4e jour consécutif d’appel à un accord à Tel Aviv : Policiers et manifestants s’affrontent
Des manifestations ont eu lieu devant les domiciles de 8 ministres ; un journaliste du Times of Israel a été malmené par la police lors du rassemblement anti-gouvernement
De violents affrontements entre la police israélienne et des milliers de manifestants ont mis un terme mercredi à la quatrième soirée consécutive de rassemblements anti-gouvernement et en faveur d’un accord de « trêve contre libération d’otages » rue Begin, devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv.
Un groupe représentant les personnes arrêtées a indiqué qu’au moins quatre manifestants avaient été arrêtés.
La police a annoncé que la manifestation constituait une nuisance publique et que les tambours et les mégaphones seraient confisqués, bien qu’il ne se soit écoulé qu’une heure avant que la loi sur la pollution sonore ne soit appliquée.
Protesters demanding a hostages-for-ceasefire deal clash with police as they try to push back the southern perimeter of the area allotted for the demonstration on Tel Aviv's Begin Street. Officers yank one man out of the crowd and throw him to the ground. pic.twitter.com/ccms7S2KEe
— Noam Lehmann (@noamlehmann) September 4, 2024
Les policiers ont bousculé les manifestants, en ont violemment retenu un après lui avoir arraché son mégaphone, même s’il ne l’utilisait pas.
Un officier a bousculé un journaliste du Times of Israel qui tentait de filmer l’arrestation, le frappant au niveau du cou et lui arrachant son téléphone des mains.
C’était la deuxième fois en trois jours qu’un tel incident se produisait, après qu’un officier a pris un autre journaliste du Times of Israel à la gorge et l’a poussé vers l’arrière au cours d’une manifestation qui s’est déroulée à Jérusalem lundi.
Des manifestations de masse avaient éclaté dimanche après que l’armée israélienne eut récupéré la veille les corps de six otages à Gaza, tous exécutés par le groupe terroriste palestinien du Hamas quelques jours plus tôt.
Police violently detain a protester after snatching his megaphone at the Tel Aviv demonstration to demand a hostages-for-ceasefire deal. pic.twitter.com/MNMQzHpQGV
— Noam Lehmann (@noamlehmann) September 4, 2024
Le Forum des familles des otages et disparus, le principal groupe représentant les otages enlevés et détenus dans la bande de Gaza, a déclaré mercredi dans un communiqué que « les ministres du gouvernement israélien portent la responsabilité commune du sort des personnes enlevées qui ont été abandonnées le 7 octobre et qui languissent depuis 334 jours dans les geôles du Hamas ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est de plus en plus critiqué, accusé de ne pas conclure d’accord afin de satisfaire les membres d’extrême-droite de sa coalition, qui craignent que l’accord – actuellement en cours de pourparlers – ne mette un terme définitif à la guerre avant que l’objectif déclaré de détruire le Hamas ne soit atteint.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël, qui a juré d’anéantir le Hamas, de mettre fin à son règne de seize ans ainsi qu’à libérer les otages, a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
La manifestation à Tel Aviv a délaissé les discours pour des chants de colère.
לצד העצרת המרכזית בבגין: מפגינים להשבת החטופים מחו מחוץ לבתיהם של חברי הממשלה גמליאל, כ"ץ, קיש, דרעי, שיקלי, כהן, סילמן ודרמר@YoavBorowitz @hadasgrinberg @NOFARMOS @AnnaPines_
(צילום: בני משי) pic.twitter.com/glgk7eOb3p— כאן חדשות (@kann_news) September 4, 2024
Après que les manifestants se sont dirigés vers le périmètre sud de la zone réservée au rassemblement, les policiers les ont repoussés, arrachant un homme à la foule et le jetant à terre.
Les manifestants ont reculé et ont allumé un feu à une vingtaine de mètres au nord du périmètre.
Ils ont scandé « Ben Gvir est un terroriste », en référence au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, en charge de la police, et « Où étiez-vous à Sde Teiman ? », en référence au fait que la police n’a pas arrêté les membres d’une foule d’extrême-droite qui a pris d’assaut le centre de détention de Tsahal, dans le sud du pays, le 29 juillet, après que des officiers de la police militaire y ont arrêté des réservistes soupçonnés de sodomie aggravée sur un terroriste présumé.
לצד העצרת המרכזית בבגין: מפגינים להשבת החטופים מחו מחוץ לבתיהם של חברי הממשלה גמליאל, כ"ץ, קיש, דרעי, שיקלי, כהן, סילמן ודרמר@YoavBorowitz @hadasgrinberg @NOFARMOS @AnnaPines_
(צילום: בני משי) pic.twitter.com/glgk7eOb3p— כאן חדשות (@kann_news) September 4, 2024
Des manifestations ont également eu lieu devant les domiciles des ministres du gouvernement, selon la chaîne publique Kan. Des foules se sont rassemblées devant les domiciles de la ministre des Sciences, des Technologies et de l’Espace Gila Gamliel, du ministre des Affaires étrangères Israel Katz, du ministre de l’Éducation Yoav Kisch, du ministre sans portefeuille et vice-Premier ministre Aryeh Deri, du ministre des Affaires de la Diaspora Amichaï Chikli, du ministre de l’Énergie Eli Cohen, de la ministre de l’Environnement Idit Silman et du ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer.
Plus tôt dans la journée, le Forum des familles d’otages avait demandé à Netanyahu de retirer son pin’s « ruban jaune », accusant le Premier ministre de feindre son soutien à leur cause tout en se dérobant à son engagement d’obtenir la libération de leurs proches.
« Le pin’s du ruban jaune est porté par toute personne qui souhaite exprimer son soutien sans réserve au retour des otages et sa sympathie pour les familles des otages dont les proches ont été abandonnés au [groupe terroriste palestinien du] Hamas à Gaza depuis 334 jours », avait déclaré le forum dans un communiqué.
« Le forum rappelle au Premier ministre que les dirigeants, les personnalités publiques et les citoyens du monde entier portent ce pin’s avec le grand espoir qu’il sera retiré dès que possible, dans l’attente du retour des 101 otages qui ont été abandonnés sous sa garde – les vivants pour leur réhabilitation et les assassinés et les morts pour leur enterrement – et que son port indique un engagement moral intransigeant pour leur retour et pour ne pas les abandonner. »
« Par conséquent, le forum exige que le Premier ministre le retire du revers de son costume et cesse d’utiliser le pin’s comme une illusion de soutien alors qu’en pratique il ne fait pas assez pour leur retour. »
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par Tsahal.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par l’armée.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.