De nouveaux tags antisémites découverts sur une synagogue de Rouen
L'un de ces tags, qui fait une claire référence au nazisme, a été réalisé par un individu qui s'est faufilé dans la foule rassemblée devant la synagogue pour Hanoukka, d'après la présidente de la communauté juive locale
Des tags antisémites ont été une nouvelle fois découverts ces derniers jours sur le mur de la synagogue de Rouen, a rapporté Le Parisien le lundi 7 janvier.
Une plainte a été déposée par Natacha Ben Haïm, la présidente de la communauté juive de Rouen, au motif de « provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ».
Sur Radio J, Natacha Ben Haïm a précisé qu’un premier tag avait été découvert le 5 janvier dernier et avait sûrement été réalisé pendant l’allumage des bougies de Hanoukka. L’auteur, « un individu déterminé [qui] s’est glissé dans la foule » n’a ni été identifié ni arrêté.
Le lendemain, l’avocate de Natacha Ben Haïm l’a appelé pour la prévenir que de nouveaux tags antisémites avaient été découverts. Corine Serfati-Chetrit a évoqué sur BFMTV « des tags appelants à gazer les Juifs et des croix gammées ».
La présidente de la communauté parle d’une « croix gammée en rose sous l’interphone, et en face de la synagogue, au pied de la résidence du rabbin, on a à nouveau deux croix gammées, une qui dit ‘Hitler, acteur’ et l’autre qui dit ‘Juifs pédophiles à gazer’ ».
Des tags antisémites découverts sur la synagogue de #Rouen : une plainte déposée, ce lundi
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Le maire (PS) de la ville, Nicolas Mayer-Rossignol, a réagi sur X en écrivant : « Je condamne avec la plus grande fermeté ces tags antisémites qui n’ont leur place ni à Rouen, ni nulle part dans notre République. Je souhaite que leurs lâches auteurs soient rapidement identifiés et sanctionnés par la justice ».
« Nous commémorons aujourd’hui les dix ans de [l’attentat de] l’Hyper Cacher et de Charlie Hebdo mais, au fond, la séquence ne s’est jamais refermée », a déclaré Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), au micro de RTL ce matin.
« C’est difficile de commémorer quelque chose qui est toujours en cours, puisque la bataille contre cet islamisme antisémite continue », a-t-il conclu.
Des tags antisémites découverts sur la synagogue de #Rouen : "C'est le lien entre l'antisémitisme d'hier et d'aujourd'hui, le même phénomène 10 ans après Charlie Hebdo, la bataille continue"@Yonathan_Arfi, président du Crif, invité de @amandine_begot dans #RTLMatin pic.twitter.com/60OrQnJ0Kg
— RTL France (@RTLFrance) January 7, 2025
La communauté juive de Rouen avait déjà été visée au cours des derniers mois.
En mai 2024, un homme armé d’un couteau avait été abattu alors qui tentait de mettre le feu à une synagogue de Rouen et menaçait les policiers. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, avait dénoncé un « acte antisémite qui s’en prend à un lieu sacré pour la République » qui « nous touche tous profondément ».
Plus récemment, en novembre dernier, la ville de Rouen avait porté plainte après la découverte d’un tag antisémite sur une porte d’immeuble. Le graffiti en question proclamait « Chambre à gaz à louer ».
En France, le nombre d’actes antisémites a fortement augmenté depuis le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. La ministre de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé a d’ores et déjà annoncé « qu’au 30 novembre [2024], on était à près de 1 500 faits d’antisémitisme » depuis le début de l’année.
Les chiffres de l’année 2024 devraient être similaires à ceux déjà très élevés de 2023.