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Des Démocrates évoquent le futur gouvernement israélien à la conférence de J-Street

Alors que Biden et la Maison Blanche ont préféré opter pour une approche attentiste, les membres du Congrès ont fustigé une "coalition extrémiste de droite", la comparant à Trump

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

De gauche à droite, les représentants démocrates Melanie Stansbury, Jennifer Wexton, Madeleine Dean et Sean Casten lors de la conférence de J Street à Washington, le 5 décembre 2022. (Crédit : J Street)
De gauche à droite, les représentants démocrates Melanie Stansbury, Jennifer Wexton, Madeleine Dean et Sean Casten lors de la conférence de J Street à Washington, le 5 décembre 2022. (Crédit : J Street)

WASHINGTON — Les sept députés démocrates qui ont pris la parole, cette semaine, lors de la conférence de J Street ont fait part de leurs inquiétudes face au gouvernement « de droite extrême » qui est actuellement en cours de formation en Israël, alors même que l’administration Biden a fait le choix d’une approche de prudence.

La majorité des députés qui se sont présentés devant l’auditoire se qualifient de progressistes et ils font partie d’un camp qui éprouve un malaise croissant face aux actions israéliennes en Cisjordanie – mais ils sont toutefois plus modérés sur la question que la Squad, qui est encore plus à gauche, un groupe formé de législatrices comme Alexandria Ocasio-Cortez et Ilhan Omar. Tous les intervenants se sont d’abord accordés sur la nécessité de souligner l’importance de la relation entre Israël et les États-Unis.

La détermination affichée par les représentants à déplorer ouvertement le retour au pouvoir du Premier ministre désigné Benjamin Netanyahu et sa promotion de députés extrémistes, qu’il a placés à des postes à haute responsabilité, aident à mieux percevoir les pressions que l’administration Biden subira probablement de la part de son camp sur la question israélienne, dans les années à venir.

Pour le moment, l’administration a fait savoir qu’elle adoptait une approche attentiste dans ses relations avec le prochain gouvernement israélien qui pourrait être investi d’ici quelques jours.

« Nous jugerons le gouvernement par les politiques qu’il va poursuivre plutôt que sur les personnalités qui le forment au niveau individuel », a expliqué le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors de la conférence.

La Maison Blanche a organisé une réunion, la semaine dernière, pour discuter de la manière dont il pourra s’engager auprès du prochain gouvernement mais aucune décision n’a été prise, a fait savoir Axios dans la journée de mercredi.

Un responsable proche du dossier a déclaré au Times of Israel que l’ambassadeur américain Tom Nides n’avait pas prévu, pour le moment, de rencontrer Itamar Ben Gvir, chef de la faction extrémiste Otzma Yehudit que Netanyahu a nommé ministre de la Sécurité nationale dans son prochain gouvernement. Une politique qui pourrait s’étendre aussi à Bezalel Smotrich, que Netanyahu veut désigner ministre des Finances et dont le parti HaTzionout HaDatit, pro-annexion, a aussi obtenu le contrôle d’instances qui, au sein du ministère de la Défense, sont lourdement impliquées dans les politiques israéliennes en Cisjordanie.

Le secrétaire d’État Anthony Blinken prend la parole à la conférence nationale de J Street à l’Omni Shoreham Hotel de Washington, le 4 décembre 2022. (Crédit : AP Photo/Carolyn Kaster)

« En Israël, les forces politiques qui défendent la démocratie, l’égalité des droits, la liberté devant la loi et le processus de paix doivent composer avec une alliance d’extrême-droite qui émerge à la Knesset et dont les membres devraient intégrer en nombre le nouveau cabinet de Netanyahu », a commenté le représentant Jamie Raskin, qui avait pris la tête de la procédure d’impeachment en direction de l’ancien président Donald Trump.

« L’inclusion d’extrémistes politiques dans le gouvernement d’une société démocratique – comme nous l’avons récemment vu ici, avec l’administration Trump – est un danger clair et présent pour les valeurs démocratiques, pour l’état de droit et pour les droits de l’Homme », a-t-il ajouté dans son discours prononcé samedi soir lors de l’ouverture de la conférence.

