Découverte dans le Sinaï des restes d’un soldat égyptien disparu lors de la guerre des Six Jours, en 1967
C'est une ONG spécialisée dans les droits de l'Homme qui a insisté auprès du gouvernement égyptien pour retrouver les proches du soldat, sans doute tué lors de la retraite du Sinaï, au 3e jour de la guerre
Une ONG spécialisée dans la défense des droits de l’homme a demandé samedi à la population égyptienne ainsi qu’au ministère égyptien de la Défense de l’aider à retrouver les proches d’un soldat égyptien dont la dépouille a été découverte, il y a peu, dans la péninsule du Sinaï, 57 ans après sa mort lors de la guerre des Six Jours.
L’organisation, qui milite en faveur des droits de l’homme dans le Sinaï ainsi que dans d’autres zones un peu déshéritées d’Égypte, a déclaré sur les réseaux sociaux que la dépouille de Fawzi Muhammad Abdel Mawla avait été retrouvée début juin près de la ville d’Al-Hassana, dans le centre du Sinaï.
Selon la Fondation du Sinaï pour les droits de l’Homme, Mawla a été découvert avec ses documents d’identité intacts ainsi que quelques effets personnels. Elle a expliqué avoir contacté le ministère égyptien de la Défense par fax, le 1er juillet, sans réponse à ce jour.
Selon les documents, Mawla était né le 18 janvier 1945 à Wadi al-Qumar, à l’ouest d’Alexandrie. Comme l’explique la Fondation du Sinaï pour les droits de l’homme, il a sans doute été tué lors de la retraite de l’armée égyptienne de la péninsule du Sinaï, au troisième jour de la guerre, en juin 1967, à l’âge de 22 ans.
La Fondation Sinaï a évoqué le témoignage d’habitants d’Al-Hassana selon lesquels l’armée israélienne aurait tué dans le secteur près de 700 prisonniers de guerre égyptiens.
Cela « peut expliquer la présence d’ossements et de vêtements militaires égyptiens fréquemment découverts par les habitants d’Al-Hassana ces dernières dizaines d’années », a déclaré l’organisation, qui a ajouté que près de 9 800 soldats égyptiens disparus pendant la guerre des Six Jours ont été déclarés morts en 1971.
En 2022 a été découverte une fosse commune contenant les restes de près de 80 commandos égyptiens, qui ont été inhumés sous le kibboutz Nahshon, près de Latroun – lieu de batailles parmi les plus dures de la guerre des Six Jours.
Le Premier ministre israélien de l’époque, Yair Lapid, avait promis au président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi de mener l’enquête – une enquête dont les résultats n’ont pas encore été publiés, précise la Fondation Sinaï.
Cette guerre avait commencé le 5 juin 1967 par une frappe aérienne préventive israélienne qui avait détruit les forces aériennes égyptiennes, jordaniennes, syriennes et irakiennes.
Cette frappe aérienne avait fait suite à plusieurs semaines de tensions au cours desquelles la radio égyptienne avait diffusé des menaces génocidaires contre les Juifs israéliens, 22 ans seulement après la Shoah.
Par ailleurs, l’homme fort égyptien – Gamal Abdel-Nasser – avait expulsé les Casques bleus des Nations Unies de la péninsule du Sinaï, où ils étaient stationnés depuis la crise de Suez, en 1956. Il avait en outre bloqué le détroit de Tiran de façon à priver le sud d’Israël de l’une des façades maritimes.
La victoire éclatante d’Israël lui avait permis de conquérir le plateau du Golan, la Cisjordanie, Jérusalem-Est, la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï. Cette dernière avait été restituée à l’Égypte en 1978, en vertu des accords de paix de Camp David signés par le Premier ministre Menahem Begin et le successeur de Nasser, Anouar el-Sadate, cinq ans après le brutal assaut qui avait déclenché la guerre du Kippour dont ce dernier était l’instigateur.