CPI : le CRIF déplore une « mise en équivalence » – de la France – entre Hamas et Israël
"La position française manque de cohérence et de courage," a constaté le Conseil représentatif des institutions juives de France
Le CRIF a déploré mardi que la France puisse « accepter » une « mise en équivalence » entre le Hamas et Israël avec sa réaction à la demande de mandats d’arrêts contre des dirigeants du Hamas et du gouvernement israélien, présentée par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
« Comment la France peut-elle accepter la mise en équivalence entre le Hamas et Israël, induite par les demandes de mandats d’arrêts formulées hier (lundi) par le procureur de la CPI? », s’interroge le Conseil représentatif des institutions juives de France dans un communiqué posté sur X.
Le procureur de la CPI Karim Khan a réclamé lundi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant d’une part, et contre les trois plus hauts chefs du Hamas (Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif, Yahya Sinwar) d’autre part, pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.
Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, le Quai d’Orsay souligne notamment que « la France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations ».
Le CRIF estime que la France « a certes rappelé sa condamnation des massacres du 7 octobre » en Israël mais qu’elle « n’a émis aucune critique de la CPI et a choisi, au contraire, de rappeler qu’elle ‘soutient la CPI et son indépendance' ».
« La position française manque de cohérence et de courage. Comment peut-on à la fois avoir souligné après le 7 octobre le droit d’Israël à se défendre et tolérer la mise en équivalence entre Israël et le Hamas par la CPI? », questionne le CRIF, qui « déplore vivement que notre pays ait choisi sur ce sujet de se désolidariser de nos alliés naturels que sont les grandes démocraties occidentales ».
« Ce choix n’est pas digne du rôle que la France joue dans l’arène internationale » ajoute l’instance, selon qui « il est encore temps pour notre pays d’affirmer le danger des demandes de mandats d’arrêts émis contre les dirigeants d’une démocratie alliée ».