Chypre veut ouvrir un couloir maritime pour l’aide humanitaire à Gaza
La proposition de Nicosie permettrait un flux continu de marchandises du port de Limassol vers l'enclave assiégée lorsque des "pauses humanitaires" dans les combats le permettent
Chypre a indiqué mardi intensifier ses efforts pour obtenir un soutien concret afin d’ouvrir un couloir maritime pour acheminer de l’aide humanitaire vers la population palestinienne dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements massifs et, depuis le 9 octobre, à un « siège complet ».
« Chypre est prête à contribuer à l’établissement d’un couloir maritime à partir des ports chypriotes pour délivrer de l’aide humanitaire à Gaza », a dit le président chypriote Nikos Christodoulides.
La semaine dernière, le chef de l’État de cette île méditerranéenne avait abordé la question avec ses partenaires de l’Union européenne et affirmé qu’il s’entretiendrait plus tard à ce sujet avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Aujourd’hui, je vais parler de nouveau au Premier ministre d’Israël ainsi qu’aux dirigeants des institutions de l’UE et avec les États-Unis », a déclaré le président, précisant que Chypre, pays membre de l’UE, le plus proche géographiquement de Gaza, était « prêt à jouer un rôle essentiel » dans cette initiative.
Selon les autorités de la République de Chypre, sa proximité avec le nord-ouest de la bande de Gaza – environ 370 kilomètres – ses bonnes relations avec ses voisins arabes et Israël font de ce pays un point de départ idéal pour l’acheminement de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza.
Le ministre des Affaires étrangères chypriote, Constantinos Kombos, s’est rendu, ces derniers jours, en Jordanie et à Ramallah, où siège l’Autorité palestinienne (AP).
Le président chypriote a aussi associé son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi dans les discussions.
Les besoins logistiques de ce couloir humanitaire et sa sécurisation font partie des enjeux sur lesquelles les différentes parties devront tomber d’accord avant sa mise en place.
Ces dernières semaines, Chypre a accueilli, en transit, des citoyens étrangers évacués d’Israël après l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas qui a tué, selon les autorités israéliennes, plus de 1 400 personnes, essentiellement des civils.
La guerre a éclaté après le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas. Lors de cette attaque barbare menée contre Israël, près de 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé au moins 245 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînées dans la bande de Gaza où elles sont toujours retenues captives.
Israël affirme que son offensive vise à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas, et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.
Les chiffres publiés par le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent à la fois des civils et des membres du Hamas tués à Gaza, y compris à la suite de tirs de roquettes ratés par le groupe terroriste lui-même. Israël affirme avoir tué quelque 1 500 terroristes du Hamas à l’intérieur du pays le 7 octobre et après cette date.