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Le budget de l’État 2025 prévoit une hausse de la défense et une baisse du social et de l’éducation

Pour financer la guerre, dont le coût est estimé à 250 milliards de shekels, le ministère des Finances propose des coupes dans les dépenses ainsi que des augmentations d'impôts

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu au début de la réunion du cabinet destinée à approuver le budget de l'État pour 2025, le 31 octobre 2024. (Crédit : GPO)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu au début de la réunion du cabinet destinée à approuver le budget de l'État pour 2025, le 31 octobre 2024. (Crédit : GPO)

Le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est réuni jeudi pour discuter du budget de l’État pour 2025, qui augmente considérablement les dépenses de la défense et réduit les soins de santé, l’éducation et les services sociaux.

Malgré les objections soulevées par certaines de ses dispositions, le budget, qui compte 289 pages avec toutes ses annexes, devrait être approuvé jeudi soir ou vendredi matin. Il comprend une augmentation massive du budget du ministère de la Défense, qui s’élèvera à 102 milliards de shekels – bien qu’il puisse potentiellement augmenter jusqu’à 150 milliards de shekels dans l’attente de discussions entre les fonctionnaires du ministère de la Défense et du ministère des Finances, selon Calcalist.

S’adressant au cabinet jeudi après-midi, Netanyahu a établi un lien entre l’effort de guerre et la santé de l’économie, déclarant que « nous ne pouvons pas avoir une armée forte si nous n’avons pas les moyens de la financer […] mais l’économie dépend aussi de la sécurité. S’il est possible d’endommager nos villes, notre industrie, il est évident que notre capacité économique en sera affectée ».

Netanyahu a noté que l’économie s’est avérée « étonnamment résistante » au cours de l’année écoulée. Dans le même temps, il a prévenu que si les forces de sécurité sont renforcées par le nouveau budget, il y aura des coupes ailleurs.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzl Halevi, rencontrant le sergent Haïm Treitel, un soldat de la Brigade Givati qui a été blessé à Jabaliya, à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, le 28 octobre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Si vous donnez à une partie, vous devez malheureusement retirer à une autre », a-t-il déclaré. « Il y a des façons de procéder. »

« Nous n’avons pas terminé, et de grandes choses nous attendent encore », a-t-il assuré.

« L’effort de guerre dépend de l’économie », a déclaré le Premier ministre.

« Nous ne pouvons pas avoir une armée forte si nous n’avons pas les moyens de la financer. Par conséquent, la sécurité dépend de l’économie, mais l’économie dépend aussi de la sécurité. S’il est possible d’endommager nos villes, notre industrie, il est évident que notre capacité économique en sera affectée. »

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, chef du parti HaTzionout HaDatit, dirigeant une réunion de sa faction, à la Knesset, à Jérusalem, le 28 octobre 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

S’exprimant après Netanyahu, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a admis qu’il y avait des sacrifices dans le budget.

« L’effort économique est une partie indissociable de l’effort de guerre », a déclaré Smotrich.

« Nous sommes tous ensemble dans l’unité, dans la garantie mutuelle. Vous verrez que les coûts sont répartis sur tout le monde de manière égale. Personne n’aura l’impression que son monde s’est effondré. »

Smotrich a déclaré que le cabinet se réunira pour voter « dans l’amour, l’unité, la fraternité, la paix et la camaraderie, avec la compréhension que beaucoup de bons et importants projets devront attendre après la guerre ».

« Il est important que nous fassions prévaloir la stabilité et le contrôle », a-t-il souligné.

Il a ajouté qu’une fois la guerre gagnée, il y aura des « retours fantastiques » pour l’économie.

La proposition de budget de l’État présentée au gouvernement prévoit d’allouer 605 milliards de shekels pour 2025, soit environ 18 milliards de shekels de plus que cette année et 61 milliards de shekels de plus par rapport au budget initial de 2024 avant qu’il ne soit révisé en raison des coûts de la guerre.

Pour financer la guerre, dont le coût est estimé à 250 milliards de shekels, le ministère des Finances propose de fortes réductions des dépenses ainsi que des augmentations d’impôts pour combler un trou budgétaire de 40 milliards de shekels en 2025. Les mesures comprennent un gel des taux d’imposition, des affaires sociales et des salaires dans le secteur public.

