Covid : Israël place les États-Unis sur la liste des pays rouges
Les ministres ont voté l'ajout de 10 pays à la liste ; le nombre de cas quotidiens dépasse le millier - soit le plus élevé depuis octobre
Les ministres ont voté lundi l’ajout de 10 pays supplémentaires à la liste des destinations désignées comme « rouges » en raison du nombre élevé de cas de COVID-19, y compris les États-Unis. C’est la première fois que le pays est placé sur la liste des pays interdits de vol d’Israël.
Au début de la pandémie, l’interdiction générale de voyager émise par Israël aurait été une tentative d’éviter d’imposer des restrictions spécifiquement dirigées contre Washington, par crainte de susciter la colère de l’administration du président américain de l’époque, Donald Trump.
Les nouveaux ajouts à la liste des personnes interdites de vol attendent l’approbation finale de la commission de la Constitution, du droit et de la justice de la Knesset.
Les ministres ont approuvé la recommandation d’interdire les voyages vers les États-Unis, l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, la Hongrie, le Canada, le Maroc, le Portugal, la Suisse et la Turquie à partir de minuit mardi soir.

Ces derniers jours, Israël a déjà ajouté neuf pays à cette liste : le Royaume-Uni, le Danemark, la France, l’Espagne, les Émirats arabes unis, l’Irlande, la Norvège, la Finlande et la Suède. L’Afrique du Sud et une série d’autres pays africains ont été ajoutés au début du mois.
Les personnes souhaitant se rendre dans ces pays doivent obtenir une autorisation spéciale commission gouvernementale.
Les Israéliens qui reviennent de ces pays doivent entrer en quarantaine dans des hôtels gérés par l’État jusqu’à ce que leur premier test de dépistage du COVID revienne négatif, après quoi ils peuvent partir, mais doivent rester en quarantaine à domicile pendant encore sept jours, même si leur parcours vaccinal est entier.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a approuvé l’ouverture de deux autres « hôtels coronavirus », dont un pour mettre en quarantaine les voyageurs arrivant à l’aéroport Ben Gurion, ce qui porte à cinq le nombre total d’établissements publics en activité. Gantz a également ordonné aux fonctionnaires du ministère de « se préparer à l’ouverture d’autres hôtels si nécessaire ».

La semaine dernière, le cabinet a voté la prolongation des restrictions de voyage actuelles, dont l’interdiction faite aux ressortissants étrangers d’entrer dans le pays et l’obligation pour tous les Israéliens de retour dans le pays de rester en quarantaine pendant trois jours à leur arrivée. Les restrictions resteront en vigueur au moins jusqu’au 29 décembre.
L’approbation de la liste est intervenue alors que le nombre de cas en Israël continuait à augmenter, avec 1 004 nouvelles infections diagnostiquées dimanche, selon les données du ministère de la Santé, – autrement dit le niveau le plus élevé depuis octobre.
Quatre-vingts une personnes étaient dans un état grave, dont 51 dans un état critique. Le nombre de décès depuis le début de la pandémie s’élève à 8 232.
Le taux de reproduction du virus, R, est de 1,22, après avoir augmenté régulièrement au cours des derniers jours. Le taux de transmission est basé sur les données des 10 jours précédents et toute valeur supérieure à 1 indique que la pandémie se développe.

Depuis le début de la pandémie, 5,8 millions de personnes en Israël – sur une population totale d’environ 9,3 millions – ont reçu deux doses de vaccin, et plus de 4,1 millions ont reçu une troisième dose de rappel.
Le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, a déclaré lundi, lors d’une réunion conjointe des commissions de la Santé et de la Constitution, du Droit et de la Justice de la Knesset, que les parents doivent prendre leurs responsabilités et vacciner leurs enfants alors qu’Israël tente de ralentir la vague suralimentée par la souche Omicron hautement contagieuse.
« Nous sommes confrontés à une nouvelle situation. Ce que nous savons de la vague Delta [d’infections] est maintenant différent. Nous pouvons constater dans le monde entier que la souche Omicron prend de l’ampleur », a déclaré Horowitz.
« La responsabilité de vacciner les enfants incombe avant tout aux parents. L’État ne peut pas se substituer à la responsabilité des parents. Nous ne pouvons pas prendre la décision à leur place », a-t-il déclaré.

Horowitz a noté que le COVID-19 peut être dangereux pour les enfants, alors que plus de six millions de jeunes enfants ont maintenant été vaccinés aux États-Unis sans qu’il y ait de preuves d’effets secondaires majeurs.
Dimanche, le Premier ministre Naftali Bennett avait aussi exhorté les citoyens à empêcher une hausse attendue de la morbidité en vaccinant les enfants et en limitant les rassemblements, notamment en travaillant à domicile dans la mesure du possible.