Défilé aérien, BBQ et quiz pour fêter le 74e anniversaire de l’Indépendance d’Israël
Bennett salue l'esprit israélien alors que des dizaines de milliers de personnes devraient affluer dans les parcs et les réserves naturelles

Les Israéliens se préparent à se rendre dans les parcs, sur les plages, les sites naturels et autres espaces ouverts pour profiter des barbecues et d’autres festivités jeudi, à l’occasion de la 74e fête de l’Indépendance.
Jeudi matin et en début d’après-midi, des avions de l’armée de l’air survoleront une grande partie du pays, une caractéristique populaire et emblématique des célébrations.
La parade sera composée d’avions de chasse F-15, F-16 et F-35, d’avions d’entraînement Lavi, d’avions cargo C-130, d’un avion de ravitaillement Boeing, d’hélicoptères Black Hawk, Sea Stallion, Panther et Apache, ainsi que de drones Heron de l’Israel Aerospace Industries (IAI). C’est la première fois que des drones de l’IAI participent au survol.
Cette année, l’armée ajoutera un survol de la ville d’Hébron en Cisjordanie et de l’implantation adjacente de Kiryat Arba. C’est la première fois que le survol de cette zone est prévu, mais ce n’est pas la première fois qu’il passe au-dessus de communautés de Cisjordanie. Tsahal a déclaré que cette décision n’était pas une déclaration politique, mais qu’elle était plutôt liée à la taille de la communauté.
Parmi les autres événements prévus pour jeudi, citons le Concours biblique international annuel de Jérusalem, qui sera animé par Ofer Hadad, après le départ à la retraite d’Avshalom Kor, un pilier de longue date et un passionné de la langue hébraïque.
Cette année, Tsahal renouera également avec la tradition annuelle d’ouverture des principales bases aux visiteurs, après que ces événements ont été suspendus ces dernières années en raison de la pandémie de COVID-19.
Parmi les bases ouvertes au public figurent la base de l’armée de l’air de Ramat David, dans le nord d’Israël, et celle de Tel Nof, dans le centre.
Les festivités seront couronnées par la cérémonie de remise du Prix Israël 2022. Parmi les personnes honorées figurent le professeur Yoram Palti pour l’entrepreneuriat et l’innovation technologique et l’acteur, réalisateur et dramaturge Oded Kotler pour le théâtre et la danse.
Dans un message en anglais, le Premier ministre Naftali Bennet a salué l’esprit qui a transformé Israël d’une petite nation dans le désert en un leader technologique moderne.
« L’histoire d’Israël est fondée sur l’espoir, une histoire d’esprit humain, une histoire de survie contre vents et marées. C’est l’histoire d’une nation qui a construit quelque chose à partir de rien, d’un peuple dispersé qui retourne à son ancienne patrie », a déclaré Bennett.
« Quel est le secret de notre force ? C’est notre peuple, notre passion, notre esprit d’Am Yisrael. Peu importe les horreurs auxquelles nous avons été confrontés, nous n’avons jamais perdu notre espoir ; peu importe qui essaie de nous déshumaniser, nous n’avons jamais perdu notre humanité ; peu importe qui essaie de nous détruire, nous ne serons jamais vaincus. Nous vaincrons toujours », a-t-il déclaré.
Israël a basculé du deuil de Yom HaZikaron à la joie festive mercredi soir caractéristique de Yom HaAtsmaout, avec des appels à l’unité qui ont tenté de couper court aux différends politiques qui ont entaché les événements solennels de Yom HaAtsmaout.
« En ce moment, entre ces deux jours, avec la transition qui est si difficile et si israélienne, nous parvenons, mais pour un instant, à ne faire qu’un », a déclaré le président de la Knesset, Mickey Levy, dans un discours, lors de la principale cérémonie d’État marquant le début de Yom HaAtsmaout au Mont Herzl.
« Nous parvenons pour un instant à ne laisser aucune division se mettre entre nous. Et si nous avons pu le faire hier, et nous pouvons le faire demain, je crois que nous pouvons réussir à le faire tous les jours ; choisir de voir le bien chez l’autre, choisir d’illuminer le visage des gens, choisir l’union plutôt que la division, être ensemble dans cette maison pour nous tous. »
Ces commentaires font écho à des appels similaires à l’unité qui ont marqué la période des fêtes, notamment de la part du président Isaac Herzog et du Premier ministre Bennett.
Bennett, qui a été chahuté par des manifestants anti-gouvernementaux lors du principal événement organisé par l’État pour commémorer les victimes du terrorisme à l’occasion de Yom Hazikaron, a déclaré que si Israël est bien équipé pour faire face aux menaces extérieures, il est toujours menacé par la polarisation interne.
« Nous ne pouvons pas laisser la haine nous piéger, nous dominer. Nous devons nous voir sous le meilleur jour, croire que les autres veulent aussi ce qui est bon pour la nation, même si leur idéologie est totalement différente », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par son bureau.

Sans masques et agglutinés, avec peu de restrictions liées au COVID-19 pour la première fois en deux ans, Bennett et des milliers d’autres personnes se sont rassemblées au Mont Herzl pour la cérémonie, dont des nouveaux réfugiés fuyant l’Ukraine et la Russie, ainsi que des chefs de gouvernement et d’autres dignitaires.
Comme les années précédentes, le point culminant de la soirée a été la traditionnelle cérémonie d’allumage des flambeaux en l’honneur de citoyens extraordinaires et d’autres personnes qui ont contribué au pays et aux communautés juives.
Parmi les personnes qui ont allumé des torches, citons Elizaveta Sherstuk, directrice du centre communautaire juif de Sumy, en Ukraine, qui a aidé des centaines de personnes à échapper à l’invasion russe et qui continue à apporter un soutien essentiel à cette ville frontalière dévastée.
« C’est la reconnaissance de l’importance de ce que nous faisons », a-t-elle déclaré au Times of Israel, avant la cérémonie.

