Brésil : Un restaurant s’excuse pour des autocollants accusant Israël de génocide et réclamant le boycott
Après un mouvement de protestation mené par la communauté juive, le propriétaire du Papaya Verde affirme "ne jamais avoir eu l'intention de faire se répandre la haine"
RIO DE JANEIRO — Un restaurant arabe du Brésil a présenté ses excuses pour avoir placé des autocollants anti-israéliens à son entrée après une campagne massive de boycott qui a été menée par des groupes Juifs sur les réseaux sociaux.
L’un des propriétaires du restaurant Papaya Verde, à Recife, a envoyé un courrier à la fédération juive de Pernambuco soulignant que les autocollants « Libérez la Palestine ! Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide » et « Boycott Israël !” posés sur sa devanture avaient été enlevés, a fait savoir le journal Folha de Pernambuco mardi.
« Je présente sincèrement mes excuses à tous ceux qui ont été offensés. Le pouvoir des mots que j’écris ne suffira pas à transmettre mon vrai sentiment, qui consiste à toujours travailler vers la culture de la paix parmi les peuples, dont nous avons un grand exemple au Brésil. Je n’ai jamais eu l’intention de faire se propager la haine ou tout autre sentiment négatif envers la communauté juive », a dit la note qui a été rédigée par le restaurateur Antônio Siqueira Campos.
Le message de Campos était « pacifique et déterminé », a estimé la présidente de la fédération juive Sonia Sette auprès de JTA.
« Nous sommes perplexes car ce qui a été présenté est extrêmement offensant envers l’état d’Israël. Les autocollants ont provoqué l’indignation des membres de notre communauté et au-delà. Nous considérons fondamentalement qu’il faut que les problèmes impliquant Israël et les Palestiniens soient traités avec responsabilité, respect et de manière pacifique », avait indiqué un communiqué de la communauté juive.
« Des manifestations telles que celles exposées dans le restaurant, en plus de convoyer de faux concepts, contribuent à faire se propager un message de haine. Elles ébranlent les relations et réduisent la possibilité de compréhension », avait ajouté le communiqué.
L’Alliance palestinienne de Recife a publié un communiqué qui aurait été signé par le partenaire du restaurateur qui a répété son positionnement en tant que militant anti-israélien, utilisant un discours raciste avec notamment des mots comme génocide, apartheid et plus encore.
João Asfor, le partenaire du restaurateur, a des origines palestiniennes. Dans un communiqué publié par le journal, il écrit en partie : « Je suis Palestinien ! Je suis fier de ma terre natale et je ne suis pas sourd aux souffrances de mon peuple. Je n’accepte pas le gouvernement israélien génocidaire de la même façon que je n’accepte pas le gouvernement du coup d’état brésilien ». Il note que les deux partenaires d’affaires, au restaurant, ont des opinions différentes mais il a précisé qu’il a des amis juifs.
Au mois d’avril, une école privée locale avait mis des drapeaux nazis dans une classe de primaire durant un cours sur les régimes totalitaires. L’école avait fini par supprimer un post sur Facebook qui faisait l’éloge de l’enseignant – qui portait également un brassard à croix gammée autour de son bras comme un soldat nazi – après s’être attiré un torrent de critiques.
C’est à Recife que se trouve le temple Kahal Zur Israël, la première synagogue établie en Amérique, en 1637, durant la courte période pendant laquelle les Néerlandais ont gouverné un petit secteur de ce qui était à l’époque une colonie portugaise.