Israël en guerre - Jour 343

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Des bénévoles pour les récoltes des agriculteurs arabes

"Les bénévoles nous aident, dans la limite de leurs moyens, mais ce n'est pas vraiment ce qu'il nous faut, nous avons besoin de professionnels", note l'agriculteur

Des bénévoles récoltent des concombres dans une serre à Baqa al-Gharbiya le 9 décembre 2023. (Crédit :  John MACDOUGALL / AFP)
Des bénévoles récoltent des concombres dans une serre à Baqa al-Gharbiya le 9 décembre 2023. (Crédit : John MACDOUGALL / AFP)

Ils sont juif ou arabe, enseignant ou avocat : ces bénévoles venus de Haïfa, dans le nord d’Israël, prennent sur leur temps libre pour aider des agriculteurs arabes israéliens manquant de main d’oeuvre depuis le début de la guerre à Gaza.

A Baqa al-Gharbiya, à une heure de route plus au sud, Marwan Abou Yassine accueille à bras ouverts ces citadins qui ont provisoirement troqué stylo et robe contre une paire de bottes.

« J’avais 16 ouvriers thaïlandais, neuf ont quitté le pays à cause de la guerre, et j’avais 15 travailleurs qui venaient de Cisjordanie mais ne peuvent plus venir en Israël à cause des barrages », indique ce maraîcher de 55 ans.

Cet agriculteur cultive habituellement 150 dounams (environ 15 hectares) mais il affirme qu’il ne pourra en exploiter que 40 ou 50 cette saison car il n’a réussi à embaucher que sept employés et que le travail des volontaires, s’il est bienvenu, ne suffit pas.

Des ressortissants thaïlandais libérés par le Hamas s’étreignant dans un hôpital israélien, sur une photo diffusée par le gouvernement thaïlandais en date du 27 novembre 2023. (Autorisation)

Quelques-uns cueillent ce jour-là des concombres tandis que d’autres placent des plants sur des tuteurs, mais aucun ne remplace un ouvrier habitué au dur labeur des champs.

Et les coûts restent ceux d’une exploitation de 150 dounams car il lui faut continuer à entretenir ses terres, notamment les serres en plastique.

Israël qui a promis d’anéantir les terroristes du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza, en représailles à leur attaque barbare menée sur son territoire le 7 octobre aux côtés de civils gazaouis, se trouve du coup refermé sur lui-même, jusqu’en Cisjordanie. Israël a en outre suspendu les permis de travail en Israël d’environ 130 000 ouvriers de cette partie des Territoires palestiniens.

Les alentours de la bande de Gaza, côté israélien, comprennent beaucoup d’exploitations agricoles et les Thaïlandais qui sont nombreux à y travailler ont été, eux aussi, victimes du sadisme barbare du Hamas le 7 octobre. Plusieurs dizaines d’entre eux ont en effet été tués, blessés et pris en otage à Gaza. Cette tragédie a suscité la peur parmi les 30 000 ressortissants travaillant en Israël qui ont depuis massivement quitté le pays.

Des bénévoles récoltent des concombres dans une serre à Baqa al-Gharbiya le 9 décembre 2023. (Crédit : John MACDOUGALL / AFP)

Les exploitations israéliennes se retrouvent ainsi sans bras pour cueillir et planter fruits et légumes.

« Il faut se soutenir mutuellement », explique Abir Abdel Ghani, avocate de 33 ans qui trouve « très amusant » de s’essayer à la cueillette. Elle explique toutefois qu’ « une journée de travail ne suffit pas » à résoudre le problème.

Youssef Sader, un professeur de physique retraité, est aussi venu pour ses « frères », et suppose qu’il sera éreinté mais content à la fin de la journée car il aura quand même « donné un petit coup de pouce aux agriculteurs ».

D’autres bonnes volontés s’apprêtaient à ramasser des fraises quand la pluie les a surprises. Lasses d’attendre un ciel plus clément, elles ont fini par abandonner.

Des bénévoles cueillant des grenades prennent une pause dans une exploitation agricole d’Ashkelon, en Israël, le 27 octobre 2023. (Crédit : Maya Alleruzzo/AP)

Pour Guy, 56 ans, travailleur social israélien et juif, offrir son temps pour les récoltes de Baqa al-Gharbiya est « très important pour les bonnes relations entre juifs et arabes en Israël ».

« Nous devons tous faire un pas les uns vers les autres », poursuit-il.

Ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont lancé des appels aux volontaires comme l’explique Ibrahim Mawasi, coordinateur des associations de bénévoles.

« Une semaine après la guerre, nous nous sommes réunis et nous avons décidé de mobiliser toutes les personnes qui le voudraient bien pour sauver ce qu’il est possible de sauver de l’agriculture ».

A LIRE : Face à la guerre, le bénévolat est en recul mais il reste toujours important

« Les bénévoles nous aident, dans la limite de leurs moyens, mais ce n’est pas vraiment ce qu’il nous faut, nous avons besoin de professionnels », précise l’agriculteur de 65 ans.

Le cabinet de guerre du gouvernement est en désaccord sur la question du retour des milliers de travailleurs palestiniens en Israël. Des ministres qui s’y opposent suggèrent désormais de faire venir des dizaines de milliers de travailleurs de l’étranger, notamment d’Inde.

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