Blinken remercie l’Australie d’avoir aidé son beau-père à se reconstruire post-Shoah
Le secrétaire d'État américain a évoqué une expérience personnelle pour tenter de consolider son alliance avec l’Australie face à la montée en puissance de la Chine
JTA — Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, est en mission en Australie pour rassurer son allié de longue date sur le soutien américain alors même que la Chine monte en puissance dans la région.
Et dans un discours prononcé le 10 février à l’Université de Melbourne, il a fait valoir son point de vue avec une anecdote personnelle sur la façon dont son beau-père a reconstruit sa vie à Melbourne après la Shoah, une rédemption selon Blinken soulignant des valeurs partagées.
« La raison pour laquelle il a pu se reconstruire, c’était en fin de compte grâce à l’Australie », a déclaré Blinken au sujet de Samuel Pisar, le philosophe et juriste que Blinken a souvent cité comme une source d’inspiration pour son propre dévouement aux droits de l’homme et au service public.
Pisar, qui est d’origine polonaise, est arrivé en Australie après la guerre, grâce à des proches qui y vivaient déjà. « Il avait 16 ans lorsqu’il est arrivé en Australie », a déclaré Blinken. « Et comme il l’a dit, comme il nous l’a dit, comme il l’a dit à la famille pendant des années, l’Australie l’a reconstruit ». Il s’est reconstruit en tant que personne, reconstruit en tant qu’individu doté d’un cerveau, reconstruit en tant qu’être humain.
Pisar a fréquenté l’Université de Melbourne, où il a été encadré par Zelman Cowen, doyen de la faculté de droit qui a ensuite été connu pour avoir été le deuxième gouverneur général juif d’Australie. Cowen a aidé Pisar à obtenir une bourse pour la Harvard Law School, et peu de temps après, Pisar a lancé sa carrière et est devenu conseiller au sein de l’administration Kennedy.
Blinken a déclaré qu’il était « ami pour la vie » avec la famille et les amis de Pisar en Australie et a étendu ce statut à la relation américano-australienne.
« Nos pays, nos peuples, dans une période incroyablement difficile, je pense, sont aussi des amis pour la vie », a-t-il déclaré. « Et il y a une raison simple à cela. Malgré la distance qui nous sépare géographiquement, la distance que j’ai parcourue hier, il n’y a pratiquement aucune distance entre nous en ce qui concerne nos perspectives, nos valeurs, et nos intérêts fondamentaux. Et à une époque où tant de ces valeurs et intérêts sont remis en question, je pense qu’il est plus impératif que jamais que nos deux pays soient alliés, travaillent ensemble, relèvent ces défis ensemble. »
Blinken est en Australie pour rencontrer ses homologues du « Quad », le regroupement des États-Unis, de l’Australie, de l’Inde et du Japon. Il discute de stratégies pour contrer la posture de plus en plus conflictuelle de la Chine envers les pays.