Illustration : De jeunes élèves dans une classe lors de la rentrée scolaire dans un établissement ultra-orthodoxe pour garçons, à Beit Shemesh, le 28 août 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

En conséquence, les Israéliens paieront effectivement plus d’impôts et certaines allocations gouvernementales seront réduites. Les mesures prévoient le gel des prestations versées aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap, aux survivants de la Shoah et aux familles de soldats tombés au combat, ce qui signifie qu’elles ne seront pas adaptées à l’évolution de l’inflation, même si les prix à la consommation devraient augmenter.

Dans un communiqué publié jeudi après-midi, le ministère de la Défense a fait valoir que ces réductions porteraient préjudice aux soldats blessés et aux familles de ceux qui sont tombés au combat.

Dans une critique publique cinglante, le ministère a affirmé s’opposer « à toute violation des droits des blessés de Tsahal et des membres des familles endeuillées, certainement en temps de guerre et en une année où, malheureusement, le cercle des personnes touchées s’est douloureusement élargi ».

Selon Ynet, Eli Ben-Shem, le président de l’organisation Yad Lebanim représentant les familles endeuillées, a écrit au Premier ministre et au ministre des Finances pour protester contre cette décision, affirmant que son organisation était « abasourdie et choquée par la décision du gouvernement de geler les prestations des familles endeuillées ».

Il a noté que « depuis l’attaque brutale contre l’État d’Israël lors du Shabbat noir du 7 octobre [2023], environ 1 800 parents endeuillés et environ 2 750 frères et sœurs endeuillés ont rejoint le cercle du deuil ».

« En ces jours difficiles où l’État d’Israël est en pleine guerre et où les familles endeuillées portent dans leur cœur la douleur de la perte de leurs proches tombés pour la défense de la patrie, nous sommes abasourdis et choqués par la décision du gouvernement de geler les allocations des familles endeuillées », a-t-il déclaré.

Interrogé sur le budget, le député Boaz Bismuth (Likud) a déclaré qu’il faudrait des « discussions très sérieuses » mais qu’il était « clair » que « tous ceux qui ont contribué à la sécurité et en ont payé le prix le 7 octobre [2023] doivent être récompensés. »

Le gouvernement a fixé un plafond de déficit budgétaire de 4 % du produit intérieur brut (PIB) pour 2025, en baisse par rapport à l’objectif annuel de 6,6 % du PIB fixé pour la fin de l’année 2024. L’objectif de déficit budgétaire de cette année a dû être relevé par rapport aux 2,25 % prévus, en raison de l’augmentation des dépenses de défense et des dépenses civiles pour financer la guerre d’un an contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

Le ministère des Finances propose également d’augmenter l’impôt sur le revenu des personnes qui se situent dans la tranche d’imposition la plus basse en Israël, en la fusionnant avec la tranche supérieure. Cette mesure signifierait que ceux qui paient le taux minimum de 10 % seraient désormais imposés à 14 %.

Parmi les autres propositions, on trouve le gel des tranches d’imposition et leur non-révision en fonction de l’inflation, ainsi que le gel du salaire minimum.

Dans le cadre de ces changements, les intérêts et les bénéfices accumulés dans le cadre du seul plan d’épargne à court terme et non imposable en Israël – un fonds dit « d’études avancées » connu en hébreu sous le nom de Keren Hishtalmut – seraient imposés, et l’État serait également en mesure de prélever une part plus importante sur les dépôts effectués dans les fonds de pension.

Selon la proposition du ministère des Finances, le taux d’exonération fiscale sur les pensions imposables, qu’il était prévu d’augmenter, restera à son niveau actuel en 2025 et au-delà.

En outre, le ministère des Finances prévoit de réduire de plusieurs centaines de millions de shekels le budget des ministères et des services publics, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et des affaires sociales.

Il prévoit de réduire de 133 millions de shekels le budget de l’éducation et de l’enseignement supérieur en 2025 et de 400 millions de shekels à partir de 2026.

Le budget du ministère de la Santé devrait être réduit de 275 millions de shekels en 2025. Cela comprend une réduction de 35 millions de shekels du budget alloué à la formation du personnel soignant dans le domaine des soins infirmiers, de 180 millions de shekels du fonctionnement du siège du ministère de la Santé, et de 25 millions de shekels pour soutenir les unités de fécondation in vitro (FIV).

