Israël en guerre - Jour 433

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Analyse

De nouvelles attaques révèlent le flou des fronts libanais et syrien

Le Hezbollah ne veut pas d’un conflit à grande échelle avec Israël mais veut dissuader Tsahal de « franchir la ligne rouge »

Avi Issacharoff est notre spécialiste du Moyen Orient. Il remplit le même rôle pour Walla, premier portail d'infos en Israël. Il est régulièrement invité à la radio et à la télévision. Jusqu'en 2012, Avi était journaliste et commentateur des affaires arabes pour Haaretz. Il enseigne l'histoire palestinienne moderne à l'université de Tel Aviv et est le coauteur de la série Fauda. Né à Jérusalem , Avi est diplômé de l'université Ben Gourion et de l'université de Tel Aviv en étude du Moyen Orient. Parlant couramment l'arabe, il était le correspondant de la radio publique et a couvert le conflit israélo-palestinien, la guerre en Irak et l'actualité des pays arabes entre 2003 et 2006. Il a réalisé et monté des courts-métrages documentaires sur le Moyen Orient. En 2002, il remporte le prix du "meilleur journaliste" de la radio israélienne pour sa couverture de la deuxième Intifada. En 2004, il coécrit avec Amos Harel "La septième guerre. Comment nous avons gagné et perdu la guerre avec les Palestiniens". En 2005, le livre remporte un prix de l'Institut d'études stratégiques pour la meilleure recherche sur les questions de sécurité en Israël. En 2008, Issacharoff et Harel ont publié leur deuxième livre, "34 Jours - L'histoire de la Deuxième Guerre du Liban", qui a remporté le même prix

Un syrien regarde une interview de Hassan Nasrallah diffusé sur la chaîne de télévision officielle syrienne Al-Ikhbariya, à Damas, le 6 avril 2015. (Crédit : AFP / STR)
Un syrien regarde une interview de Hassan Nasrallah diffusé sur la chaîne de télévision officielle syrienne Al-Ikhbariya, à Damas, le 6 avril 2015. (Crédit : AFP / STR)

Moins de 48 heures après que l’armée israélienne aurait attaqué des cibles en Syrie, vendredi et samedi, une cellule syrienne a, dimanche, essayé de monter une attaque terroriste contre des cibles à l’intérieur du territoire israélien.

Israël a tiré sur la cellule, qui était composée d’hommes armés druzes, frappant directement ces hommes qui tentaient de planter un grand dispositif explosif pour l’utiliser à l’avenir contre des troupes de l’armée israélienne ou des civils qui se déplaceraient près de la frontière.

Contrairement aux rapports initiaux, la cellule ne faisait pas partie du Hezbollah, qui n’opère plus de cette façon. Sauf lors de l’attaque à la roquette sur les troupes Givati à la fin du mois de janvier, le Hezbollah a essayé d’éviter de laisser des empreintes digitales qui provoqueraient une réponse israélienne.

Néanmoins, le fait est que la plupart des Druzes sur les hauteurs du Golan syrien restent fidèles au régime de Bashar el-Assad et aux troupes du Hezbollah qui se battent pour lui. Aucune distinction ne peut être faite depuis longtemps entre les fronts syrien et libanais, ou entre l’armée syrienne et les Druzes d’une part, le Hezbollah de l’autre.

Le Hezbollah a utilisé les Druzes, les Palestiniens et, bien sûr, les propres troupes d’Assad pour frapper des cibles israéliennes. Depuis plus d’un an, cela a été un front où le Hezbollah a essayé de profiter du vide de pouvoir dans la région syrienne afin de créer un mécanisme de dissuasion contre Israël.

Même après l’attaque apparemment israélienne de ce week-end sur des cibles dans les montagnes Qalamun, il semblerait que le Hezbollah essaierait de mener une réponse limitée, qui ne conduirait pas à une confrontation violente de grande échelle. Le Hezbollah n’a aucun intérêt à s’embarquer dans un conflit de ce genre, mais il veut faire comprendre à Israël qu’il y a un prix à payer pour ce qu’il considère être un franchissement des lignes rouges.

Les médias proches du Hezbollah, comme Al Mayadeen, ont affirmé qu’il y avait eu une autre attaque israélienne dimanche soir. Mais il semble que la source de ces explosions dans la région chaude de Qalamun était les combats qui s’intensifiaient entre le Hezbollah et l’armée syrienne contre l’Etat islamique et le Front al-Nosra. Alors que le Hezbollah et l’armée syrienne avaient réussi à nettoyer ce pan de montagne des troupes sunnites radicales dans le passé, les forces de l’Etat islamique ont réussi à reprendre divers territoires dans la région.

Les derniers articles du Liban affirment que le Hezbollah prévoit une autre « attaque à grande échelle » dans la région de Qalamun – une zone qui, pour le peuple de Hassan Nasrallah, est la porte vers le Liban.

C’est une voie problématique utilisée par des terroristes sunnites qui souhaitent agir contre le Hezbollah au Liban. C’est pourquoi la crête de la montagne est si importante pour le Hezbollah et c’est la raison pour laquelle le Hezbollah a décidé de se débarrasser de la présence de l’État islamique.

Un autre résultat du nouvel ordre au Moyen-Orient est que le Liban, comme Etat, n’existe plus. Même s’il est vrai que la situation là-bas y est loin d’être aussi anarchique et sanglante qu’en Syrie ou en Irak, c’est principalement en raison des troupes du Hezbollah. Le Liban est devenu un véritable Hezbollahland.

Pendant des mois, les éléments les plus puissants du Liban n’ont pas réussi à désigner un nouveau président, en raison du conflit entre les différents camps. Ils ne peuvent même pas s’entendre sur la nomination du prochain chef d’état-major de l’armée libanaise.

Non pas que cela fasse une grande différence. Le Hezbollah va continuer à contrôler le Liban – avec ou sans président à la tête de son « Etat ».

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