et de « diffamation » quant à la fermeture d’une yeshiva pré-militaire.
Lors d’une séance de question durant l’assemblée générale, une question concernant la reprogrammation des vacances scolaires de la fête de Lag Baomer a dégénéré un échange de cris entre le député Oded Forer (Yisrael Beytenu) et le ministre de l’Éducation.
« Je parie que Liberman vous a envoyé comme des marionnettes », s’est exclamé Bennett d’un ton dédaigneux. Se sont ensuivis des déclarations enflammées de la part de Forer et de sa collègue Yulia Malinovsky.
« Yisrael Beytenu est très compétitif aujourd’hui », a poursuivi le ministre avec sarcasme. « Est-ce possible qu’ils aient reçu des ordres de leur hiérarchie ? »
Il s’en est également pris directement au ministre de la Défense, en disant : « Avez-vous assassiné [le leader du Hamas Ismail] Haniyeh aujourd’hui ? ». Cette question rhéthorique fait écho aux promesses de Liberman de l’an dernier, qui promettait, en cas de nomination, qu’il assassinerait Haniyeh en 48 heures si le chef du Hamas ne renvoyait pas les dépouilles des soldats tués durant la guerre à Gaza en 2014.
« À l’armée [israélienne en se fondant sur le schéma du Palmach- pas le cas des autres armées où l’officier est placé à l’arrière], l’officier se tient devant, et n’envoie pas ses soldats en premier [en tête du peloton au cri de ‘Suivez-moi’ au lieu du traditionnel ‘En avant’] », a déclaré Bennett aux membres du parti de Liberman.
La querelle n’a pris fin qu’après l’intervention du président de la Knesset Yuli Edelstein.
Le ministre de l’Éducation Naftali Bennett a rejeté lundi les critiques que lui a adressé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et a qualifié ses propos de propos « enfantins ».
Le ministre de l’Éducation a déclaré qu’à chaque fois qu’il exprime son opposition à la diplomatie de Netanyahu, le Premier ministre l’accuse d’être de gauche, entre autres choses.
Il a fait référence à une déclaration du Likud qui impliquait que le ministre de l’Éducation avait envoyé des écoliers juifs se convertir à l’islam après la diffusion d’un reportage sur des élèves juifs en voyage scolaire dans une mosquée, et qui se prosternaient à l’intérieur du bâtiment.
« Quoi, sérieusement ? », a lancé un Bennett incrédule.