Des centaines de proches de victimes du 7 octobre réclament la tenue d’élections
Yael Alon, mère de Dor Sade tué à Kfar Aza, dit que ce qui a précédé et suivi l'attaque du Hamas montrent qu'Israël n'a rien appris de ses erreurs de la guerre du Kippour
Près de 300 personnes ayant perdu des membres de leur famille lors de l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre et de la guerre qui a suivi ont rédigé une pétition appelant à la tenue d’élections le plus tôt possible.
Trois cent dix membres de familles de victimes du 7 octobre ont lancé une pétition, intitulée « Les familles du 7 octobre réclament des élections », dans laquelle ils affirment que « seul un gouvernement élu avec un large mandat pourra nous engager sur une nouvelle voie ».
La pétition est accompagnée d’une vidéo dans laquelle les familles soulignent que la demande de la tenue d’élections dans les plus brefs délais « n’est pas une question de gauche ou de droite, de religion ou de laïcité, mais plutôt une question de valeurs ».
« Israël doit être restructuré, Israël doit s’engager sur la voie de la construction », ont déclaré les familles. « Seul un gouvernement élu avec un large mandat sera en mesure de nous mettre sur une nouvelle voie. »
Yael Alon, dont le fils, le lieutenant Dor Sade, 22 ans, a été tué en combattant les terroristes du Hamas dans le kibboutz Kfar Aza le 7 octobre, a déclaré à Ynet qu’elle avait été motivée par son constat qu’Israël n’avait rien appris de la guerre du Kippour. Elle a perdu son père tué au cours de cette guerre un demi-siècle plus tôt.
Alon a appris la mort de son fils alors qu’elle se trouvait dans la maison où sa mère avait appris la mort de son mari.
« Il semblerait que nous n’ayons rien appris », a-t-elle déclaré. « La responsabilité incombe à chacun à la tête du pays. Cet échec aurait pu être évité. Ce gouvernement et son chef doivent être remplacés. Ceux qui ont échoué sont incapables de remédier à la situation. »
« J’ai payé mon prix », a poursuivi Alon. « Je vais manifester pour que d’autres familles ne paient pas ce prix. Je sais ce que c’est que d’être orphelin ».
Le matin du 7 octobre, des milliers de terroristes du Hamas ont déferlé sur Israël depuis la bande de Gaza, lançant des attaques sur plus de 20 communautés du sud d’Israël.
Près de 1 200 personnes ont été massacrées, dont 360 lors d’une rave-party en plein air, 253 autres ont été prises en otage et emmenées à Gaza, et des milliers d’autres ont été blessées.
En réponse, Israël a juré d’éliminer le Hamas de l’enclave palestinienne et a lancé une campagne aérienne et une opération terrestre, au cours desquelles 220 soldats et réservistes des Tsahal ont perdu la vie.
À la suite de l’assaut du 7 octobre, l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël, la popularité du Premier ministre Benjamin Netanyahu a chuté de façon spectaculaire, tout comme celle de son parti, le Likud.
Le parti de Gantz, HaMahane HaMamlahti, est lui monté en flèche dans les sondages, sa décision de rejoindre temporairement le gouvernement à titre de mesure de guerre ayant été accueillie de manière extrêmement positive.
Selon un sondage publié le 22 janvier, si les élections avaient lieu aujourd’hui, le parti de Gantz mènerait avec 37 sièges au gouvernement, de ses 12 sièges actuels.
Le Likud, quant à lui, ne remporterait que 16 sièges, soit la moitié de ses 32 actuels, si Netanyahu reste au pouvoir. En outre, seules 33 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles pensaient que les décisions de Netanyahu sur la guerre étaient motivées par le désir d’agir pour le bien du pays, tandis que 53 % ont déclaré qu’elles pensaient que ses décisions étaient motivées par l’intérêt personnel.
Un sondage similaire publié le 12 janvier a révélé que si 51 % des personnes interrogées pensent que Gantz est le meilleur choix pour le poste de Premier ministre, seulement 28 % d’entre elles pensent que Netanyahu est apte à occuper ce poste.
Alors que les événements du 7 octobre ont mis provisoirement interrompu les manifestations antigouvernementales qui se sont tenues chaque semaine pendant la majeure partie de l’année 2023, elles ont repris de plus belle ces dernières semaines, réapparaissant à Tel Aviv aux côtés du mouvement de protestation plus récent qui réclame le retour des otages toujours retenus dans la bande de Gaza.
Si les manifestations anti-gouvernementales et celles du Forum des familles d’otages et de disparus sont deux mouvements distincts, elles se recoupent car beaucoup partagent la conviction que le gouvernement n’a pas protégé ses citoyens le 7 octobre.
Le 8 janvier, des parents d’otages toujours détenus à Gaza faisaient partie des manifestants qui ont été dispersés de force par la police pour avoir organisé une manifestation devant la Knesset, et appelé le gouvernement à démissionner.