Les parents de Shira Banki, tuée par un extrémiste ultra-orthodoxe en 2015 alors qu’elle participait au défilé de la Gay Pride de Jérusalem, ont également allumé une torche, la dédiant à « ceux qui choisissent d’enseigner ce qui est bon, plutôt que de condamner ce qui est mauvais, qui travaillent à rapprocher les gens et non à les repousser, à les connecter et non à les séparer, à réparer et non à se venger ».
Le commandant de l’unité anti-terroriste Yamam de la police, dont le visage était caché par un masque, figurait également parmi les porteurs de flambeaux. Cet homme, dont le nom n’a pas été dévoilé, a été choisi pour représenter les membres des forces de sécurité israéliennes travaillant sous couverture ou à des postes sensibles et ne pouvant révéler leur identité – geste très inhabituel.

Les autres personnes honorées étaient :
- Kalman Samuels, un ex-hommes d’affaires canadien qui a fondé Shalva, une organisation qui aide les personnes handicapées.
- Yael Sherer, une militante de premier plan pour les victimes de violences sexuelles.
- Simcha Gathon, qui a immigré d’Éthiopie et dirige aujourd’hui le Center for the Legacy of Ethiopian Jewry.
- Angel Alon, un résident de Netivot qui a été parent adoptif de 217 enfants à risque pendant plus de 30 ans.
- Asael Shabo, qui a perdu sa mère et trois de ses frères et sœurs dans une attaque terroriste en 2002, au cours de laquelle il a également perdu une partie de sa jambe droite, et qui est devenu un athlète de basket-ball en fauteuil roulant.
- Mounir Madi, qui dirige une académie de pré-armée à Dalyat al-Carmel pour les jeunes druzes et juifs.
- Hadar Cohen, qui dirige une unité de Tsahal pour les nouveaux immigrants qui ont besoin d’une formation de base et d’un enseignement de l’hébreu.
- Rita Yehan-Farouz, une chanteuse pop israélienne née à Téhéran et plus connue sous le nom de Rita.
- Idan Kleiman, qui dirige l’Organisation des anciens combattants handicapés de Tsahal.
- Yoram Yair, un ex-général qui dirige des programmes de soutien aux soldats, de formation au leadership des jeunes et de réinsertion des toxicomanes.

La cérémonie a été accompagnée de ce que les organisateurs ont appelé un spectacle de « pyrotechnie silencieuse » au lieu des habituels feux d’artifice qui illuminent le ciel nocturne. De nombreuses villes ont choisi de renoncer à ce type de spectacle cette année par respect pour les vétérans souffrant de troubles post-traumatiques.
À Tel Aviv, qui a également renoncé à son feu d’artifice annuel, la foule est quand même venue faire la fête. Sur la place Habima, des centaines de fêtards ont pulvérisé de la « neige » en mousse, soufflé dans des klaxons et dansé pour célébrer Yom HaAtsmaout, des scènes qui se sont répétées sur les places des villes de tout le pays.
« C’est ce que cela signifie d’être Israélien », a déclaré Tal, 32 ans, venue sur la place avec ses deux enfants.
Dans tout le pays, les fêtes de rue, les concerts et les réjouissances se sont poursuivis jusque tard dans la nuit.

Aux États-Unis, où de nombreuses communautés juives marquaient également la fête israélienne, le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que les liens entre les deux pays restaient « inébranlables », mentionnant les efforts déployés pour contrer l’Iran et tisser des liens entre Israël et ses voisins.
Cette déclaration est intervenue un jour après que les diplomates israéliens ont organisé une cérémonie spéciale pour Yom Hazikaron en l’honneur des soldats israéliens tombés au combat à Abu Dhabi, une première pour un pays arabe.

Mardi soir et mercredi, Israël s’est figé pour honorer ses 24 068 soldats et membres des forces de sécurité qui sont morts en service actif depuis 1860, année considérée par l’Etat hébreu comme la première du conflit avec les Palestiniens, celle durant laquelle des juifs ont fondé leur premier quartier en dehors des murs de la Vieille Ville de Jérusalem.
Cinquante-six soldats sont morts pendant leur service militaire depuis le dernier Yom Hazikaron. Quatre-vingt-quatre autres anciens combattants handicapés sont décédés à la suite de complications liées à des blessures subies pendant leur service.

Trente-trois noms sont venus s’ajouter à la liste des victimes du terrorisme, qui ont péri lors d’attentats l’année dernière. Quatre victimes devenues handicapées se sont également éteintes des suites des graves blessures causées par des attaques – ce qui amène le total à 3 199 personnes depuis la fondation de l’État d’Israël, en 1948.
Depuis les « premiers jours du sionisme » en 1851, le ministère des Affaires étrangères a de son côté recensé 4 216 victimes civiles d’attentats.
Yom HaZikaron, instauré en 1951 par le Premier ministre et ministre de la défense de l’époque, David Ben-Gurion, a été fixé au 4 Iyar du calendrier juif, à la veille de Yom HaAtsmaout.