Denis Charbit, trait d’union entre Léon Askénazi et André Chouraqui
L'universitaire israélien est en conférence à Paris lundi 14 janvier à l'Institut Elie Wiesel pour parler d'un entretien entre Léon Askénazi et André Chouraqui récemment éditée
Lundi 14 janvier, dans le cadre des rencontres « Les lundis de Wiesel » Denis Charbit, maître de conférences en sciences politiques à l’Open University d’Israël (Ra’anana) parlera d’un entretien enregistré en 1987 – et inédit- entre les penseurs Léon Askénazi et André Chouraqui qu’il vient de préfacer et de mettre à l’écrit pour les éditions Albin Michel.
« Léon Askénazi et André Chouraqui sont les premières grandes figures du judaïsme algérien », rappelle l’Institut Elie Wiezel qui organise ces rencontres.
« Si leurs itinéraires se ressemblent – d’Algérie à Paris puis à Jérusalem -, si l’avenir du judaïsme et des Juifs a été pour eux une même préoccupation, leur action et leur pensée a emprunté des voies différentes. Après avoir accompli l’essentiel de leur œuvre et de leur enseignement, ils se sont retrouvés en 1987 à Jérusalem pour définir ensemble l’impact qu’a eu la création de l’Etat d’Israël sur la diaspora, les relations avec les chrétiens et les musulmans ».
Dans cet entretien récemment édité (A l’heure d’Israël, édition Albin Michel), André Chouraqui et Léon Askénazi « ont donné libre cours à ce qu’il faut attendre encore de cette renaissance nationale à l’intérieur du pays, déclinant leurs convergences et leurs divergences qui restent toujours actuelles ».
On aurait pu croire que ce texte datant de 1987 soit daté, analyse Denis Charbit dans un long entretien accordé à L’Arche, car « en apparence, 1987, c’est de la préhistoire »
Aujourd’hui « Israël a un dynamisme et une capacité d’innovation telle qu’il est méconnaissable par rapport à ce qu’il était autrefois », poursuit-il. « Et pourtant, le texte transcende le temps écoulé. C’est que les deux hommes ne se prononcent pas, ou à peine, sur l’actualité. Sans être au-dessus de la mêlée, ils vont à l’essentiel ; et l’essentiel, pour eux, c’est de dévoiler l’impact de la création de l’État d’Israël sur le monde. Qu’est-ce que le passage a l’heure d’Israël change et bouleverse dans la relation avec la Diaspora, dans les relations entre les différentes composantes de la nation juive : les religieux et les laïques, sans oublier les ultra-orthodoxes ».
« Leur intuition fondamentale », résume Charbit, « c’est que l’État juif, restauré après deux mille ans, n’est pas réductible à un fait politique, social, militaire et humanitaire. L’État d’Israël présente une dimension spirituelle et il incombe au sionisme religieux d’en tirer les conséquences ».