Confrontation entre Assi Azar et des manifestants sur un campus américain
La star gay de la télévision israélienne rapporte « son horrible expérience » à l'universié Goucher de Baltimore
Le 5 novembre, Assi Azar, la vedette de la télévision israélienne est montée à la tribune de l’université Groucher de Baltimore pour la projection du film « Mom and Dad, I Have Something To Tell you », et participer à un débat. Le film aborde la manière dont des parents israéliens gèrent le coming-out de leurs enfants.
Azar, un militant pour les droits LGBT connu, a déclaré au Times of Israel cette semaine qu’il était impatient de participer à un dialogue productif et engagé avec les 70 étudiants qui étaient présents à l’événement organisé par Hillel. Mais quand il a remarqué que 15 d’entre eux avaient du ruban adhésif rose sur leur bouche, il a eu le sentiment que les choses pourraient mal tourner.
Comme il le craignait, l’événement a été très bouleversant pour Azar et la plupart des étudiants. C’était « l’une des expériences les plus horribles que je n’ai jamais vécues », a écrit Azar sur sa page Facebook.
Selon Azar, lorsque le film s’est terminé, les 15 étudiants – apparemment de l’organisation LGBTQ de l’université – ont enlevé le ruban adhésif et se sont levés. Ils ont scandé des slogans anti-israéliens et brandissaient des panneaux avec différents messages anti-israéliens, y compris certains accusant Israël d’avoir maltraité des gays palestiniens.
« Ces chants étaient combatifs, remplis de déformation de faits – et la plupart du temps antisémite », a-t-il écrit.
C’était la cinquième tournée de Azar dans les campus et les festivals de cinéma américains avec son film qui est sorti en 2010.
Lors de ce voyage, il s’est rendu à Cleveland, San Francisco, Pittsburgh, Nashville et à Washington, DC, en plus de Baltimore. Dans aucune des autres villes, ni lors de ses visites précédentes, il avait rencontré ce genre de perturbations et de confrontation.
« Quand j’ai vu le ruban adhésif sur la bouche et leurs panneaux, j’ai demandé à l’organisateur de l’événement s’ils pouvaient être expulsés de la salle. Mais l’organisateur a dit que c’était un événement public et que donc ces étudiants ne pouvaient pas être invités à quitter la salle. Donc, je me suis tourné vers eux et j’ai dit que je voulais avoir un dialogue productif avec eux », a déclaré Azar au Times of Israel à son retour en Israël quelques jours plus tard.
Il a expliqué que les manifestants tentaient d’arrêter tout dialogue et étaient agressifs envers les étudiants qui tentaient d’avoir une discussion respectueuse et calme.
« Je me suis retrouvé attaqué, accusé d’accusations ridicules. Je discutais avec des étudiants de 20 ans qui ont été endoctrinés contre Israël, qui n’avaient jamais visité Israël et qui ciblaient de la haine pure contre nous », a écrit Azar, 36 ans, sur Facebook.
« C’était très menaçant. Je pouvais voir la peur sur les visages des étudiants juifs qui étaient assis dans la salle. La plupart d’entre eux n’ont pas pris part au débat qui a eu lieu. Les étudiants ont indiqué par la suite qu’ils avaient tout simplement trop peur de parler sachant ils auraient été probablement pris à parti et probablement agressés le lendemain ».
L’administration de l’université Gouche a publié une lettre adressée aux membres de la communauté de l’université le 10 novembre au sujet des événements qui ont eu lieu.
Signé par le président de Goucher, José Bowen, le vice-président et le doyen des étudiants, Bryan Coker, et le prévôt, Leslie Lewis, la lettre indiquait que l’administration avait rappelé aux représentants de Hillel Goucher, Gopher Israël et TALQ BIG (le groupe LBGTQ de l’université) avant la présentation d’Azar le code de conduite de l’université, qui stipule qu’un groupe d’élèves ne peut pas perturber ou entraver l’événement d’un autre groupe.
La lettre indiquait également que cinq agents de sécurité et cinq membres du personnel étaient présents lors de l’événement du début à la fin et que les étudiants étaient en sécurité tout le temps.
« Après le film, les manifestants ont verbalement perturbé l’événement temporairement mais l’intervenant les a alors engagés activement dans un dialogue réciproque. Après 45 minutes de questions et réponses, les responsables de l’université se sont inquiétés de la dynamique du dialogue et ont décidé de mettre fin l’événement », a poursuivi la lettre.
À la suite de l’incident, Goucher a conclu qu’il faut « mettre en place une politique de manifestation et de dissension globale … [qui] affirme clairement le droit des organisations d’étudiantes et les départements universitaires à parrainer des événements sur le campus sans interruption, indépendamment de l’idéologie ou du sujet… [et qui] affirmera également les droits à la dissidence et aux protestations des membres de la communauté, tant qu’ils respectent les politiques, les biens et les processus de l’université ».
L’administration a promis de garder les élèves, le personnel et les membres de la communauté au courant des progrès réalisés en vue de la formulation de la nouvelle politique.
Azar a déclaré au Times of Israel qu’il était particulièrement préoccupé d’apprendre que la plupart des manifestants anti-israéliens à l’événement Goucher étaient juifs.
« Ils ne comprennent pas qu’ils ne devraient pas se joindre à ces groupes [anti-israéliens] qui veulent effacer Israël de la carte. Leurs actions vont juste causer l’attaques d’autres Juifs même physiquement », a-t-il dit des étudiants juifs qui protestaient.
En ce qui concerne Azar, qui est connu en Israël pour ses opinions de gauche et la volonté de critiquer publiquement la politique et de la société israélienne, est inquiet. C’est inacceptable pour les Juifs, d’où qu’ils viennent, d’attaquer Israël.
« Je préfèrerais voir ces jeunes gens essayer de contribuer à la résolution du conflit israélo-palestinien plutôt que de lutter contre Israël », a déclaré Azar.
Il ne croit pas non plus que la question palestinienne doit toujours au centre du débat. Il veut que les gens sachent qu’il y a plus en Israël que juste le conflit et plus que ce que les gens lisent dans la presse internationale.
Azar a été accusé de ‘pinkwashing’, le terme utilisé par ceux qui prétendent qu’Israël souligne son attitude libérale, tolérante à l’égard des personnes LGBT dans le but de détourner l’attention de son ‘occupation de la Cisjordanie qui dure depuis 48 ans’.
« Je n’ai aucun problème à être accusé de cela », a affirme Azar.
« Je dis aux étudiants que je rencontre, je suis ici pour vous pinkwasher, parce que vous n’êtes colorés que de noir et blanc uniquement quand il s’agit d’Israël ».
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