NY: Des étudiants juifs se barricadent dans une bibliothèque pendant une manif anti-Israël
La gouverneure de l'État de New York, Kathy Hochul, et le président de l'arrondissement de Manhattan, Mark Levine, s'alarment de la hausse des actes antisémites
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

New York Jewish Week – Des étudiants juifs d’une université de la ville de New York ont été enfermés dans la bibliothèque de leur établissement pendant 20 minutes le 25 octobre, alors que des manifestants anti-Israël frappaient aux portes et criaient des slogans.
L’affaire survenue mercredi soir à Cooper Union, un établissement privé du centre de Manhattan, s’est produit après que des étudiants pro-palestiniens et pro-Israël ont organisé des rassemblements parallèles. Ceci s’est produit le jour où, lors d’une manifestation à l’université de New York, un manifestant a brandi une pancarte représentant une étoile de David dans une poubelle. Pendant ce temps, plus au nord, à Columbia, des partisans d’Israël se sont rassemblés et ont dénoncé l’administration de cette école.
Les images de l’incident survenu à Cooper Union montrent un groupe d’étudiants juifs dans la bibliothèque, tandis que des manifestants à l’extérieur frappent les portes et les fenêtres du bâtiment en scandant « Free Palestine », en brandissant des pancartes prônant le boycott d’Israël et en appelant à un cessez-le-feu dans la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza. Le personnel du bâtiment avait pris la décision de verrouiller les portes.
Israël est entré en guerre contre le Hamas après que le groupe terroriste a massacré plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, dans le sud d’Israël le 7 octobre, dans ce que le président américain Joe Biden a qualifié de « pire massacre du peuple juif depuis la Shoah ».
Jewish students at the Cooper Union college in NYC were locked inside a school library on Wednesday for their own safety as a pro-Palestinian rally moved through the building.
Protestors were seen banging on the doors while chanting "free, free Palestine."
These students… pic.twitter.com/Rd8SyjRBJN
— Combat Antisemitism Movement (@CombatASemitism) October 26, 2023
La police de New York (NYPD) a été en contact avec l’école et les personnes présentes sur le campus, et a déclaré au New York Jewish Week qu’il n’y avait pas eu de dégâts matériels, de rapports criminels ou de blessés au cours de l’incident. Mais les étudiants juifs qui ont parlé à CBS ont déclaré qu’ils se sentaient menacés.
« C’était tendu, les gens étaient nerveux », a déclaré une étudiante qui apparaît sur les images de l’incident et qui a parlé à CBS, mais qui n’a pas donné son nom. « Ils se sont montrés particulièrement agressifs dans les espaces où étaient assis les étudiants manifestement juifs.
Another video of the Cooper Union library protest shared with me by a Jewish student. pic.twitter.com/628bfzB76h
— Louis Keene (@thislouis) October 25, 2023
CBS rapporte que les manifestants pro-palestiniens ont publié une déclaration disant : « Notre manifestation ne visait pas un étudiant ou un professeur en particulier, mais l’institution elle-même ». La déclaration désavoue également l’antisémitisme.
Dans un communiqué adressé au New York Jewish Week, Cooper Union a déclaré : « La bibliothèque a été fermée pendant environ 20 minutes en fin d’après-midi pendant que des étudiants protestataires traversaient notre bâtiment. Certains étudiants qui se trouvaient déjà dans la bibliothèque y sont restés pendant ce temps. »

