Danny Danon : Israël est ouvert aux idées de désescalade au Liban
"Nous ne sommes pas désireux de lancer une incursion terrestre où que ce soit. Je ne veux pas y envoyer mon fils", a prévenu l'ambassadeur israélien à l'ONU
Israël est ouvert aux idées de désescalade du conflit au Liban, a déclaré mardi l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon, un jour après que les Etats-Unis eurent déclaré qu’ils exploraient certaines « idées concrètes » avec leurs alliés et partenaires.
« À l’heure où nous parlons, des forces importantes essaient de proposer des idées et nous y sommes ouverts », a-t-il déclaré à la presse.
« Nous avons l’expérience du Liban [en 2006] Nous ne sommes pas désireux de lancer une incursion terrestre où que ce soit. Je ne veux pas y envoyer mon fils. Nous ne voulons pas envoyer nos gars se battre dans un pays étranger. Nous préférons une solution diplomatique », a déclaré le diplomate israélien en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, focalisée sur l’escalade du conflit entre l’armée israélienne et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
« Mais », a prévenu l’ambassadeur, « nous sommes déterminés à protéger les civils d’Israël » après que quelque 90 000 de ses concitoyens ont quitté le nord de leur pays depuis près d’un an par crainte d’une guerre avec le Liban.
Lundi, un haut responsable du Département d’État a déclaré que les Etats-Unis discutaient avec leurs alliés et partenaires de quelques « idées concrètes » pour trouver une voie de sortie qui empêcherait une nouvelle escalade des combats et réduirait les tensions.
Danon a déclaré qu’Israël prenait ces idées au sérieux.
Et, ce sont des dizaines de milliers de Libanais, selon l’ONU, qui ont fui les zones bombardées par Israël depuis lundi qui ont fait près de 560 morts et plus de 1 800 blessés.
« Nous préférons une solution diplomatique [mais] si cela ne fonctionne pas, nous aurons recours à d’autres méthodes pour montrer à l’autre camp que nous sommes sérieux », a poursuivi Danon.
« Mais nous ne nous lancerons pas dans une aventure [terrestre] aussi vite », a-t-il conclu en rappelant que le but de l’opération contre le Hezbollah dans le sud du Liban était de faire rentrer chez eux les habitants du nord d’Israël.
Le président américain Joe Biden a mis en garde mardi à la tribune de l’ONU contre une « guerre généralisée » au Liban, pendant qu’Israël poursuivait ses frappes sur le pays, désormais « au bord du gouffre » selon le secrétaire-général des Nations unies Antonio Guterres.
« Nous pensons toujours qu’il n’est pas trop tard pour que le gouvernement et le peuple libanais fassent pression sur le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah pour qu’il cesse son agression. S’ils ne tirent pas de roquettes sur Israël, alors nous pourrons ramener nos résidents, dans leurs communautés, c’est tout », a-t-il déclaré.
Interrogé par les journalistes sur ce dont ils discutaient activement à l’heure actuelle, Danon a répondu : « Je ne peux pas en parler. »
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de vingt-six civils du côté israélien, ainsi que celle de vingt-deux soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a signalé que 506 de ses terroristes ont été tués par Israël depuis le 8 octobre, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 79 éléments d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 60 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Israël a averti pendant des mois qu’il ne pouvait plus tolérer la présence du Hezbollah le long de sa frontière à la suite du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre et que si une solution diplomatique n’était pas trouvée, il se tournerait vers l’action militaire pour repousser le Hezbollah vers le nord et permettre aux quelque 90 000 personnes évacuées de rentrer chez elles en toute sécurité.