Le représentant Gerry Connolly, élu au Congrès à sept reprises, s’en est pris à la décision de Netanyahu de « détruire » la politique iranienne qui avait été mise en place par l’ancien président Barack Obama dans une allocution devant une session conjointe du Congrès, en 2015, et il a indiqué que la seule solution envisagée par le Premier ministre désigné sur la question iranienne était une solution où les États-Unis mèneraient des frappes militaires contre les sites nucléaires de l’Iran, dont « les conséquences seraient catastrophiques », a-t-il ajouté.

« Bibi doit savoir que lorsqu’il viendra ici, il devra s’abstenir de tenter de nous diviser sur des lignes partisanes une fois encore. Il vaut mieux qu’il ne mette pas en péril le soutien à long-terme apporté à Israël par les États-Unis en en faisant un engagement partisan. Et il vaut mieux qu’il écoute les voix qui s’expriment de manière croissante, y compris dans cette salle », a dit Connolly lundi.

« Il a rassemblé le gouvernement le plus extrémiste de droite de toute l’Histoire d’Israël en y incluant entre autres des personnalités qui, il n’y a pas si longtemps, étaient désignés comme des soutiens des terroristes – pas seulement par notre gouvernement et par l’Europe mais par l’État d’Israël lui-même », a continué Connolly, évoquant Ben Gvir, dont les membres du parti Otzma Yehudit sont des disciples de feu le rabbin extrémiste Meir Kahane. la formation Kach de Kahane avait été mise hors-la-loi aux États-Unis et en Israël, intégrant la liste noire des organisations terroristes.

Le représentant Peter Welch, qui a récemment remporté l’un des deux sièges alloués à la Virginie au sénat, a affirmé que Netanyahu « a fait preuve d’un mépris cynique à l’égard des principes de la Déclaration d’indépendance israélienne ».

« Pourquoi œuvre-t-il à mettre en place un gouvernement qui non seulement s’oppose à la solution à deux États, mais qui comprend des ministres qui voudraient expulser les citoyens arabes d’Israël ? », a-t-il interrogé. Ben Gvir a fait campagne sur l’expulsion du pays des citoyens arabes « déloyaux ».

« Je ne peux pas apporter mon soutien aux efforts livrés par Netanyahu dans le but de saper les aspirations mêmes d’un État d’Israël démocratique en marginalisant, en annexant et en compromettant les droits des citoyens arabes d’Israël », a-t-il ajouté.

Il a aussi fait référence au dîner de Trump avec Kanye West et Nick Fuentes, deux antisémites notoires, qui a eu lieu le mois dernier : « Bibi n’a pas dîné avec Trump, Ye et Fuentes, mais il est évident qu’il sert le même menu ».

Dans son discours prononcé par visioconférence, la représentante Becca Balint — qui remplacera Welch à la Chambre des représentants – a salué les propos qui avaient été tenus auparavant par le président de J Street, Jeremy Ben Ami. « Un gouvernement Netanyahu de l’ultra-droite obligera la relation américano-israélienne à connaître son heure de vérité », a-t-elle déclaré, reprenant ses paroles.

S’exprimant sur la scène de la conférence au sujet des voyages parrainés par J Street qu’ils ont effectué en Israël et en Cisjordanie, les représentants Melanie Stansbury, Jennifer Wexton, Madeleine Dean et Sean Casten ont exprimé leur désarroi face à la situation sur le terrain et en particulier face à celle des Palestiniens de Hébron et des Israéliens qui vivent sur la frontière avec Gaza, et ils ont promis d’agir, au Capitole, pour changer les choses.

Dean, membre du Congrès originaire de Philadelphie, a aussi exprimé son inquiétude sur la manière dont le prochain gouvernement israélien pourrait davantage exacerber les tensions. « Je suis profondément inquiète concernant la direction que fera emprunter à Israël et aux Palestiniens le nouveau gouvernement », a-t-elle indiqué.

Wexton qui, dans le passé, avait participé à des initiatives visant à dénoncer les mesures prises par Israël de manière unilatérale en Cisjordanie, a indiqué qu’elle espérait que l’administration Biden tiendrait sa promesse de bloquer ces directives unilatérales.

« Et s’ils ne le font pas, et dans la mesure où le secrétaire d’État Blinken doit se présenter bientôt devant ma commission, je pense que je l’interrogerai à ce sujet », a-t-elle dit.

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