Des dirigeants juifs ainsi que des fonctionnaires de la ville et de l’État ont condamné l’incident. Le directeur régional de l’Anti-Defamation League (ADL), Scott Richman, a déclaré qu’il avait parlé aux étudiants de la Cooper Union et qu’il avait été « choqué » par leur récit de cette affaire.
« Cette intimidation des étudiants est épouvantable », a déclaré le directeur-général de l’ADL, Jonathan Greenblatt.
Il a demandé à l’université d’assurer la sécurité des étudiants juifs. L’établissement n’a fait aucune déclaration publique.
L’American Jewish Committee (AJC), la gouverneure de New York Kathy Hochul et le président de l’arrondissement de Manhattan Mark Levine ont également exprimé leur inquiétude. Levine a déclaré que la police de New York avait été impliquée et qu’elle examinait les images de sécurité de l’évènement pour obtenir davantage d’informations.
Des groupes d’étudiants à New York et dans tout le pays ont organisé une grève en soutien aux Palestiniens mercredi.
Lors d’un rassemblement pro-palestinien au Washington Square Park, près du campus de l’Université de New York, un manifestant portait une pancarte antisémite sur laquelle on pouvait lire « Please keep the world clean » (s’il vous plaît, gardez le monde propre) et un autre plaçait une étoile de David dans une poubelle. Une vidéo de l’événement a montré des dizaines de manifestants appelant à « mondialiser l’intifada [soulèvement palestinien] ».
La police et les groupes de sécurité juifs ont signalé une recrudescence des actes antisémites depuis le début de la guerre dans la région de New York et dans tout le pays. Les incidents récents à New York, où les Juifs sont la cible de crimes haineux bien plus que tout autre groupe, sont allés des agressions physiques aux graffitis racistes et au harcèlement.
Columbia et d’autres universités de l’Ivy League ont été secouées par la controverse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, lorsque des organisations étudiantes pro-palestiniennes ont soutenu les massacres perpétrés par le groupe terroriste le 7 octobre. Après le début de la contre-offensive israélienne contre le Hamas, les manifestations contre l’État juif se sont intensifiées, notamment ces derniers jours.
Mercredi, à l’Université de Columbia, des centaines d’étudiants et de sympathisants se sont alignés sur Broadway devant les portes de l’école, brandissant des drapeaux israéliens et des images de quelques-uns des 233 otages détenus par le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, en signe de soutien aux étudiants juifs et de critique de l’administration, perçue comme inactive face aux menaces qui pèsent sur les Juifs.

Les manifestants ont scandé « Mettez fin à la haine des Juifs » et « Libérez Gaza du Hamas », tandis qu’un camion passait avec un panneau d’affichage électronique montrant des images des otages détenus à Gaza et que d’autres étudiants défilaient.
Les étudiants ont scandé « honte à vous », dans un message adressé à la direction de l’université, qui, selon certains manifestants, a permis l’émergence d’une atmosphère hostile aux Juifs, puisque des groupes d’étudiants ont applaudi l’assaut du Hamas et ont interdit aux « sionistes » de participer à un événement organisé sur le campus.
« L’université ne fait rien, ne condamne aucun des actes terroristes qui se sont produits », a déclaré Noa Gorecki, une étudiante israélienne de Columbia.
« Il est tout simplement décevant que ce type d’université choisisse de se comporter de la sorte et nous faisons tout ce que nous pouvons », a-t-elle ajouté, précisant que les étudiants juifs se sentaient « en danger, effrayés, en colère ».
Le rassemblement a été organisé par le groupe de défense local End Jew Hatred pour « responsabiliser » les étudiants juifs face à l’inaction des administrateurs, a déclaré Gerard Filitti, un activiste de l’organisation qui n’est pas étudiant.
« Il est très difficile pour les étudiants juifs de se sentir en sécurité, et encore plus de se faire entendre », a regretté Filitti. « L’administration ne peut pas être équivoque. »

