B’Tselem : la police ignore les menaces sur le Palestinien qui a filmé l’incident de Hébron
Imad Abu Shamsiyeh avait filmé Elor Azaria en train d'abattre un terroriste neutralisé et désarmé en mars dernier
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

L’organisation de défense des droits de l’Homme, B’Tselem, affirme que la police israélienne ferme les yeux sur les plaintes déposées par l’un de leurs volontaires palestiniens qui a filmé un soldat en train de tirer sur un Palestinien désarmé à Hébron en mars.
L’ONG de gauche a déclaré qu’Imad Abu Shamsiyeh a reçu « un certain nombre de messages menaçants et inquiétants sur Facebook, y compris des menaces de mort », en raison de sa vidéo de l’incident dans lequel le sergent Elor Azaria a abattu le terroriste neutralisé et blessé.
Azaria est actuellement en procès pour homicide involontaire.
Abu Shamsiyeh a expliqué qu’il a tenté de déposer une plainte à trois reprises mais qu’à chaque fois on a refusé de la prendre.
Selon B’Tselem, la police a déclaré à Abu Shamsiyeh dimanche qu’ils étaient trop occupés avec les arrestations. Le lendemain, on lui a dit que l’officier en charge de l’affaire n’était pas au bureau. Et mardi, un autre officier de police a écouté la plainte d’Abu Shamsiyeh puis « lui a ordonné de partir et l’a même menacé de l’arrêter s’il ne partait pas ».
La police a refusé de répondre à toutes les allégations du groupe mais a précisé que « toutes les plaintes que nous avons reçu sur la question seront gérées par la Division de la Cisjordanie de la police israélienne ».
La Division de la Judée et la Samarie, comme elle est également connue d’après le nom biblique pour la Cisjordanie, a longtemps été entachée par des allégations selon lesquelles elle ne parvient pas à traiter les crimes commis par les Israéliens contre les Palestiniens.
De 2005 à 2014, par exemple, l’ONG Yesh Din a suivi 1 045 plaintes palestiniennes contre des résidents juifs et a constaté que seulement 7,4 % des plaintes ont donné lieu à des actes d’accusation. A partir de 2013 et 2014, sur les 150 plaintes déposées par des Palestiniens, seulement deux actes d’accusation ont été déposées par la Division de la police.