Ces stars favorables à un embargo américain sur les armes pour Israël, au nom des droits de l’homme
Fondée en octobre pour demander l'arrêt de la guerre à Gaza, l'organisation Artists4Ceasefire lance une nouvelle campagne avec des ONG ; des centaines de personnes ont signé la première pétition
L’organisation de célébrités formée dans les premières semaines de la guerre entre Israël et le Hamas pour demander l’arrêt des combats s’est lancée jeudi dans une nouvelle campagne enjoignant aux États-Unis de cesser de fournir des armes à Israël, en raison de « graves violations des droits de l’homme ».
Le groupe Artists4Ceasefire a lancé l’initiative aux côtés des organisations à but non lucratif Oxfam America, ActionAID et Children in Conflict.
« Notre revendication est simple : nos élus doivent faire respecter le droit humanitaire américain et international en vigueur », a déclaré l’acteur Mark Ruffalo, l’un des dirigeants du groupe, selon Variety.
Les autres visages connus de cette campagne sont les acteurs Ilana Glazer, Mahershala Ali et Cynthia Nixon.
Les militants ont spécifiquement cité le droit américain et international interdisant la fourniture d’armes pour « frapper des écoles ou des hôpitaux, restreindre l’aide humanitaire ou tuer des enfants ».
L’organisation terroriste du Hamas, en guerre contre Israël, utilise fréquemment écoles, hôpitaux et autres infrastrctures civiles comme bases opérationnelles, ce qui conduit à des frappes régulières sur ces sites lorsqu’ils sont utilisés pour lancer des attaques contre les forces israéliennes. Israël nie avoir jamais visé des civils.
#Artists4Ceasefire https://t.co/WzDyUjs47G
— Mark Ruffalo (@MarkRuffalo) March 11, 2024
Le court appel à l’action du collectif a été annoncé à l’aide d’œuvres d’art créées pour l’occasion par Shepard Fairey, artiste contemporain connu pour l’affiche emblématique « Hope » avec Barack Obama, pour sa campagne présidentielle américaine en 2008, ainsi que la populaire ligne de vêtements « OBEY ».
Cette campagne est donc lancée une dizaine de mois après qu’Artists4Ceasefire a fait la une des journaux, en octobre dernier, avec sa pétition, signée par des dizaines de célébrités de tout premier plan, appelant à « une désescalade immédiate et à un cessez-le-feu à Gaza et en Israël avant que d’autres vies ne soient perdues ».
La pétition d’octobre a depuis été signée par plus de 470 personnalités de l’industrie du divertissement, parmi lesquels Jon Stewart, Ariana Grande, Ruffalo et autres.
La guerre à Gaza a éclaté le 7 octobre suite au pogrom perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, qui a coûté la vie à près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et fait 251 otages, sur fond de brutalités extrêmes et d’agressions sexuelles à grande échelle.
Israël a riposté par une offensive aérienne et terrestre dans la bande de Gaza, dans le but de libérer ses otages et démanteler l’organisation terroriste du Hamas afin qu’elle ne menace plus jamais l’intégrité d’Israël.
Artists4Ceasefire a refait la une des journaux en mars dernier, lorsque des célébrités assistant à la cérémonie des Oscars à Los Angeles ont porté ses pin’s rouges, montrant une main faisant le signe stop et un cœur noir.
Il y a de cela quelques jours, le Royaume-Uni a annoncé la suspension de 30 – sur 350 – licences d’armes destinées à Israël, en raison du risque que les pièces soient utilisés pour commettre de graves violations du droit international humanitaire.
Les exportations britanniques représentent moins d’1 % du total des armes reçues par Israël, et le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré au Parlement que la suspension serait sans effet matériel sur la sécurité israélienne.
La décision du gouvernement travailliste britannique n’est « pas suffisante, mais c’est un bon début », a commenté Ruffalo.
Aux États-Unis, des militants font régulièrement pression sur le président Joe Biden pour qu’il cesse les exportations d’armes vers Israël en guerre.
Cette revendication s’est attiré les sympathies de certains démocrates au Congrès, mais le pouvoir exécutif s’y est lui toujours refusé, à l’exception d’une livraison d’armes lourdes avant l’offensive israélienne à Rafah, dans le sud de Gaza.
Toujours aux États-Unis, des militants ont également fait pression sur la vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate à la présidence pour les élections de novembre, pour qu’elle autorise un embargo sur les armes. Suite à de premières informations laissant entendre qu’elle aurait accepté d’en parler au début de l’été, son QG de campagne a précisé qu’elle y était défavorable.
Lazar Berman a contribué à cet article.