Filitti, conseiller principal au sein de l’organisation à but non lucratif Lawfare Project, un groupe qui intente des actions en justice au nom des étudiants pro-Israël, a déclaré qu’il s’attendait à des actions en justice contre les universités en raison de leur comportement depuis l’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas, au cours de laquelle les terroristes ont exécuté des familles entières dans leurs maisons, et plus de 260 ont été massacrés lors d’un festival en plein air, souvent au cours d’actes d’une barbarie effroyable.
Israël affirme que son incursion vise à détruire les infrastructures du Hamas et s’est engagé à éradiquer l’ensemble du groupe terroriste qui règne sur la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le groupe terroriste palestinien opère, tout en cherchant à minimiser les pertes civiles.
Des rassemblements pro-palestiniens et pro-Israël ont eu lieu sur les campus à la suite du massacre du Hamas, et un certain nombre de groupes d’étudiants et de membres du corps enseignant ont fait l’éloge de l’attaque du Hamas.
« Les campus universitaires n’assurent pas la sécurité des étudiants et des enseignants juifs, alors qu’ils sont tenus de le faire », a-t-il déclaré. « Ils permettent un environnement hostile au point qu’ils ne peuvent pas bénéficier des mêmes avantages que les autres étudiants, et ce n’est pas légal. »
Certains parents sont venus au rassemblement pour soutenir leurs enfants juifs à Columbia, après que les étudiants ont déclaré ne pas se sentir en sécurité. D’autres participants n’étaient pas affiliés à l’université, mais sont venus apporter leur soutien.
« Il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire ici alors que notre famille et nos amis se battent en Israël, alors nous voulons essayer de faire notre part », a déclaré Will Lerer, un étudiant de la Yeshiva University.
Le 9 octobre, avant que la riposte militaire d’Israël n’ait causé des dégâts importants, l’association Students for Justice in Palestine (SJP) de Columbia s’est déclarée « pleinement solidaire de la résistance [nom que se donnent les groupes terroristes islamistes] palestinienne » et a qualifié l’attaque du Hamas de « moment historique sans précédent pour les Palestiniens ».
Un jeune homme de 19 ans a attaqué un étudiant israélien avec un bâton devant la bibliothèque principale de Columbia à la suite de l’attaque, ce qui a donné lieu à des accusations de crimes de haine.
Les sections étudiantes de Columbia de SJP et de l’organisation anti-sioniste Jewish Voice for Peace ont annoncé un débrayage mercredi dans le cadre d’une manifestation nationale d’étudiants contre « le siège et le génocide à Gaza ». Les groupes d’étudiants ont demandé à l’université de se désinvestir d’Israël et aux étudiants de « s’opposer au soutien de l’université à un régime génocidaire et colonialiste ».
Columbia a reporté une collecte de fonds annuelle qui devait avoir lieu mercredi, déclarant que le moment n’était pas approprié pour cet événement. Plusieurs donateurs importants ont retiré leurs fonds à d’autres écoles de l’Ivy League, dont Harvard et l’Université de Pennsylvanie, au cours des dernières semaines, en raison d’allégations d’antisémitisme et de la réaction des administrations universitaires à la guerre.

Le 12 octobre, trois administrateurs de Columbia ont publié une déclaration sur le conflit, condamnant l’antisémitisme et l’islamophobie et déclarant : « Nous rejetons et ne tolérerons ni les discours de haine, ni la violence, ni la menace ou tout acte de violence dans notre communauté. »
La semaine dernière, la présidente de l’université, Minouche Shafik, a appelé à la civilité sur le campus et a condamné le harcèlement en ligne, déclarant que certains étudiants avaient été victimes de campagnes de divulgation de données personnelles – ou doxxing. Ces déclarations ne condamnaient pas le Hamas.
Les Juifs et les partisans d’Israël sur le campus ont demandé à Shafik d’en faire plus. La semaine dernière, un professeur israélien, Shaï Davidaï, a prononcé un discours devenu viral à l’intention des parents : « Je veux que vous sachiez que nous ne pouvons pas protéger vos enfants contre les organisations étudiantes pro-terroristes. »
« Aucun des présidents d’université du pays n’est prêt à prendre position. C’est ce que font les lâches et je vais le nommer maintenant, le président Minouche Shafik de l’Université de Columbia, vous êtes un lâche », a-t-il ajouté.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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