Il est proposé de réduire le budget du ministère des Affaires sociales de 100 millions de shekels en 2025, à titre de mesure ponctuelle.

À partir de 2025, le ministère des Finances cherche à réduire de 15 %, soit 9 millions de shekels, le budget du ministère de l’Immigration et de l’Intégration qui est alloué au soutien des autorités et des organisations qui aident à l’intégration.

Le ministre du Logement et de la Construction, le leader de Yahadout HaTorah, Yitzhak Goldknopf, à Tel Aviv, le 4 février 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

La discussion de jeudi au sein du cabinet s’est poursuivie malgré les menaces du parti ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah de faire dérailler les discussions sur le budget du gouvernement jusqu’à l’adoption d’une loi maintenant l’exemption généralisée du service militaire pour les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva.

Si le budget n’est pas adopté avant le 31 mars, le gouvernement sera automatiquement dissous et des élections législatives anticipées seront organisées.

Lundi après-midi, Yahadout HaTorah a semblé faire marche arrière, du moins temporairement, en lançant à la place une offensive sur la question des subventions accordées aux crèches pour les enfants ultra-orthodoxes.

S’adressant aux journalistes avant la réunion hebdomadaire des factions de son parti, HaTzionout HaDatit , à la Knesset lundi, Smotrich a déclaré que de telles déclarations « nuisent à l’État d’Israël et à la capacité de Tsahal à gagner la guerre, et nuisent à l’économie israélienne » et qu’il n’accepterait « aucun rejet politique ni aucun ultimatum à ce sujet ».

« Quiconque s’oppose au budget en paiera le prix et en portera l’entière responsabilité », a-t-il ajouté.

Le leader du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a accusé le gouvernement de chercher à adopter un budget politique en temps de guerre, insistant pour qu’il ferme les ministères inutiles et cesse de s’engager dans « les affaires politiques comme il en a l’habitude ».

« Après une année de guerre, le temps est venu de passer d’un budget sectoriel dont le but est de protéger le gouvernement, à un budget responsable qui protégera le pays, tant sur le plan de la sécurité que sur le plan économique », a affirmé Gantz, ancien membre du cabinet de guerre de Netanyahu, dans une déclaration vidéo.

Selon lui, la première priorité du pays devrait être de gagner la guerre et d’allouer de l’argent, avant tout, à ceux qui servent et aux habitants du nord et du sud.

« Ensuite, des réformes seront nécessaires pour restaurer la confiance dans l’économie israélienne, notamment dans les domaines des infrastructures, des transports, de l’enrôlement universel et de l’éducation publique pour tous. »

Cela inclurait également des plans pour stimuler l’industrie de défense nationale et « préserver le capital humain dans l’industrie et la science ».

En outre, Gantz a appelé les politiciens à donner un « exemple personnel » en « fermant les ministères inutiles et en arrêtant le flux de fonds de la coalition ».

« Il est impossible de mobiliser les citoyens d’Israël lorsque, au sein du gouvernement, c’est une affaire de politique comme d’habitude », a-t-il ajouté.

Les députés Vladimir Beliak (à gauche) et Moshe Tur-Paz lors d’une réunion de la commission des Finances de la Knesset, à Jérusalem, le 23 février 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le ministère des Finances souhaite fermer cinq ministères jugés superflus, tandis que la TVA devrait passer de 17 % à 18 % en 2025.

« Nous sommes dans une situation qui n’est pas simple, à la fois à cause de la guerre et de la mauvaise gestion du gouvernement qui a conduit à ce que notre cote de crédit soit abaissée cinq fois », a déclaré au Times of Israel le député Vladimir Beliak (Yesh Atid), qui dirige l’opposition de son parti au budget.

« Il est donc nécessaire de réduire les dépenses, mais ce budget prévoit des coupes dans l’éducation, la santé et les affaires sociales [associées à] des augmentations d’impôts telles que la TVA et des réductions des allocations qui nuisent aux membres les plus faibles [de la société] », a-t-il déclaré.

« Ce qui ne figure pas dans ce budget, c’est la fermeture des ministères superflus. Et il semble qu’il n’y aura aucune réduction des fonds de la coalition – et dans cette situation où le gouvernement ne se réduit pas lui-même, je ne pense pas qu’il ait le droit d’augmenter les impôts des citoyens.

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